Décryptage

Mobilité internationale dans les grandes écoles : les échanges se multiplient

Partir étudier à l'étranger // © Fotolia
Partir étudier à l'étranger // © Fotolia © Fotolia
Par Céline Authemayou, publié le 20 mars 2014
1 min

Quelque 48.000 élèves étrangers accueillis en France en 2011-2012, autant de Français partis hors de l’Hexagone… Les échanges à l'international ont le vent en poupe dans les établissements français comme le montre l'enquête biennale de la CGE (Conférence des grandes écoles) consacrée à la mobilité internationale des étudiants et publiée le 18 mars 2014.

Pour Philippe Jamet, président de la Conférence des grandes écoles, il s'agit d'un véritable "flux des intelligences". Pour sa huitième enquête biennale dédiée à la mobilité internationale des étudiants des grandes écoles, la CGE dresse un constat positif de la situation française. En 2011-2012, la France a accueilli 20 % d'étudiants étrangers supplémentaires et a envoyé 12 % d'élèves français en plus à l'international. Soit un flux équilibré de 48.000 entrants pour 48.000 sortants.

 

Les échanges avec l'Amérique du Sud s'intensifient

Les étrangers continuent de plébisciter la France pour effectuer une partie de leurs études et pour obtenir, dans la majorité des cas, un diplôme national (programme grande école, doctorat, mastère international, etc.). Ils représentent désormais 20 % des effectifs dans les écoles d'ingénieurs et 25 % dans les écoles de commerce.

Si plus de 160 nationalités sont représentées, l'Europe, les pays du Maghreb et l'Asie (avec une forte place pour la Chine) constituent toujours le gros des troupes. "Le flux venant de l'Amérique du Nord et notamment des États-Unis diminue, note Yves Poilane, président de la commission Relations internationales de la CGE et directeur de Télécom ParisTech. Mais nous constatons une belle progression de l'Amérique latine." Le Mexique, la Colombie, le Chili mais surtout le Brésil... 10 % des étudiants étrangers sont originaires de l'un de ces quatre pays. "Certaines zones géographiques méritent d'être plus exploitées, à l'image de la Turquie ou de l'Asie hors Chine", souligne Philippe Jamet.

 

Les Français préfèrent les stages aux séjours académiques

 

Du côté des Français, les départs à l'étranger se multiplient eux aussi, avec une nette préférence accordée aux stages. En 2011-2012, 20.500 élèves rejoignaient une université étrangère quand 27.500 intégraient une entreprise. Dans les deux cas, les pays plébiscités sont identiques : la moitié des jeunes Frenchies choisissent l'Europe, 20 % l'Amérique du Nord, 20 % l'Asie et près de 10 % l'Amérique latine avec une attirance en progression pour le Brésil.

Si de manière globale le nombre de départs augmente, il faut noter cependant une forte disparité entre écoles de management et écoles d'ingénieurs. Ces dernières connaissent une progression bien moins rapides que leurs consœurs "business". "Il reste des progrès à faire sur ce point, concède Philippe Jamet. Cette moindre progression résulte de la forte augmentation de l'alternance dans nos écoles d'ingénieurs. Or, on le sait, les filières par apprentissage sont moins ouvertes à l'international. Le cadre contractuel ne se prête pas facilement à l'exercice et il existe encore peu de dispositifs de soutien type Erasmus pour accompagner les élèves dans leur projet." (Voir à ce sujet : notre palmarès des grandes écoles de commerce et notre notre palmarès des écoles d'ingénieurs pour les critères "Excellence internationale et accords internationaux de haut niveau").

Malgré tout, au sein de la CGE, 80 % des étudiants connaissent actuellement une expérience à l'international au cours de leurs cursus. Un taux qui reflète bien le fait que de plus en plus d'écoles imposent à leurs élèves de partir à l'étranger pour obtenir leur diplôme, mais qui prouve aussi que tous ne passent pas encore par la case international au cours de leur formation supérieure.

La Chine bloque l’accueil des stagiaires, les grandes écoles se mobilisent
Depuis plusieurs mois, les étudiants étrangers tout comme les jeunes diplômés peinent à obtenir un visa pour rejoindre la Chine, dans le cadre d’un stage ou d’un premier emploi. La loi du premier juillet 2013, relative à l’administration des entrées et sorties des ressortissants étrangers du territoire a modifié la délivrance de ces autorisations de séjour. Et l’a lourdement compliquée.  Dans les écoles françaises et sur Internet, les témoignages de jeunes concernés se sont multipliés.

Pour tenter de débloquer la situation, la CGE (Conférence des grandes écoles) et la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs) se mobilisent sur le plan politique. Le 19 mars 2014, les deux organismes ont rencontré le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Le sujet sera abordé lors de la visite en France du président chinois Xi Jinping du 25 au 28 mars.

En attendant, les écoles conseillent aux jeunes de continuer de déposer leurs dossiers. “Il faut montrer à la Chine qu’il y a un vrai marché, rappelle Yves Poilane, président de la commission Relations internationales de la CGE et directeur de l’école d’ingénieurs Télécom ParisTech. Chaque année, 2.000 étudiants français choisissent la Chine pour leur stage. C’est beaucoup pour la France… Mais très peu pour la Chine !”

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