Qu’apprend-on en école de design ?

Vous rêvez d’intégrer une école de design, mais connaissez-vous vraiment le contenu des études pour devenir designer ? Entre apprentissage théorique et projets concrets, quels types de cours et quelles matières rythment la formation ? Quelle spécialité du design choisir ? D’anciens étudiants en école de design vous expliquent ce qui vous attend dans cette formation.
En France, près de 70 établissements forment au design, réparties entre écoles publiques (comme les ESAD, écoles supérieures d’art et de design) et écoles privées. Elles proposent des formations allant du DNMADE (diplôme national des métiers d’art et de design) en bac+3, au DSAA au niveau master.
Comment se déroulent ces cursus, quelles matières y étudie-t-on, quel équilibre entre pratique et théorie du design, quelles sont les spécialités possibles pour un designer, bref qu'allez vous apprendre en école de design ?
Des fondamentaux du design à la spécialisation et aux techniques de créativité
Qu’elles soient publiques ou privées, les écoles de design visent à apprendre des compétences techniques tout en stimulant la créativité. Lors de votre formation, vous devrez d’abord apprendre les bases du design avant de vous spécialiser au fil des années dans l’un des nombreux métiers : designer d’intérieur, d’architecture, numérique, UX/UI designer…
La première année, souvent généraliste, alterne entre cours pratiques (couleur, dessin) et théoriques (histoire de l’art, histoire du design), avec une introduction aux logiciels essentiels (Photoshop, Illustrator, modélisation 3D). "L’enjeu est de prendre le temps de découvrir les différentes options qui existent pour ensuite choisir une spécialité", explique Caroline, designer indépendante, diplômée de la Haute école des arts du Rhin en 2017.
Choisir sa "majeure" en design
Dans la plupart des écoles de design, la spécialisation intervient dès la deuxième année. Vous aurez donc le choix entre plusieurs "majeures" : design numérique (UX/UI, design d’interfaces, création numérique), graphique (création d’identités visuelles, packaging), espace (architecture intérieure, aménagement d’espaces) et design d’objet (conception et création de produits).
Certaines écoles ont refondu leur cursus pour intégrer une spécialisation dès la première année. C’est le cas de l'École de design Nantes Atlantique, qui propose quatre workshops correspondant aux quatre majeures, avant que les élèves ne se spécialisent au second semestre. "Ça leur permet de se mettre dans la peau de designers et de se projeter dans un domaine", explique Florent Michel, professeur à l’école de Nantes, responsable pédagogique UX design.
Une fois votre majeure choisie, vous devrez alors choisir votre spécialité : par exemple, si vous choisissez la majeure design d’espace, vous pourrez vous spécialiser en architecture intérieure ou en scénographie. Certains établissements offrent une approche transversale où les étudiants peuvent mélanger des spécialités : "À Saint-Etienne, toutes les mentions cohabitent ensemble. C’est bien moins cloisonné que dans d’autres écoles. Quelle que soit notre spécialité, on a accès à tous les outils numériques, découpeuses laser, imprimantes 3D", explique Monika, diplômée de la Cité du design de Saint-Etienne depuis deux ans.
Des projets concrets en partenariat avec des entreprises
De nombreuses écoles de design mettent l’accent sur les stages et l’apprentissage et proposent à leurs étudiants de réaliser un stage de découverte en fin de première année, des stages de mise en pratique chaque année et des semestres à l’étranger pour approfondir leur pratique.
Jusqu’en quatrième année, vous serez également associé à des projets menés en partenariat avec des entreprises. Ces projets permettent aux étudiants d’entrer dans le concret du métier tout en se constituant un book. "Selon leur spécialité, les étudiants vont réaliser des interfaces web, des affiches, des prototypes… C’est extrêmement motivant pour les élèves", explique Florent Michel.
Des mises en pratique pour apprendre les bases du métier de designer et se faire un book
Les types de projets sont aussi variés que les écoles : diplômée de l’école Boulle, Pauline a travaillé en partenariat avec le Club Med sur de l'expérience usager, ou encore avec l'association portant la candidature des vignobles de Bourgogne à l'Unesco, et est partie à Kyoto auprès de producteurs saké pour travailler sur des rituels de dégustation adaptés aux Européens.
Dans l’enceinte de l’école, des ateliers sont aussi mis à disposition des étudiants pour leur permettre de manipuler différents matériaux et réaliser leur projet. "Si on a besoin de fabriquer un objet, on peut se rendre dans les ateliers de métal, de bois, de verre...", énumère Caroline. Enfin, en dernière année, vous aurez à rendre un projet de fin d’études illustrant votre spécialité. Caroline a par exemple créé de A à Z un jeu de société satirique sur le principe du Monopoly, là où Pauline a choisi de travailler sur l'explosion comme acte créatif.
Être autonome et construire son parcours
S’il y a autant de cursus que d’écoles de design, elles ont un point commun : l’autonomie demandée aux étudiants. "Les études de design laissent beaucoup de libertés aux étudiants, ce qui peut être super, mais plus problématique pour des gens qui arrivent après le lycée", explique Monika. Un constat partagé par Caroline : "C’est la particularité des écoles d’art et de design, il faut être très autonome. À partir de la deuxième année, on compose soi-même son emploi du temps, ce qui fait qu’aucun étudiant n’aura le même cursus. Il faut donc être acteur de son parcours."
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