Décryptage

Coronavirus : les écoles de commerce s’engagent pour assurer la continuité pédagogique

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Les écoles de commerce s'organisent pour développer l'enseignement à distance. © DEEPOL by plainpicture/Peter Muller
Par Dahvia Ouadia, publié le 23 mars 2020
6 min

En pleine crise du coronavirus, les écoles de commerce se mobilisent pour délivrer leurs cours malgré la fermeture des campus. Entre différentes plateformes et modalités d'enseignement, maintenir la continuité pédagogique est l'ambition de ces établissements. L'Etudiant fait le point.

Assurer la continuité pédagogique en pleine crise sanitaire, c’est le défi de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur. Cours à distance en temps réel ou en différé, ressources en ligne, plateforme globale, les écoles de commerce se préparent toutes, certaines depuis des semaines, dans cette optique. Tour d’horizon.

Se préparer pour donner cours à distance

Les écoles de commerce sont inégalement préparées à affronter la période de confinement qui a démarré le lundi 16 mars. Certains établissements ont pu par exemple anticiper la fermeture de leurs campus. SKEMA Business School était mobilisée sur cette question depuis la mi-janvier, étant donné la présence de son campus en Chine (Suzhou), premier pays où l'épidémie s'est déclarée. Depuis mi-mars, les sept campus de l’école (trois dans le monde en plus de la Chine, et trois en France) sont fermés aux étudiants, et parfois aux personnels.

Pour maintenir la continuité pédagogique, les étudiants suivent donc leurs cours à distance, via la suite Office365 de Microsoft. L’école s’appuie principalement sur l’outil Teams pour organiser des sessions de formation mais aussi sur l’outil Stream pour connecter l’ensemble des étudiants.

La Rochelle Business School a aussi anticipé le basculement des cours vers le numérique. Pour Florian, étudiant en master, ce changement s’est fait en douceur, "l’école avait tout préparé pour que nous puissions suivre les cours en ligne dès le lundi 9 mars. On suit les cours selon nos emplois du temps présentiel."

D’autres écoles ont fait le choix de suspendre les cours pendant quelques semaines pour s’adapter. C’est le cas de Rennes School of Business qui a été la première à annoncer la suspension de ses cours pendant sept jours, "le temps de déployer la plateforme à l’intégralité des utilisateurs."

Grenoble Ecole de Management avait aussi anticipé la suspension des cours, dès le 11 mars. "Nous voulions répondre à la pression de nos étudiants et professeurs étrangers. Pendant trois semaines, nous prenons le temps de voir quels contenus diffuser à nos étudiants pour proposer un enseignement de qualité", indique Jean-François Fiorina, DG adjoint de l’école grenobloise.

Des choix pédagogiques différents

Chaque école adapte sa pédagogie aux circonstances. SKEMA BS alterne des activités synchrones (en temps réel) avec Teams et des activités asynchrones (différées) via un espace Moddle adapté par l’école, Knowledge2. "Les étudiants ont leur espace avec des accès spécifiques. Ils peuvent y déposer des projets, des cas pédagogiques, etc.", précise Patrice Houdayer, vice-dean de l'école.

À GEM, après les trois semaines de suspension, les cours reprendront à distance sur la plateforme Moodle. "Les professeurs travaillent actuellement sur les cours qui restaient à faire pour proposer des contenus en temps réel ou en différé", précise Jean-François Fiorina.

L’EM Normandie prévoit 15 jours "blancs", sans cours, mais qui seront consacrés à des révisions, des lectures, etc. L’école ouvrira à partir du 30 mars sa plateforme pédagogique, la SmartEcole. "Tout le planning académique est prévu sur la plateforme avec deux modulations : certains cours sont proposés sous différents formats (vidéo, powerpoint...) et d’autres à distance, via l'outil Zoom, pour que les professeurs puissent faire cours en temps réel et selon les emplois du temps habituels", précise Elian Pilvin, nouveau DG de l’école normande.
À NEOMA Business School, les cours reprennent après une semaine de suspension. Pour Mylène, présidente de la Junior-Entreprise, cette semaine a été l’occasion de travailler sur son activité associative. Ses cours reprendront dès le 24 mars, à distance. "J’étais inquiète du fait de devoir rester concentrée devant un ordinateur pendant trois heures, mais j’ai eu un échange avec la directrice du PGE et cela m’a rassurée", précise l’étudiante de 2e année.

La modalités d'examens à trancher

La majorité des écoles prévoit de basculer sur des examens à distance. Si toutes les modalités ne sont pas tranchées, chaque école réfléchit au meilleur fonctionnement selon les cours proposés. "Chaque professeur pourra proposer l’épreuve qui lui convient, selon des modalités particulières", explique Patrice Houdayer.
L’EM Normandie a fait le choix de proposer ses examens à distance sous forme de QCM. "Nous pourrons aussi proposer des études de cas à déposer sur notre plateforme pédagogique."

Pour La Rochelle BS, la décision a aussi été prise, "les examens seront à distance. L’école est déjà préparée et nous avons déjà une plateforme dédiée. L’information est claire, je n’ai aucune inquiétude", précise Florian.

À GEM, l’équipe de direction mise sur le contrôle continu. "Nous travaillons avec les professeurs pour trouver des solutions efficaces en fonction des matière", précise Jean-François Fiorina.

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