Les trois indispensables du dossier artistique
Pour entrer en études d’art, les écoles vous demanderont souvent de présenter un dossier artistique ou portfolio. Bien malin celui qui sait déjà ce qu’il faut y faire figurer : les règles diffèrent selon les formations mais trois éléments pourraient bien faire consensus.
Le dossier artistique, que certains appellent aussi portfolio ou book, impressionne la plupart des candidats aux études artistiques. Il n’y a pas plus libre que lui et c’est sans doute cette absence de cadre strict qui inquiète. Mais s’il y a trois incontournables à retenir, ce sont bien ceux-là.
1 - La production personnelle
"Il faut d’abord des productions personnelles. Pas fabriquées avec l’intelligence artificielle, ça se voit", avance Sandrine Vaillaud, directrice déléguée aux formations de l’ENSAAMA (Paris). "Les dessins doivent absolument être des originaux", abonde Jerôme Benoit, directeur pédagogique de la classe internationale de l’école d’animation Rubika (Valenciennes) et intervenant dans la filière prépa 2D et 3D.
Les jurys veulent avant tout découvrir votre personnalité à travers votre dossier. "On a des candidats qui n’ont pas eu l’opportunité de faire des formations de dessin, relève Pascal Simonet, artiste et enseignant à l’Ecole supérieure d’art et de design Toulon Provence Méditerranée. On ne peut pas définir un dossier type. Ce qu’on regarde, c’est l’ouverture d’esprit de l’étudiant, une singularité, même dans des maladresses."
2 - La culture et la démarche artistique
Les écoles recherchent aussi des connaissances artistiques et un début de réflexion sur sa production. "Il faut quand même un minimum de culture artistique dans le dossier, avoir vu des œuvres. Cela se ressent dans la manière de dessiner", poursuit l’enseignant toulonnais.
Pour l’entrée en DNMADE (diplôme national des métiers d’art et du design), le dossier doit aussi contenir "des informations sur des préférences d’artistes ou d’architectes, du monde des arts au sens large, montrer qu’on a une connaissance du milieu", poursuit Sandrine Vaillaud de l’ENSAAMA.
Jerôme Benoit conseille de présenter sa démarche : "La mise en page, l’ordre des dessins est important. Il faut renforcer les images avec du texte, des annotations, pour montrer l’élaboration. C’est important de savoir comment ils ont fait, ce qu’ils ont utilisé et en combien de temps ça a été réalisé."
3 - La diversité de vos créations
Les études d’art nécessitent de faire preuve de curiosité et le portfolio doit le refléter. "Le pire, c’est quand c’est standardisé", analyse Pascal Simonet. Oubliez donc le tout manga ou le tout photoshop et variez les travaux. "En école d’art et design, il y a de la vidéo, de l’infographie, de la sculpture, peinture, céramique, bois… Si dans le dossier il y a des choses différentes, on voit un potentiel à développer."
Idem en école d’animation où les recruteurs valorisent la capacité à travailler "aussi bien avec le crayon que la peinture, aussi bien au trait qu’en couleur, pourquoi pas avec du digital... Cela montre un intérêt pour différents supports et textures", développe Jérôme Benoit.
À Rubika, le dessin est essentiel mais mieux vaut "un book divers et détaillé, avec un moins bon niveau, qu’un book d’un seul style, même s’il est très bien", précise le professeur. À l’ENSAAMA aussi, la variété est appréciée. "Des personnes qui n’ont pas la pratique du dessin vont faire du collage, de la vidéo…, souligne Sandrine Vaillaud. Peu importe le médium : on attend des gens créatifs."
