Enquête

Les IAE misent sur les mobilités internationales

Partir à l'étranger est recommandé quand vous êtes en IAE.
Partir à l'étranger est recommandé quand vous êtes en IAE. © buravleva_stock / Adobe Stock
Par Catherine Piraud-Rouet, publié le 06 juin 2023
5 min

Faire ses études en IAE va de pair avec une dimension internationale faite d'échanges et stages à l’étranger, cours en anglais et environnement multiculturel. Une réalité toutefois encore globalement en-deçà de ce que peut proposer une école de commerce privée.

A l'instar de leurs cousines privées, les IAE - qui se positionnent comme des écoles de commerce universitaires - mettent la dimension internationale au cœur de leur pédagogie. Un pilier qui se structure autour des mobilités, des partenariats, des cours d'anglais...

En IAE, la mobilité académique fortement encouragée

Partir en mobilité à l'étranger

est fortement encouragée dans les IAE. Et certains la rende même obligatoire (dans 46 parcours au total, majoritairement internationaux). C’est le cas à Grenoble IAE – INP. "En licence, il faut faire soit un semestre en mobilité dans une université partenaire, soit une période de cours en anglais suivie d’un stage à l’étranger, précise Philippe Protin, son directeur. Et tous nos étudiants de M1 sans expérience significative à l’étranger doivent faire leur stage de fin d’année à l’international."

A l’IAE de Montpellier, même les alternants se voient proposer des déplacements courts à l’international. "Un atout assez inédit, alors que même dans les écoles de commerce privées il faut souvent choisir entre l’une et l’autre formule", pointe Emmanuel Houzé, son directeur.

Accords partenariaux et accompagnement poussés

Cette mobilité est portée par des partenariats internationaux nombreux. L'ensemble du réseau IAE France compte environ 1.400 partenaires académiques internationaux, aux quatre coins du monde qui sont évolutifs. "Nos plus de 80 partenariats d’échange sont réévalués tous les ans pour assurer leur niveau qualitatif", assure Emmanuel Houzé.

Et le réseau a à son actif un certain nombre de collaborations de prestige, comme HEC Montréal ou l’université québécoise McGill. Certains de ces partenariats sont bi-diplômants, particulièrement dans les zones frontalières. "Je ne pensais pas avoir autant de contacts hors Europe pour une école de commerce gratuite", s'enthousiasme Thibault, étudiant en M1 Gestion de production, logistique, achats à Grenoble, actuellement en stage à Singapour après une mobilité en L3 management international en Colombie.

Autre point fort : l’accompagnement poussé dont bénéficient les étudiants. "En licence, le soutien du service de mobilité sortante m’a été précieux pour préparer mon échange dans une école de commerce à Varna, en Bulgarie, se souvient Amélia, diplômée de l’IAE Grenoble en 2021. L’accompagnement est excellent, l’IAE nous suit tout au long de l’échange et prend notamment en charge toute la partie administrative auquel un étudiant peut être confronté en université."

Des cours en anglais encore loin d’être généralisés en IAE

Un dynamisme encore renforcé par un catalogue de quelque 200 cours dispensés en anglais sur l’ensemble du réseau. Mais ces enseignements sont le plus souvent restreints aux parcours internationaux, en particulier de masters et de MBA.

Une offre bien plus restreinte dans les autres filières.

"Nous avons entre 5 et 8 heures d’anglais par mois seulement, mais je n’ai aucun cours à 100% dans cette langue", témoigne Pierre, étudiant en M2 Administration des entreprises à l’IAE de Pau (UPPA). Il est à noter, ensuite, que la durée des stages à l’international, de six mois maximum, ne peut toujours pas rivaliser avec l’amplitude proposée par les écoles de commerce privées.

Une faible internationalisation des étudiants et professeurs d'IAE

Autre caillou dans la chaussure : le taux d’encadrement international. "Sur nos 1.600 enseignants, nous comptons environ 260 personnels permanents internationaux", informe Laurence Macaluso, directrice d’IAE France. Si les contractuels poussent ce ratio à la hausse, ce dernier est, là encore, largement inférieur aux 50 à 80% d’enseignants internationaux déclarés par le privé.

Même remarque concernant les étudiants étrangers. Le réseau des IAE recense quelque 5.000 apprenants dans des diplômés délocalisés, auxquels s’ajoutent 6.000 étudiants entrants et 3.000 sortants par an… Le tout, sur un effectif total de plus de 50.000.

Une route vers les accréditations internationales encore longue

Un bilan qui explique pourquoi les IAE sont nettement moins nombreux à avoir des accréditations internationales que les écoles de commerce privées. Et ce même si certains parcours ont décroché certaines accréditations, comme la licence de management de Grenoble qui a obtenu une labellisation EFMD accreditate.

Une dizaine d’IAE sont aussi en cours de process pour les accréditations internationales comme AACSB ou EQUIS. Mais aucun ne peut se prévaloir à ce jour de cumuler les trois labels les plus prestigieux (AACSB, AMBA et EQUIS).

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