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Décryptage

Workshops, expositions, partenariats : comment les écoles d’art accompagnent les étudiants vers l’emploi

A l'Esadse à Saint-Etienne, les étudiants font des workshops pour exposer leurs travaux.
A l'Esadse à Saint-Etienne, les étudiants font des workshops pour exposer leurs travaux. © Esadse / S.Binoux
Par Isabelle Fagotat, publié le 31 mars 2025
1 min

Pour mieux préparer leurs diplômés à l’insertion professionnelle, les écoles supérieures d’art et de design misent sur divers dispositifs et partenariats. Avec comme objectif d'aider les étudiants à développer leur réseau et acquérir de l’expérience.

Difficultés à trouver des missions, des expositions, périodes de chômage, jobs alimentaires… Pour certains diplômés de la filière artistique la recherche d’emploi est compliquée. Mais depuis leur intégration dans le système LMD (licence-master-doctorat), les écoles supérieures d’art et de design ont fait évoluer leurs programmes et proposent divers dispositifs pour professionnaliser leurs diplômés.

"Tous nos enseignants ont une pratique professionnelle : ils sont designers, artistes, curateurs... Dès l’entrée à l’école, nos étudiants peuvent échanger sur des projets, les réseaux, l’évolution du métier", rappelle Caroline d’Auria, directrice des études de l’Esadse à Saint-Étienne.

Pratiquer via les workshops

En école d’art, vous serez invité à réfléchir, concevoir et produire à travers des workshops, ces ateliers qui permettent de travailler en groupe avec un professionnel sur un projet particulier. Les travaux sont en général exposés, ce qui offre une visibilité aux étudiants.

En 2024-2025, dans le cadre de la Biennale internationale du design de Saint-Étienne, l’Esadse a par exemple organisé 17 workshops avec des artistes nationaux et internationaux autour de thèmes comme "transformer la laine", "le musée de proximité" ou "le design de saison".

Étudiante en 5e année spécialité art à l’Ensad Dijon, Anaïs a quant à elle participé en septembre 2024 à "EuroFabrique", un workshop réunissant une trentaine d’étudiants issus de 11 écoles lors de la Biennale internationale d'art de Cerveira au Portugal.

Anaïs va également exposer ses œuvres dans le cadre du festival "Ose !" et du prix de la jeune création décerné par le domaine viticole Méo-Camuzet, deux événements organisés en partenariat avec son école. "C’est chouette de pouvoir commencer à exposer pendant ses études. Ça permet de se lancer en tant qu’artiste tout en étant encadré. C’est rassurant", confie-t-elle

Les travaux souvent exposés offrent une visibilité aux étudiants.
Les travaux souvent exposés offrent une visibilité aux étudiants. © S.Binoux

Répondre à un cahier des charges

Les écoles d’art sont régulièrement sollicitées par des entreprises ou des collectivités de leur région qui ont un projet de conception d’un espace, de présentation d’un produit, etc.

Les étudiants en design objet et espace de l’Esad de Reims ont par exemple travaillé sur un projet d’aménagement d’un lieu de vie dans un parc, porté par le service urbanisme du Grand Reims.

Les étudiants de l’école ont également participé à un projet sur la biodiversité pour un producteur de champagne et à un autre sur la scénographie du musée Saint-Remi à Reims. "Dans ce type de projets, les étudiants sont en contact régulier avec des professionnels. Ils doivent répondre à un cahier des charges. Il y a des points d’étape avec des rendus, la réalisation de plans, maquettes, prototypes… C’est très formateur", analyse Céline Savoye, directrice de l’Esad de Reims.

Comprendre la réalité du milieu professionnel

Les programmes des écoles d’art incluent aussi des modules de professionnalisation accessibles à partir de la 3e année de DNA ou de la 4e année deDNSEP . Ces cours portent sur différents sujets, comme la réalisation d’un portfolio ou d’un site web, les questions administratives ou le statut d’auteur.

Autre temps important pour la professionnalisation : les stages. Certains sont optionnels, d’autres obligatoires. Ils peuvent se dérouler dans des organismes culturels ou artistiques, dans des entreprises spécialisées dans le graphisme, la mode ou le design, en France ou à l’étranger. À l’Esa de la Réunion, par exemple, les étudiants ont la possibilité d’effectuer un stage de mobilité de deux mois dans la zone océan Indien, dans une fondation à Madagascar, un centre culturel à l’île Maurice, etc.

L’école mise aussi sur le programme Erasmus+ : la moitié de ses étudiants partent en séjour d’un an dans une école partenaire en Europe. "Ils peuvent choisir de se perfectionner en performance artistique à l’université de Valence ou en graphisme à l’école de recherche graphique (Erg) à Bruxelles. Ils acquièrent ainsi de nouvelles techniques, échangent avec des artistes extérieurs, développent leur réseau...", souligne Julien Cadoret, directeur de l’Esa Réunion.

Participer à des résidences artistiques

Les écoles d’art prévoient aussi des dispositifs pour favoriser l’insertion professionnelle de leurs jeunes diplômés, comme l’accès prioritaire à des résidences artistiques.

Diplômée du DNSEP art de l’isdaT à Toulouse en 2023, Aria Maillot a par exemple pu partir cette année en résidence à Montréal, à la Fonderie Darling. "C’est une chance de pouvoir candidater aux appels à projets proposés en partenariat car ils sont en général ouverts uniquement aux jeunes diplômés de l’école : on est donc moins nombreux à postuler que pour un appel à projet national ou international. Ça a vraiment été une belle opportunité pour moi", précise-t-elle.

Autre dispositifs que peuvent proposer les écoles : des incubateurs et pépinières d’entreprise qui permettent à leurs diplômés de débuter leur activité tout en bénéficiant d’une espace, de conseils et du matériel de leur établissement.

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