Décryptage

Faire une école d'art avec un petit budget, c'est possible !

ECV (École de communication visuellle) © ECV
L'ECV (École de communication visuelle) propose une remise sur les frais de scolarité à ses étudiants méritants et issus de familles aux revenus modestes. © ECV
Par Delphine Dauvergne, publié le 28 juin 2016
1 min

Les frais de scolarité sont parfois élevés dans les écoles d'art, mais il ne faut toutefois pas croire qu'elles sont inaccessibles financièrement. Formations publiques gratuites, alternance, bourses, dispositifs spéciaux… Tour d'horizon des solutions qui s'offrent à vous.

Les écoles d'arts appliqués ne sont pas réservées aux étudiants issus de familles aisées. La plupart se targuent d'ailleurs d'accueillir des taux corrects de boursiers sur critères sociaux, à l'instar de l'École de design Nantes-Atlantique qui en compte 16 % parmi ses effectifs. Mais même si vous n'avez pas de bourse, il existe des solutions pour suivre la formation de vos rêves sans vous ruiner.

Des formations publiques quasiment gratuites

Si les frais de scolarité annuels des écoles privées oscillent souvent entre 5.000 et 7.000 €, les formations publiques sont quasi gratuites. Ce qui n'influe pas sur leur qualité. À titre d'exemple, on peut citer l'école Boulle, première de notre classement des écoles d'architecture intérieure, l'ENSAAMA Olivier-de-Serres ou encore Estienne. De nombreux lycées publics proposent aussi des BTS (brevets de technicien supérieur) et des DMA (diplômes des métiers d'art) réputés.

À moins d'être boursier, il vous faudra cependant débourser des frais d'inscription. À l'ENSAD, ils étaient de 433 € pour l'année 2015-2016, auxquels s'ajoutaient 215 € de frais de Sécurité sociale.

Pour les écoles d'arts appliqués, comptez aussi dans votre budget les frais annexes de matériel, qu'il faut débourser dès l'inscription ou à la rentrée. Une dépense à ne pas sous-estimer. L'école Duperré conseille par exemple de prévoir environ 150 € par mois en fournitures.

Des dispositifs d'aides financières

Les écoles privées ont mis en place des dispositifs pour aider les élèves issus de milieux modestes. Des initiatives qui viennent souvent remplacer les bourses sur critères sociaux lorsque les établissements en sont exclus (voir l'encadré). À l'ECV, par exemple, une “remise sur les frais de scolarité” est proposée à partir de la deuxième année aux étudiants ayant des difficultés financières, s'ils sont assidus et obtiennent de bons résultats scolaires.

Même système pour les écoles de Condé qui récompensent les élèves les plus prometteurs avec des bourses d'excellence (35 en 2015-2016) ou encore Strate qui délivre également des bourses internes sous conditions de ressources, avec, en supplément, une réduction de scolarité en cas de fratrie à l'école (pouvant atteindre 9.000 €).

L'école Camondo-Arts déco offre à 10 % de ses étudiants boursiers de bénéficier d'une scolarité gratuite à la rentrée 2016, cumulable avec la bourse du Crous. “C'est une sorte d'investissement pour la richesse et la diversité du corps étudiant”, souligne son directeur, René-Jacques Mayer. Un programme d'aide existait déjà depuis 2008 mais était limité. Désormais, trois paliers existent : un quart, la moitié ou la totalité des frais sont payés. Le critère est uniquement social (revenus, éloignement familial…), sans limite d'âge.

L'École bleue propose aussi des bourses à ses élèves de cycle supérieur connaissant des difficultés financières, leur nombre varie entre 2 et 3 % selon les années. Cette école étudie aussi la possibilité d'en créer de nouvelles. “Nous réfléchissons à la mise en place de bourses sponsorisées par des entreprises, notamment dans le secteur du luxe qui embauche beaucoup de nos diplômés”, confie Jean-Marie Lemesle, son directeur.

Les écoles privées montent également des partenariats avec des banques pour faciliter l'obtention de prêts étudiants. C'est le cas par exemple de l'ECV avec la BNP et la Caisse d'épargne, ou encore de Strate avec LCL et la Banque populaire.

Le bon plan de l'alternance

L'apprentissage est une pratique encore rare dans les écoles d'art, mais qui commence à se développer, même s'il est souvent difficile de trouver une entreprise. Parmi les établissements réputés, citons le CFA (centre de formation d'apprentis) des métiers de la communication visuelle et du multimédia, à Bagnolet (93), ou encore l'école des Gobelins, connue pour ses formations en graphisme. Attention, l'alternance est une option alléchante – pas de frais de scolarité et un salaire mensuel – mais aussi très exigeante.

L'accès aux bourses sur critères sociaux

Si vous êtes étudiant dans un établissement public et que vous n'avez pas plus de 28 ans, vous pourrez toucher la bourse sur critères sociaux délivrée par le Crous de votre région. Les apprentis ne sont pas concernés.

Les écoles d'art privées  doivent avoir déposé une demande d'habilitation et être reconnues par le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ou par le ministère de la Culture. C'est le cas, par exemple, de l'École de design Nantes-Atlantique, de Rubika ou encore de l'école Émile-Cohl à Lyon. Attention, certains établissements ne délivrent pas de bourses pour la première année de préparation.

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