Décryptage

Concours des écoles d’ingénieurs postbac : plus de candidats mais pas forcément plus de places

Evolution du nombre de candidats dans les écoles d'ingénieurs
Evolution du nombre de candidats dans les écoles d'ingénieurs © Freepik
Par Gheorghe Cerescu, Guillaume Lecompte Boinet, publié le 23 avril 2019
4 min

INFOGRAPHIE. En 2019, les candidats se sont pressés en masse aux portes des concours communs des écoles d'ingénieurs postbac. Mais attention, les établissements n’ouvrent pas leurs amphis pour autant...

La saison des concours des écoles d’ingénieurs postbac est ouverte ! Que vous ayez fait le choix du concours Avenir, Geipi-Polytech ou Puissance Alpha, tout va se jouer entre fin avril et début mai. Un constat : vous avez été encore plus nombreux cette année à postuler. Nous avons compilé les premières données 2019 connues sur le nombre d’inscrits aux concours et sur les places offertes (voir infographie ci-dessous). Le constat est clair : l’intérêt que portent les lycéens à ces formations ne se dément pas depuis deux-trois ans. Exemple : le nombre de candidats inscrits sur Parcoursup au concours Puissance Alpha - qui regroupe 16 écoles - a bondi de 8,5 % en 2019, avec plus de 10.300 lycéens. Après une hausse de 20 % d'inscriptions en 2018.

Les inscriptions sont en hausse, surtout pour les concours postbac

Geipi-Polytech (34 écoles) claironne avoir rassemblé plus de 21.000 inscrits en 2019, contre un peu plus de 20.000 l’an dernier. De son côté, le concours INSA (Institut national des sciences appliquées) a connu une croissance plus modeste en 2019 (2,8 %), après une année 2018 exceptionnelle (bond de 20,6 % des inscrits). Quant au concours Avenir, il a attiré 11,2 % de plus de candidats en 2019, prêts à intégrer l’une des huit écoles qu’il propose.

Des exceptions, toutefois. Ainsi, le concours commun INP, qui regroupe surtout des écoles post-prépa, attire quasiment le même nombre de candidats depuis trois ans. "Cela vient essentiellement d’une baisse sur la filière PSI (physique et sciences de l’ingénieur)", indique Jean-Marc Le Lann, directeur du CCINP (Concours commun des instituts nationaux polytechniques).

Parcoursup : un seul voeu, plusieurs écoles

Les raisons de cet engouement sont multiples. "Il y a probablement un effet Parcoursup avec la baisse du nombre de vœux possibles, passé de 36 à 24. Cela a facilité la tâche des lycéens et favorisé les concours multi-écoles", analyse Claude Maranges, directeur pédagogique du groupe INSA. Clairement, le fait de pouvoir postuler à plusieurs écoles en même temps en montant un seul dossier est un atout.

La fusion entre Puissance 11 et Alpha fin 2017 a éventuellement pu booster ce concours. Plus sûrement, la forte attirance des élèves de terminale pour les carrières d’ingénieur explique cette tendance. Ils savent que le taux d’insertion professionnelle d’un jeune diplômé est souvent supérieur à 80-85 % quelques mois après l'obtention du diplôme, avec des salaires annuels dépassant 30.000 à 35.000 € bruts au premier emploi. Qui dit mieux à part les écoles de commerce ?

Des écoles qui restent sélectives

Qui dit plus de candidats ne veut pas forcément dire que les écoles ouvrent plus leurs portes... Exemples : le nombre de places offertes dans les INSA ou les INP est en léger retrait sur les trois dernières années. Ainsi, seuls 12 % des candidats au concours INSA auront une chance d’avoir une place, tandis que le rapport places offertes/nombre de candidats est en légère diminution au CCINP. "Les écoles veulent intégrer des élèves qui seront sûrs de trouver un emploi", explique Alexandre Recchia, directeur général du concours Avenir.

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