INFOGRAPHIE. La rentrée en période de crise sanitaire oblige les établissements à déployer des cours à distance. Une pratique loin de faire l’unanimité auprès des élèves ingénieurs, comme le dévoile une récente étude du Bureau national des élèves-ingénieurs.
Près de 40% des élèves ne veulent pas avoir à suivre des cours en distanciel selon les résultats d'une étude conduite en mai par le Bureau national des élèves-ingénieurs (BNEI) qui a recueilli 3.760 réponses d'étudiants présents au total sur 187 campus différents en France. Cela témoigne de leurs difficultés à s’adapter à cette nouvelle forme d’enseignement alors que la situation sanitaire ne s’améliore pas.
L’enseignement à distance, vecteur de disparités
Le distanciel est problématique car il accroît certaines inégalités. Tous les étudiants ingénieurs n’ont pas accès au matériel informatique nécessaire ou à un espace de travail calme pour suivre les cours dans de bonnes conditions.
D’après l’étude, 55% de ces élèves qui n’ont pas un environnement favorable au travail considèrent l’apport de connaissances en distanciel moins élevé qu’en présentiel.
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Des difficultés dans l’apprentissage
Même lorsque les conditions d’apprentissage sont bonnes, cela ne rime pas forcément avec efficacité. De nombreux élèves ingénieurs déplorent une trop forte autonomie laissée. Ils souhaiteraient pouvoir interagir avec les enseignants plus régulièrement.
Ces échanges permettent non seulement de mieux comprendre certains points des cours, mais aussi d’être plus assidu alors que plus d’1 élève sur 4 juge son investissement à distance faible, voire défaillant, selon le BNEI.
Pour les matières les plus importantes, les étudiants préfèrent ainsi avoir le choix. "Il faut laisser la possibilité à l'étudiant suffisamment mature de choisir entre distanciel et présentiel. L’équipe pédagogique reste indispensable", affirme un des élèves répondant à l’enquête.
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Les cours magistraux pourraient fonctionner à la maison
Pour autant, 52% des étudiants interrogés pensent qu’il faut tout de même avoir quelques cours en ligne. Ils se sentent plus à même de suivre les cours magistraux depuis chez eux. Les amphis sont souvent bruyants et on peut être plus facilement déconcentré. Le distanciel offre donc la possibilité de travailler sans être perturbé.
Parmi les demandes des étudiants, on retrouve notamment celle d’avoir accès à des vidéos du cours pour travailler à son rythme. La flexibilité est d’ailleurs le principal atout du distanciel selon les étudiants ingénieurs dans l’enquête (80%). "Être ingénieur c'est en partie savoir être flexible, et le distanciel peut aider à cela", rappelle un étudiant.
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Nouvelles techniques de travail, nouvelles compétences
Pour ces futurs ingénieurs, le distanciel peut également se révéler bénéfique par rapport à la maîtrise de nouveaux outils informatiques. En effet, ce passage à distance nécessite de développer de nouvelles compétences sur des logiciels divers. Un véritable plus lorsqu’on les maîtrise.
Enfin, la question du télétravail entre en ligne de compte. Alors que les entreprises favorisent de plus en plus cette pratique, les étudiants considèrent que le distanciel pourrait les aider à se former à cet exercice particulier.