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Décryptage

Concours Mines-Télécom : former la nouvelle génération d’ingénieurs aux enjeux de demain

Proposé par Concours Mines-Télécom

Concours Mines-Télécom : former la nouvelle génération d’ingénieurs aux enjeux de demain
Concours Mines-Télécom : former la nouvelle génération d’ingénieurs aux enjeux de demain © Concours Mines-Télécom
Par L'Etudiant Fab, publié le 07 mai 2025
8 min

Avec son accès simplifié à 19 grandes écoles publiques d’ingénieurs, le Concours Mines-Télécom constitue une réelle porte d’entrée vers une grande diversité de formations à des métiers d’avenir. Entretien avec Franck Jung, directeur de l’École des Ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP).

Quels sont les atouts des écoles du Concours Mines-Télécom ?

Leur aspect pluridisciplinaire. Ensuite, je dirais qu’il y a une coloration sur les métiers du numérique pour un grand nombre d’entre elles et un engagement commun sur les questions de transition écologique. Autre caractéristique : le fait que ces écoles recrutent aussi des fonctionnaires, avec un vrai attachement au service public. De plus en plus de ces 19 grandes écoles publiques* font évoluer leur modèle en s’adossant à des universités, ce qui leur offre plus de moyens et une meilleure visibilité à l’international dans les classements mondiaux.

« Le propre de l’ingénieur, c’est l’adaptabilité »

Pourquoi est-il important de bien se connaître pour mieux s’orienter avant de se lancer dans des études d’ingénieur ?

Une bonne connaissance de soi permet de se projeter. C’est très précieux pour choisir la bonne école d’ingénieurs. Chacune d’elles a une dominante et prépare à des métiers différents. Certaines sont orientées vers l’industrie du futur, d’autres vers la recherche et la modélisation, la santé, la mobilité, etc. Lors des épreuves du concours Mines-Télécom, le jury va être attentif à un socle commun de compétences. Au-delà des compétences fondamentales, on va beaucoup regarder les compétences humaines telles que la capacité à s’exprimer à l’oral, à travailler en groupe, à se positionner dans un projet et la capacité à le replacer dans un écosystème global pour en mesurer l’impact. On va prendre en compte la sensibilité des candidats aux enjeux de société actuels. C’est pourquoi c’est toujours mieux de se connaître, d’anticiper, sans se limiter à ce que peuvent nous dire les professeurs en classe préparatoire, par exemple. Il ne faut pas hésiter à se rendre aux journées portes ouvertes.

De plus en plus d’étudiants ingénieurs veulent mettre leurs convictions en accord avec leur façon de vivre et travailler en changeant les choses de l’intérieur. Quel est, selon vous, le portrait-robot de la nouvelle génération d’ingénieurs ?

Ils et elles montrent de plus en plus d’intérêt pour les enjeux et les solutions, avec un point commun : l’environnement. Par exemple, l’intelligence artificielle ressort assez souvent. Globalement, la nouvelle génération veut être utile au monde. Ce que l’on observe ensuite, ce sont les changements de poste en début de carrière, après l’école. Il peut y avoir une rotation rapide, avec cette envie de passer d’une mission à une autre, d’embrasser plein de sujets différents. Ils comprennent qu’ils vont devoir mobiliser des compétences liées à l’adaptation. Le propre de l’ingénieur, c’est de s’adapter, encore plus aujourd’hui dans un monde fortement en mouvement et l’enchaînement de crises écologiques, diplomatiques, voire idéologiques auxquelles on assiste. Tout cela a un impact sur cette nouvelle génération d’ingénieurs. Depuis le Covid, qu’ils ont vécu de plein fouet dans le cadre de leurs études, il y a cette idée que tout peut basculer du jour au lendemain. Nul doute que les thèmes de défense vont apparaître dans les sujets de discussion aux prochains oraux. Malgré tout, on ressent un optimisme et une volonté d’agir, en restant tourné vers l’avenir.

« Les métiers s’internationalisent et se verdissent de plus en plus »

Dans ce contexte, quels sont les métiers en vogue dans l’ingénierie ?

On voit fleurir les aspects RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et développement durable pour des postes de chargés d’études de faisabilité, chargés de qualité, toujours en lien avec l’impact sur l’environnement. Tous les métiers sont concernés. En construction, on parle de chantier responsable, de matériaux biosourcés. Les métiers liés à la data, au numérique, aux énergies décarbonées, aux mobilités douces sont aussi très prisés. Dans le génie urbain, on va avoir beaucoup d’ingénieurs avec des notions en data analytics. On voit aussi des diplômés aller vers l’immobilier, la chimie, les télécoms, l’aérospatial. En résumé, les métiers s’internationalisent et se verdissent de plus en plus.

Comment les enjeux de développement durable et de transition écologique sont-ils inclus dans les cursus ?

Le développement durable est intégré dans tous les cursus à des proportions variables. Dès leur première année, les étudiants sont sensibilisés aux enjeux. Au-delà des cours, nous organisons énormément d’événements écoresponsables avec notre gros tissu associatif étudiant, La Fresque du Climat, les conférences et les ateliers autour du monde post-carbone, des transports plus doux, le réemploi, le zéro déchet. C’est une culture qui peut et doit s’appliquer à l’industrie 4.0. Dans le même sens, nos étudiants peuvent réaliser des projets entrepreneuriaux sur la façon de traiter les pollutions pour une meilleure qualité de l’air ou comment développer le fret dans un secteur donné. Cette approche « solution et innovation », façon start-up, leur permet de travailler en groupe, d’associer à leurs travaux d’autres étudiants en master, de réaliser des hackathons. Cela permet des prises de conscience et de susciter des vocations.

Quels conseils donner aux étudiants qui cherchent tout de suite du sens et de l’impact, notamment en termes de résolution des problèmes environnementaux ?

Globalement, j’aimerais leur rappeler que l’on se forme tout au long de la vie. Quand on a 20 ans, on a souvent ce sentiment que tout doit se décider maintenant. Or il faut garder de la légèreté. On dit de cette génération qu’elle va changer de domaine tous les 10 ans. Donc, dans tous les cas, il est essentiel de rester en éveil et connecté au réel et aux enjeux de notre temps. Un scientifique ne peut pas être climatosceptique. Oui, il y a consensus sur le dérèglement climatique lié aux activités humaines, mais l’idée fondamentale est de s’interroger. L’ingénieur doit penser collectif et conserver son esprit critique. Pour ce faire, il faut simplement se poser la question : quel parcours je souhaite construire tout en gardant en tête que rien n’est figé. Il y a beaucoup de passerelles possibles ou de doubles diplômes à réaliser. Quoi qu’il arrive, chaque parcours est modulable et sur mesure. Un projet s’affine à la lumière des rencontres et des opportunités. Notre écosystème ainsi que nos nombreux étudiants internationaux représentent une vraie richesse. Cela développe l’ouverture d’esprit. Sans oublier les stages. On démarre par un stage ouvrier pour comprendre les réalités d’un secteur puis, petit à petit, on monte en compétences. Arrive ensuite le stage de fin d’études où l’étudiant est déjà dans la peau d’un ingénieur qui gère un projet, un budget, etc. Dans certaines écoles, l’alternance s’est également développée pour le même niveau de diplôme. Le rythme est plus contraignant et donc plus exigeant. Mais c’est une formule qui séduit certains profils. Qu’ils retiennent surtout que rien n’est figé en matière d’orientation !

* Le Concours Mines-Télécom donne accès à des grandes écoles de l’Institut Mines-Télécom – Télécom SudParis, Mines Saint-Étienne-ISMIN, IMT Mines Albi, IMT Mines Alès, IMT Nord Europe, Institut Mines-Télécom Business School et EURECOM – et ses grandes écoles partenaires : ENSTA Bretagne, EIVP, ENM, ENSG Géologie, ENSG Géomatique, ENSIIE, ENSSAT Lannion, ENTPE, ISAE-Supméca, Télécom Nancy, Télécom Physique Strasbourg et Télécom Saint-Étienne.

Ce concours s’adresse aux élèves de deuxième année des classes préparatoires scientifiques : Mathématiques, Physique (MP) ; Mathématiques, Physique, Informatique (MPI) ; Physique, Chimie (PC) ; Physique, Sciences de l’Ingénieur (PSI) ; Technologie, Sciences de l’Ingénieur (TSI) ; Physique et Technologie (PT) et Biologie, Chimie, Physique, Sciences de la Terre (BCPST).

INFOS PRATIQUES

Accueil - Concours Mines-Télécom

Le concours est adhérent à des banques de notes pour les épreuves écrites. Les épreuves orales se déroulent sur une seule journée sur l’un des trois sites franciliens.

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