Décryptage

48 heures chrono dédiées à l’innovation

48 Heures ENSGSI
200 étudiants ont participé aux 48 Heures à Nancy, organisées du 12 au 14 novembre 2015. © Philippe Bohlinger
Par Philippe Bohlinger, publié le 24 novembre 2015
1 min

Environ 1.200 étudiants dans le monde ont réfléchi, du 12 au 14 novembre 2015, sur des problématiques d’innovation soumises par des entreprises. Le dispositif à vocation pédagogique "48 Heures pour faire vivre des idées" a été créé il y a 16 ans par l’école d’ingénieurs ENSGSI à Nancy (54).

Le barbecue à l'entrée de l'école d'ingénieurs ENSGSI (Université de Lorraine) témoigne que les "48 Heures pour faire vivre des idées", organisées du 12 au 14 novembre 2015, c'est aussi un moment festif. Mais en-dehors des moments de détente, le bâtiment proche du centre-ville de Nancy avait plutôt des allures de ruche.

Depuis l'extérieur, on pouvait observer à travers les grandes baies vitrées des petits groupes d'étudiants plancher sur l'une des 7 problématiques d'innovation soumises par des PME-PMI (de l'agroalimentaire, l'automobile, le bâtiment, etc.). À Nancy, l'un des 8 centres régionaux des 48 Heures, 200 élèves de formations très différentes ont testé cette méthode d'apprentissage originale conçue il y a 16 ans par 2 enseignants-chercheurs de l'ENSGSI.

Au total, ils étaient 1.200 participants dans le monde (Bogota, Manama, Oran, Paris, Santiago).

"Des points de vue qui s'entrechoquent"

En cinquième année à l'ENIM (École nationale d'ingénieurs de Metz), Simon, 25 ans, a participé aux 48 Heures avec les 9 élèves de son option "innovation et entrepreneuriat". Son groupe compte notamment un compagnon verrier, un étudiant en architecture, un élève de l'École nationale supérieure des technologies et industries du bois d'Épinal (88)...

Après avoir travaillé la veille la cohésion de groupe, ils expérimentent ce vendredi matin les méthodes de créativité. "Il n'y a pas besoin d'être spécialisé pour faire de la créativité. L'innovation, c'est des points de vue qui s'entrechoquent. Moi, je vais plutôt penser aux technologies, à des systèmes qui existent déjà", explique l'étudiant.

L'après-midi, son équipe attaquera les études en amont de l'innovation (recherche d'informations, veille technologique, analyse d'antériorité...). Il faudra ensuite synthétiser les idées sur des fiches numérisées et défendre les 2 meilleurs projets samedi en fin de journée, selon le format "5 minutes pour convaincre".

Des étudiants venus d'Amérique du Sud

Dans l'autre moitié de la salle, séparée par des tableaux Velleda couverts de notes, un groupe d'étudiants sud-américains explore une autre problématique industrielle. Étudiante à l'Université nationale de Colombie, Melanny, 22 ans, est venue compléter son parcours par un master management de l'innovation et design industriel à l'ENSGSI. Elle juge l'ambition des 48 Heures intéressante 'car dans [son] pays, il est difficile d'organiser des échanges de points de vue. Les ingénieurs travaillent en cercle fermé”.

Melanny évoque cependant les obstacles linguistiques dans ce type d'événement : "Nous n'avions pas bien compris l'épreuve de team building", un exercice de cohésion d'équipe.

Raisonnement inversé et rêve éveillé

Aux 48 Heures, les enseignants sont davantage dans la peau d'accompagnateurs. Directrice d'un laboratoire de recherche en innovation, Laure Morel vient rebooster un groupe aux prises avec la problématique d'un fabriquant de biscuits. Elle invite les étudiants à explorer "le raisonnement inversé" : "Comment faire pour que les consommateurs n'achètent pas les biscuits ?" Et propose d'expérimenter ensuite la technique de créativité en "rêve éveillé". Des tapis de sol soigneusement rangés dans les placards des couloirs sont réservés à cet usage.

Olivia, 21 ans, a pris l'événement comme un challenge. Étudiante en licence professionnelle marketing international à l'IUT Charlemagne (Université de Lorraine), elle a conscience que la créativité est une valeur ajoutée en entreprise. "Je viens plutôt du commerce, c'est un avantage et un inconvénient pour ces 48 Heures, car je suis parfois larguée lorsque que certains participants utilisent un vocabulaire technique. Mais je suis arrivée à trouver ma place dans le groupe, à émettre des idées."

Les travaux mis en commun

Dans l'esprit de l'"open innovation", tous les travaux ont été mis en commun à l'issue des 48 Heures. Il en ressortira une ou plusieurs pistes d'innovations avec dépôts de brevets à la clé. De plus en plus prisées des étudiants, mais aussi des PME-PMI, les 48 Heures pourraient mobiliser 5.000 étudiants d'ici à l'édition 2017.

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