Les études artistiques, c’est (aussi) à l’université !
Étudier l’art à l’université, c’est possible. Musique, arts plastiques, cinéma, arts du spectacle… Les possibilités sont vastes et assurent aux étudiants une solide culture générale dans leur domaine.
Quand on pense aux études artistiques, on pense souvent aux écoles d’art. Et pourtant, l’université propose aussi de nombreuses formations dans le domaine de l’art, des formations universitaires en lien avec la recherche.
Etudier l'art plastique et design à l'université
L’école des arts de la Sorbonne propose par exemple des formations en arts plastiques et en cinéma. "Notre formation n’a pas le même objectif que des études en école d’art, explique Benjamin Sabatier, maître de conférences. La moitié des cours est théorique, et le reste est de l’initiation à la pratique artistique [sérigraphie, gravure, céramique…]. On met en perspective la pratique avec un travail de pensée, d’écriture, qui amène à la question de la recherche universitaire".
À la Sorbonne, l’UFR permet de poursuivre ses études jusqu’en master 2 et de continuer en recherche au sein de l’école doctorale en création. Trois des sept masters proposés sont professionnalisants et forment aux métiers de commissaire d’exposition, directeur d’institution culturelle privée ou publique ou encore l’enseignement.
Pour qui sont faites les études d'art à l'université ?
Pour Benjamin Sabatier, ce type d’études s’adresse aux lycéens attirés par le monde de la culture, sans forcément savoir ce qu’ils veulent y faire. La sélection se fait sur Parcoursup, et prend en compte les matières littéraires (philosophie, histoire géographie, etc.). Les options artistiques (arts plastiques, théâtre, musique, etc.) sont valorisées mais pas obligatoires.
Amélie, qui a terminé ainsi sa première année en doctorat d’arts plastiques, a fait toutes ses études à la Sorbonne. "À l’origine, je voulais m’orienter vers le design graphique, et je pensais entrer en écoles d’art en tentant les concours en L2", raconte-t-elle. Finalement le côté "moitié théorie, moitié pratique" de l’université lui convient bien, même si la pratique n’est pas évidente pour elle qui fait de la sculpture et des installations qui nécessitent de la place. En 3e année, elle s’est découvert une appétence pour la recherche. Désormais, Amélie espère à la fin de sa thèse devenir enseignante-chercheuse, ce qui lui permettrait de concilier son travail et sa pratique, car, selon elle, "il est quasiment impossible aujourd’hui de vivre uniquement de son art".
Les universités proposent également des cursus spécialisés, accessibles après des licences généralistes, c’est le cas du master design des environnements numériques à l’université de Strasbourg, qui allie "formation pratique et théorie", explique Nolwenn Maudet, coresponsable du master. Côté design numérique, les formations sont peu nombreuses, alors que les débouchés sont larges : création d’interface de site, chercheur en expérience utilisateurs…
Donner une vision large des arts du spectacle
En arts du spectacle, "chaque université a ses spécificités", constate Julie Valéro, maîtresse de conférences à l’université de Grenoble-Alpes, qui propose une licence généraliste bi-disciplinaire autour des arts de la scène et du cinéma. "Ce n’est pas une licence de théâtre ou d’interprétation. On va évoquer aussi la danse, le cirque, les marionnettes ou les arts de la rue."
Au cours de leur cursus, les étudiants seront amenés à découvrir le milieu professionnel, "pour avoir une vision plus large des possibilités offertes par les métiers des arts du vivant". Par exemple, en L2, "on leur demande de monter un budget de projet culture", pour mieux comprendre l’économie du système. Aussi, les pratiques artistiques ne représentent qu’environ un quart des enseignements, ce qui amène beaucoup d’étudiants à poursuivre une pratique artistique extérieure à l’université.
Parmi les débouchés, beaucoup vont s’orienter ensuite vers des masters de direction de projet culturel ou de diffusion de la culture.
Une alternative aux écoles de cinéma
De son côté l’université Paris-Cité propose, entre autres, une licence arts du spectacle parcours études cinématographiques. Cette licence généraliste vise à former les étudiants à l’étude, à l’histoire et la théorie du cinéma. Les effectifs sont limités - 80 étudiants par promotion - pour assurer une pratique en atelier : prises de vue, réalisation de documentaires, de fictions, de montage, de son…
"Notre spécificité par rapport aux écoles de cinéma ou aux BTS audiovisuel, c’est que nous ne formons pas directement des techniciens, relève Marie Frappat, responsable de la licence. On insiste sur la formation intellectuelle des étudiants, avec une dimension pluridisciplinaire. Le cinéma s’inscrit dans un contexte plus général, avec des cours de lettres, d’arts, de musique, de philosophie… "
En L3, les étudiants commencent à se spécialiser entre l’option pratique du cinéma et cinéma et métiers de la culture. La plupart poursuivent en master, ou passent des concours pour intégrer des écoles de cinéma.
La musicologie pour se forger une culture musicale
Enfin, à l’université, vous pouvez aussi étudier la musicologie, à l’image de ce qui se fait au département musique de l’université Toulouse 2. Avec quatre parcours possibles, la licence vise à poser des repères historiques, renforcer les aspects techniques nécessaires à l’étude de la musique, acquérir une base méthodologique et développer sa pratique artistique.
Nahia a terminé sa première année en licence de musicologie l'an dernier. Sensibilisée à la musique dès son plus jeune âge, elle a opté pour le chant au conservatoire. Alors pour "compléter son cursus", Nahia a choisi l’université pour ouvrir sa culture musicale, élargir ses connaissances". Je me suis rendu compte que je ne savais pas grande chose sur la musique."
"Parmi les débouchés, il y a quelques artistes interprètes, mais nous formons surtout des enseignants intervenant en milieu scolaire, des médiateurs culturels, mais aussi aux métiers du son, ou encore à l’administration : production communication, administrateur d’opéra, tourneur de groupes", précise Julien Garde, maître de conférences en musicologie. Pour intégrer la licence, quelques fondamentaux de solfège sont indispensables, "même si la motivation est le point principal".