Décryptage

Ecoles de commerce : les BBA touchés de plein fouet par le coronavirus

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Les programmes BBA, tournés vers l'international, doivent réaménager leurs cursus. © DEEPOL by plainpicture/Frederic Cirou
Par Dahvia Ouadia, publié le 02 juin 2020
5 min

Les programmes BBA, à forte vocation internationale, ont dû trouver des solutions pour rapatrier leurs étudiants et gérer la continuité pédagogique pendant la crise. Ces formations proposées dans de nombreuses écoles de commerce doivent aujourd’hui construire des scénarios pour les futurs entrants et les mobilités académiques prévues à la rentrée.

Les BBA, souvent très orientés vers l’international, ont été les premiers touchés par la crise sanitaire.

Que ce soit pour les étudiants partis à l’étranger et qui ont dû rentrer plus tôt que prévu, ceux qui devaient partir en septembre ou les étudiants qui arriveront à la rentrée, les écoles de commerce ont dû s’adapter et trouver des solutions de court terme mais aussi de long terme.

Enseignements à distance

Depuis le début de la période d’épidémie, les écoles ont agi en fonction de la situation. "Au début, nous avons tout mis en œuvre pour que les étudiants qui étaient à l’étranger restent chez nos partenaires qui avaient à ce moment adapté les enseignements. Puis la situation a évolué et la très grande majorité des étudiants sont rentrés. Ils ont pu suivre les cours qu’ils avaient à l’étranger à distance", indique Alessia Di Domenico, directrice du programme BBA de l’Edhec.

A Neoma, le programme CESEM a pu mettre en place, avec ses partenaires internationaux, un plan pour assurer la continuité pédagogique. "Beaucoup d’étudiants, notamment en quatrième année, ont choisi de rester à l’étranger. Pour nos étudiants qui sont en Chine, finalement le pays a commencé à sortir du confinement quand en France nous y sommes entrés. Ils ont ainsi suivi les cours en ligne dans le pays", précise Céline Davesne, DGA Programmes et International de Neoma Business School.

Cependant, 95% des étudiants qui étaient à l’étranger en échange ou en stage sont aujourd’hui rentrés.

De son côté, le BBA de La Rochelle BS propose aussi des projets aux étudiants de quatrième année rapatriés pour les faire "travailler avec l’international" : "nous avons mis en place des projets tutorés", annonce Myriam Benabid, directrice du BBA de La Rochelle BS.

Quid des mobilités prévues en septembre 2020

La plus grande difficulté pour les programmes BBA est pourtant à venir. Elle concerne notamment les mobilités qui étaient prévues à partir de la rentrée 2020. Pour répondre à cet enjeu, les écoles préparent différents scénarios selon les pays et les situations. Ainsi l’Edhec prévoit de substituer des mobilités par des cours en ligne avec les partenaires avant une mobilité possible ou encore de remplacer un séjour académique par une expérience en stage à l’étranger mais différé.

A Neoma, l’un des scénarios envisagés serait de faire de la mobilité académique à distance… "Les étudiants seront en cours en France et suivront les enseignements sur nos campus avec un système de reconnaissance d’ECTS avec nos partenaires", détaille Céline Davesne.

D’autres hypothèses sont aussi posées sur la table notamment la possibilité d’un départ en Europe au sein de l’espace Shengen. Le BBA de La Rochelle BS, tout comme Neoma, comptent sur ce scénario. "Tous les étudiants qui prévoyaient une expatriation académique en dehors de l’Union européenne ont été réaffectés chez un partenaire européen. Même s’il y a des déceptions, la nouvelle a été bien prise", indique Myriam Benabid.

Les candidats 2020 quels impacts ?

Si vous êtes candidat(e)s cette année à un BBA et que vous venez d’avoir les premiers résultats sur Parcoursup, les perspectives sont rassurantes. En effet, vous ne partirez pas à l’international avant la troisième voire la quatrième année.

En revanche, la question se pose pour l’organisation concrète de la rentrée, comme dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur. "Nous réfléchissons à la manière dont vont se passer les rentrées. Est-ce qu’on va changer les manières d’être sur le campus comme avant ? Est-ce que tout va se passer en physique ou à distance ?", s’interroge Alessia Di Domenico de l’Edhec.

A La Rochelle, le BBA construit un dispositif de cours à distance pour les suivre en différé ou non. "Une partie des cours seront à distance, notamment les cours magistraux, et une autre partie sera en présentiel. Nous voulons former nos étudiants à l’aspect numérique", indique la directrice Myriam Benabid.

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