Climat, crise énergétique : la filière du nucléaire connaît un regain d'intérêt

DOSSIER. En temps de crise énergétique, le nucléaire redore son blason : malgré les doutes qui l'entourent encore, la filière apparaît comme une solution pour produire une énergie d'ampleur et décarbonée. À l'INSTN, école d'ingénieurs spécialisée, les étudiants en sont convaincus, c'est un secteur d'avenir.
Le nucléaire, énergie verte ?
Une autre explication est avancée par les étudiants de l'INSTN (Institut national des sciences et techniques nucléaires), la prise de conscience des enjeux environnementaux par la jeunesse. "La lutte contre le changement climatique est la seule chose qui me gouverne en terme d’aspiration professionnelle", affirme par exemple Lucas, nouvellement intégré dans l'école. Bien que non renouvelable, le nucléaire est en effet une énergie décarbonée, qui rejette de la vapeur d'eau, mais pas de CO2.
Le jeune ingénieur diplômé de l’université de technologie de Compiègne (60) reconnaît toutefois que c'est "un thème très clivant aujourd'hui", en raison notamment des risques que provoquerait un accident, des déchets qu'occasionnent le procédé ou encore de l'impact des centrales sur la biodiversité.
Une filière qui attire de nouveau les étudiants
Comme Lucas, les ingénieurs qui font le choix du nucléaire peuvent donc passer par l'INSTN. Implantée à Saclay (91), en région parisienne, cette école propose notamment une formation d'ingénieur spécialisé en génie atomique (bac+6), accessible après un diplôme d’ingénieur et reconnue par la CTI (commission des titres d'ingénieurs).
Léa, diplômée de l’IMT Nord Europe, l'a rejointe après son stage de fin d’études chez Orano Démantèlement et services, lors duquel elle s'est découvert un réel intérêt pour le secteur. "J’ai eu un aperçu du nombre de défis à relever dans le nucléaire. À l’heure actuelle, c’est la meilleure solution que nous avons à notre disposition pour réduire notre empreinte carbone", assure-t-elle.

Différents parcours de spécialisation
La transition énergétique en parallèle
"Je voulais résoudre des problèmes actuels, notamment le réchauffement climatique. Et je savais que le nucléaire est une énergie dans laquelle on peut avoir confiance et qui va devenir de plus en plus importante. C’est maintenant qu’il faut s’y mettre", témoigne Martin, qui exprime son envie de rester travailler en France. "Les États-Unis restent très méfiants depuis l'accident de Three Mile Island en 1979", ajoute-t-il.

Un contexte politique favorable
"Ces annonces sont une excellente nouvelle pour la filière qui va recruter massivement. C’est une opportunité pour les jeunes de rejoindre la filière nucléaire et ainsi participer à la lutte contre le dérèglement climatique et à la réindustrialisation de la France", s'enthousiasme le GIFEN (Groupement des industriels français de l'énergie nucléaire).
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