Portrait

Ma vie d'étudiante à Kedge : Valeska, l'entrepreneuriat dans la peau

Valeska (ici rue Sainte-Catherine) adore Bordeaux centre où elle partage une colocation avec des amis dans le quartier du Musée d'Aquitaine.
Valeska (ici rue Sainte-Catherine) adore Bordeaux centre où elle partage une colocation avec des amis dans le quartier du Musée d'Aquitaine. © C. Peltier
Par Cécile Peltier, publié le 26 avril 2016
1 min

Déterminée, Valeska, 21 ans, étudiante à Kedge BS, mène de front sa scolarité en M1 sur le campus bordelais de l'école de commerce et le développement de sa start-up, Room4Talk.

"J'aime me dépasser, et tout ce que je fais, je le fais à fond." À voir Valeska avancer d'un pas décidé, sourire aux lèvres, ce matin de la fin mars 2016, dans les couloirs de Kedge, on n'a aucun mal à la croire ! À tout juste 21 ans, l'étudiante, en deuxième année à Kedge Business School, a un emploi du temps de ministre et un CV bien fourni.

"Grosse bosseuse", Valeska est un peu le prototype de la bonne élève. En 2012, après son bac ES obtenu au lycée Fénelon-Sainte-Marie dans le XVIIe arrondissement de Paris, elle intègre une prépa ECE (économique et commerciale) au lycée Notre-Dame-du-Grandchamp, à Versailles (78). Malgré la "pression", elle garde un excellent souvenir de ces deux années passées dans cette "prépa hyper familiale".

“Sortir de cette logique de classements”

Au moment de passer le concours, Valeska espère intégrer l'une des écoles du "top 6", comme c'est souvent le cas des élèves de sa prépa... C'est donc d'abord la surprise qui prime lorsqu'elle découvre que ce n'est pas le cas. “Certains de mes amis n'ont pas hésité à refaire une année de prépa pour intégrer l'école de leur choix. Moi, je me suis dit ‘Bordeaux est une belle ville. Il faut sortir de cette logique de classements, je vais à Kedge et je vais tracer ma route’.”

Un parcours d'excellence

Après 1 an et demi à l'école, Valeska est comme un poisson dans l'eau sur le site qui compte en permanence entre 3.500 et 4.000 étudiants : “Les locaux sont magnifiques et, même si on est nombreux, l'ambiance est très sympa.”

En première année, elle a découvert les fondamentaux du management, avant d'intégrer en M1, le parcours d'excellence “business et objets connectés”. C'est l'un des six parcours fléchés mis en place par l'école de commerce qui privilégie en général la scolarité à la carte. Les étudiants (pas plus de 25) qui intègrent ces parcours sont sélectionnés avec soin (CV, lettre de motivation, rédaction sur un thème d'actualité, etc.) et bénéficient pendant 2 ans d'un enseignement approfondi sur un sujet, avec un accès privilégié aux professionnels du secteur. Et à la sortie, une grande chance de décrocher un poste intéressant. Un cursus intensif et assez exigeant.

Des séminaires avec des pros

Valeska a cours du lundi au mercredi de 8 h 45 à 16 h 45 environ, et le jeudi matin. “À côté, il y a pas mal de boulot, des cas d'entreprise avec des travaux de groupe.” Plusieurs fois dans le semestre, les cours classiques laissent la place à un séminaire, animé par des professionnels. Début février, elle a passé la semaine à Paris à rencontrer des start-up du numérique : "On a vu BlaBlacar, Criterio… C'était super", se souvient Valeska.

Valeska, étudiante en M1 à Kedge Bs à Bordeaux.Beaucoup de cours font intervenir des professionnels. // © C. Peltier

Cette semaine, le séminaire a lieu à Bordeaux. L'auditoire écoute attentivement l'intervenante venue d'Efficity. Valeska prend quelques notes, et répond aux questions. En deux mois, elle a l'impression d'avoir déjà énormément appris sur le secteur du numérique. Cet après-midi, elle visite un magasin Auchan. La veille au soir, elle a organisé avec ses camarades un “after work” avec des entreprises de la région.

Une start-up spécialisée dans la recherche de colocs étrangers

L'occasion de réseauter et de parler de sa start-up. Car l'étudiante bûcheuse est aussi à la tête de Room4Talk, un site qui permet de trouver des colocataires étrangers. L'idée est née en juillet 2013, à l'occasion d'un stage à Madrid. “J'ai tapé sur Internet : ‘Recherche des colocataires pour progresser en espagnol’ et je suis tombée sur des annonces dégoûtantes.” Une expérience qui l'a convaincue de créer sa propre plate-forme. Dès sa sortie de prépa, soutenue par ses parents, elle se lance et monte son site Internet. Trois élèves ingénieurs l'aident depuis Paris pour les aspects techniques.

Depuis septembre 2015, ce projet fait partie intégrante de sa scolarité, car elle le développe dans le cadre d'un "pro-act" : mission humanitaire, création d'entreprise, organisation d'un festival… pour obtenir leur diplôme, les étudiants de Kedge doivent valider au moins deux de ces projets-actions au cours de leur scolarité.

Jusqu'à la fin mai, Valeska est coachée par un tuteur qui l'accompagne dans son projet. “C'est un peu comme une incubation : je lui présente mes avancées, je dois rendre des documents formalisés et, si j'ai un souci, je peux l'appeler.” Prochaines étapes : boucler la refonte du site Internet et lever des fonds afin de poursuivre le développement de l'entreprise. “Je suis en train de travailler sur le business plan, ce n'est pas facile”, confie l'étudiante, qui n'hésite pas à “passer des heures à la bibliothèque à lire des livres ou sur Internet à éplucher des sites Web”.

Une fois par semaine, Valeska, étudiante en M1 à Kedge mange avec ses amis à la cafétria, qui comprend un côté bar et un côté self. Le reste du temps, c’est « Tupperware » !

"On ne parle pas trop d'argent entre nous…"

Elle travaille aussi beaucoup de chez elle. Comme la plupart des "Kedgers", elle a fait le choix du centre-ville et, bien entendu, de la colocation, dans le quartier du Musée d'Aquitaine, à une quarantaine de minutes en tram de l'école… “C'est un duplex de 90 m2 avec un grand salon, que je partage avec deux amies.”

Montant du loyer : 390 € mensuels, charges comprises. Ses parents financent ce montant, ainsi que les 11.000 € annuels de frais de scolarité. Une sacrée somme tout de même… Certains de ses amis ont-ils dû souscrire des prêts ? “On ne parle pas trop d'argent entre nous…”, répond-elle, un brin gênée.

Quand il lui reste un peu de temps, Valeska plonge dans le bassin olympique de la piscine judaïque, son lieu favori à Bordeaux. Comme partout où elle passe, elle a réussi à fédérer un petit groupe de copines pour aller nager avec elle. Cette oratrice née a aussi participé à plusieurs concours d'éloquence où elle a décroché des prix. Quand elle ne pitche pas, elle apprécie les soirées tapas entre amis ou les sorties dans les petits bars du centre-ville ou les boîtes du quartier de la gare.

Une année de césure à l'étranger ?

L'année prochaine, elle passera 1 an en césure, “plutôt en Asie et aux États-Unis ou à Paris”. Elle hésite encore à réaliser ses stages dans une start-up, dans une grande entreprise, ou au sein de Room4Talk. “Il est important que je ne laisse rien de côté.” Une chose est sûre : elle passera par son site pour se trouver des colocs étrangers ! Il lui restera ensuite 6 mois de cours et 6 mois de stage avant de nager dans le grand bain, à la tête de Room4Talk, bien sûr.

Visitez le campus bordelais de Kedge Business School en images avec notre diaporama.

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