Crise sanitaire : comment les grandes écoles sont passées en mode hybride
Avec les contraintes causées par la crise sanitaire, les grandes écoles ont dû apprendre à jongler entre présentiel et distanciel, pour garantir la continuité de l’enseignement. D’abord pensés dans l’urgence, ces nouveaux modes d’enseignements hybrides pourraient bien se pérenniser.
Comment garantir un accès à l’apprentissage pour tous les élèves en période de confinement ? Cette question, dans tous les esprits au printemps 2020, a poussé les écoles de commerce et d’ingénieurs à se réinventer au format numérique.
Des formations à la carte grâce au numérique
A Centrale Lyon, l’administration a "souhaité laisser une grande liberté pédagogique aux enseignants", explique Grégory Vial, directeur des formations. Création de vidéos explicatives, utilisation de logiciels et de quizz formatifs : l’école a fait preuve d’inventivité pour s’adapter aux contraintes liées à la crise sanitaire. Et à distance ou sur le campus, le cap reste identique : "que chacun puisse fournir un travail avec un maximum d’interactions".
Même son de cloche en école de commerce, notamment à ESCP, où la doyenne, Valérie Moatti, se félicite du succès de ce nouveau mode d’apprentissage. La vidéo et l’utilisation de plateformes d’apprentissages permettent une formation davantage "à la carte", adaptée au niveau et à l’emploi du temps de chaque étudiant. Il est ainsi possible de revisionner plusieurs fois les vidéos pour surmonter des incompréhensions ou à l’inverse de l’accélérer en cas de grande aisance. "Les élèves le font très sérieusement. Les professeurs rapportent même une augmentation du niveau et ça se voit dans l’examen final." Cette formule, qui a aujourd’hui fait ses preuves, devrait être maintenue dans les deux écoles, en atteignant à ESCP près de 20% des cours.
Maintenir le présentiel, une nécessité
A ESCP comme à Centrale Lyon, pas question de laisser de côté les étudiants en difficulté : des aides financières, des ordinateurs et des aménagements particuliers leur ont été proposés. Et du côté des enseignants ? Là aussi, tout a été pensé pour les accompagner au mieux. En plus de formations techniques, Centrale Lyon propose aux professeurs des cafés pédagogiques pour échanger sur les obstacles rencontrés et se donner des conseils.
Dans les deux établissements, les élèves ont également pu découvrir des cours en synchrone : un enseignant dans une salle avec une partie des étudiants, le tout retransmis en direct au reste de l’effectif, resté à distance. "C’est particulièrement adapté pour les cours magistraux, pour travailler sur des concepts. Mais pour les TD, c’est plus difficile", avoue Valérie Moatti.
Ces travaux dirigés "co-modaux" ont ainsi leurs limites : "Ça n’a pas le niveau de qualité que l’on souhaite avoir. On préfère, si la situation le permet, maintenir le présentiel", admet Grégory Vial. Même avec un bon matériel et l’implication du corps enseignant, apprendre derrière un écran ne peut se substituer à une scolarité normale.
"Ce que l’on a beaucoup perdu, c’est l’expérience étudiante connexe à la formation : les activités associatives ou les stages qui se sont faits en partie en télétravail", analyse Grégory Vial. Reste à espérer que cette situation ne soit que temporaire, sous peine de voir "une génération perdre en humain sur l’ensemble de sa formation et son début de carrière".
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