Portrait

Ma vie d’étudiant à l’école d'arts de Paris-Cergy : Hubert, la photo dans la peau

Entré par équivalence en deuxième année, Hubert termine sa cinquième année à l'ENSAPC.
Entré par équivalence en deuxième année, Hubert termine sa cinquième année à l'ENSAPC. © Delphine Dauvergne
Par Delphine Dauvergne, publié le 27 juillet 2016
4 min

Hubert, 26 ans, étudie la photographie à l’ENSAPC (École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy). Une passion qui va bien au-delà de ses études.

Après un bac ES et une licence de cinéma à l'université Paris 3, Hubert est resté un an et demi dans une boîte de publicité, où il était réalisateur-monteur. "Je voulais faire de l'art, sans dimension commerciale, ni contrainte. Ce n'était pas pour moi, ce métier. J'ai finalement décidé de reprendre des études artistiques", explique le jeune homme, aujourd'hui âgé de 26 ans.

Il passe alors le concours de l'ENSAPC, sur les conseils d'un ami. "J'étais autonome et ne voulais pas revenir à l'université. Je souhaitais quelque chose de moins académique", raconte-t-il.

Pour le concours, une cinquantaine de places sont ouvertes par promotion, pour 800 candidats. Une sélectivité qui ne l'a pas découragé : "il suffit de venir avec son travail, de montrer qui on est et ce qu'on fait", conseille Hubert. Pour lui, ce sera la photo. Bingo ! Hubert entre directement en deuxième année par équivalence.

Un parcours à la carte

En dehors de quelques cours obligatoires, Hubert est libre de bâtir son cursus à partir des enseignements proposés par l'école (danse, cinéma, littérature, musique, philosophie, sociologie, peinture, sculpture, photographie, écritures numériques...), du moment qu'il valide 30 crédits par semestre.

Le jeune homme choisit de se spécialiser en photographie et sélectionne surtout des cours dans cette discipline, mais aussi un peu de dessin et de vidéo. "Je fais beaucoup de portraits, ce qui m'intéresse, c'est la relation avec les modèles", explique-t-il.

"Nous n'avons pas de cours techniques au sens strict", précise l'étudiant. Aujourd'hui en cinquième année, Hubert doit proposerr un accrochage de ses photos devant un jury ainsi que réaliser un mémoire de recherche. "C'est un moment intense de l'année, où nous produisons quelque chose", confie-t-il.

Hubert travaille sur son mémoire de recherche, dans l'atelier dédié à la photographie.

La plupart des cours ne sont pas validés par des rendus, mais par l'assiduité, l'implication des étudiants dans leurs projets artistiques. "Il n'y a pas de fonctionnement scolaire avec des notes. Les étudiants viennent avec des envies de projets et les réalisent. Ce sont surtout des professionnels qui enseignent, avec leurs conseils techniques, mais aussi esthétiques", décrit l'étudiant.
Tous les mardis, les jeunes exposent leurs "pièces" dans une salle dédiée de l'établissement. Un autre moment d'échanges.

Une vie étudiante centrée sur l'école

Chaque spécialité de l'école a un atelier technique, un espace permettant à chaque étudiant de travailler sur ses projets, de les stocker, mais aussi d'utiliser le matériel de l'école. "Je m'en sers pour développer mes photos notamment, cela me permet de faire des économies, même si je dépense 200 € par mois pour la photo (pellicules...)", dit Hubert.

Hubert admet "passer sa vie à l'école". Il y arrive vers 10 heures et en repart à la fermeture. "Ce n'est pas incompatible de sortir beaucoup et d'étudier dans une école d'art, mais je préfère les voyages ponctuels aux sorties régulières", assume l'étudiant. Il est ainsi parti deux mois en Corée du Sud, l'été dernier.

Hubert vient parfois en vélo à Cergy.

Quand il ne vient pas en RER, Hubert met une heure trente à vélo pour rejoindre l'ENSAPC. // © Delphine Dauvergne

Après l'école, Hubert aimerait "continuer à réfléchir sur [s]a pratique photographique et trouver une manière d'avoir une certaine autonomie financière pour pouvoir y accorder le temps nécessaire". Un objectif qui ne semble pas inatteignable. "Deux ans après la sortie de l'école, 90 % des étudiants diplômés de l'ENSAPC trouvent un emploi dans les métiers de la création", affirme Sylvain Lizon, le directeur de l'établissement.

Son mode de vie

Hubert habite à Argenteuil avec trois autres étudiants de l'école, deux Coréens et un Bulgare (l'ENSAPC attire 20 % d'étudiants étrangers). Pour aller en cours, il met quarante-cinq minutes en transports en commun, ou une heure trente lorsqu'il opte pour le vélo. "Il faut se motiver !" admet-il. L'école est située à proximité de la gare RER A de Cergy-Préfecture, ce qui compense en partie son éloignement de la capitale.

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