Décryptage

Écoles de commerce : ce que les fusions vont changer pour vous

Par Marie-Anne Nourry, publié le 05 juin 2012
1 min

Création de France Business School, fusion de Bordeaux EM, ESC Pau et Euromed Marseille, projet de rapprochement de Reims MS et Rouen BS… L’heure des fusions a sonné ! Objectif des écoles ? Mettre en commun leurs compétences pour accroitre leur compétitivité. Quelles conséquences pour leurs futurs diplômés ? Réponses en 5 points.

 
Qui dit fusion d'écoles dit diplôme unique ?

 
Oui, les écoles fusionnées proposeront à terme un programme "grande école" identique sur tous les campus et un diplôme unique. Mais les étudiants intégrés en 2012 ne seront pas concernés. Ils obtiendront le diplôme de l’école en passe de fusionner. Exemple : un étudiant inscrit à l’ESC Brest obtiendra le diplôme de l’école bretonne, et non celui de FBS (France Business School).

A FBS, qui réunira ESC Amiens, Brest, Clermont et Escem Tours-Poitiers, il faudra attendre la rentrée 2013 pour préparer le nouveau diplôme. Côté BEM, ESC Pau et Euromed, qui composeront l’école du grand sud, la mise en place du diplôme unique devrait prendre au moins 3 ans. "Si la fusion sera effective en 2013, les diplômes resteront spécifiques à chaque site, explique Philip McLaughlin, le directeur de BEM. Nous devrons en effet passer par de nombreuses étapes d’homogénéisation et de validation par le ministère avant d’arriver à un diplôme unique." Mais le but poursuivi reste le même : offrir un même diplôme, sous une même marque.

Alice Guilhon, directrice de Skema – fruit de la fusion réussie de l'ESC Lille et du Ceram – revient sur la mise en place du diplôme unique : "Nous avons expliqué aux étudiants que le diplôme aurait plus de valeur ajoutée après la fusion. De fait, nous avons conservé les points forts de chaque programme pour construire le programme commun. Ce qui était bien chez l’un a été déployé chez l’autre, et vice et versa."

 
Le concours d’entrée va-t-il être différent ?

 

Le concours d’entrée aux écoles qui composeront FBS restera inchangé pour la session 2012, avec des procédures propres à chaque école. Mais à partir de la rentrée 2013, il n’y aura plus qu’un seul concours. FBS précisera d’ici la fin de l’année dans quelles banques d’épreuves elle se positionnera (BCE, Ecricome, Passerelle, Tremplin…). La logique est la même pour BEM, ESC Pau et Euromed, mais les établissements étant à un stade moins avancé du processus de fusion, le concours commun devrait mettre plus de temps à être déployé.

Enfin, si le programme "grande école" va être unifié, les bachelors resteront quant à eux spécifiques à chaque site, avec un recrutement local. Les étudiants venant avant tout de la région.
  

Les fusions d'écoles impliquent-elles un changement de campus ?

 

Une fois le concours commun mis en place, les étudiants admis formuleront des vœux de campus. Et ils seront affectés en fonction de leurs résultats. "Les meilleurs obtiendront leur premier choix. L’idée est de satisfaire au maximum les premiers vœux", précise François Duvergé, président de l’Escem et initiateur du projet FBS.

Pour la directrice de Skema, le fait de pouvoir proposer plusieurs campus a été un atout majeur dans la fusion ESC Lille-Ceram. "La première année, les étudiants sont affectés à l’un des sites, et à partir de la deuxième année, ils ont la possibilité de changer tous les semestres." Les plaintes d’étudiants mal affectés sont rares, grâce à un découpage géographique équilibré. "Les étudiants d’Ile-de-France et du nord de la France souhaitent souvent aller à Paris ou Lille, et Sophia-Antipolis remplit la partie sud."

 
Certains campus seront-ils meilleurs que les autres ?

 
Les écarts de niveau perçus entre les écoles, souvent reflets des classements, laissent supposer une hiérarchie des futurs campus. Mais les responsables des écoles sont convaincus que les identités des établissements vont rapidement s’effacer. "Certes, au début, les campus resteront marqués par leurs images anciennes. Ce fut le cas à l'Edhec entre Lille et Nice, à l'Escem entre Tours et Poitiers. Mais cela va s’estomper quand les étudiants verront qu’ils auront tous le même diplôme, qu’ils suivront la même formation, et qu’ils pourront passer d’un campus à l’autre", assure François Duvergé.

Même problématique dans la future école du grand sud. Si les programmes "grande école" de BEM et Euromed ont des niveaux d’attractivité similaires, ce n’est pas le cas pour l’ESC Pau. "Nous ne pouvons pas ignorer les différences réelles ou perçues concernant le contenu, la sélectivité, les rankings, confirme le directeur de BEM. L’idée est toujours d’aller vers un diplôme "grande école" unique. Mais celui-ci ne se fera qu’à partir du moment où nous aurons les mêmes standards de qualité et d’excellence."

 
Les réseaux d’anciens vont-ils être mis en commun ?

 
Oui, ce qui constituera un avantage de taille pour les étudiants des écoles fusionnées. A titre d’exemple, le réseau de FBS rassemblera 30.000 diplômés. Reste à savoir si les diplômés des écoles fusionnées s’identifieront à la nouvelle école.

De son côté, Skema a rencontré peu de résistance des anciens à l’annonce de la disparition de leur école, relate Alice Guilhon, la directrice. "Ça a marché parce que nous avons associé les présidents des 2 associations d’anciens à nos décisions. Ainsi, les anciens se sont rapidement identifiés au nom de la nouvelle école, qui a effacé celui des écoles fondatrices. Certains se présentent aujourd’hui comme ‘Skema Lille 83’, par exemple."
 
 
CARTE DES FUSIONS D'ECOLES DE COMMERCE

Voici les rapprochements entre les écoles, en fonction de leur avancée dans le processus des fusions. Cliquez sur les villes pour accéder à la fiche de l'école correspondante.

 
Carte de France ESC Lille Nice Tours Amiens Reims Poitiers Clermont-Ferrand Brest Bordeaux Pau Marseille Rouen

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