Décryptage

Ecoles d'ingénieurs : vive les formations courtes !

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Certaines écoles d'ingénieurs recrutent à bac+2, pour une formation d’un an. © Deepol/Plainpicture
Par Camille Jourdan, publié le 09 octobre 2019
6 min

Si vous souhaitez intégrer une école d’ingénieurs mais que les études longues vous font peur, vous pouvez aussi opter pour des parcours plus courts, en bac+2 ou bac+3. Réponses en six questions.

Si un cycle d’ingénieur dure classiquement 5 ans (avec deux ans de classe prépa), certaines écoles ont ouvert des cursus plus courts. La plupart du temps, elles parlent de "bachelors" : ces formations durent trois ans après le bac. Certaines écoles proposent le cursus complet, quand d’autres recrutent à bac+2, pour une formation d’un an.

D’autres établissements proposent aussi des BTS (en 2 ans), ou des licences professionnelles (1 an après un bac+2). Attention toutefois : vous n'obtiendrez pas le titre d'ingénieur en tant que tel, mais vous pourrez bénéficier du prestige d'une école d'ingénieurs ainsi que de ses enseignants-chercheurs et de ses laboratoires de recherche.

Quelles écoles proposent ces cursus ?

Pour les bachelors en trois ans, on trouve notamment ceux de l’ENSAM (sur les campus d’Angers, Bordeaux, Châlons-en-Champagne et Lille), de l’ESTIA (près de Bayonne), de l’IPSA (à Ivry-sur-Seine), de l’ESILV (à Courbevoie), de l’EPF (à Paris et Sceaux), de l’Institut des Mines-Telecom (à Évry, Saint-Étienne ou Dakar)…

L’EIGSI

de La Rochelle ou encore l’ESITC, à Caen, font partie des écoles qui proposent des bachelors en un an, après un bac+2.

Si vous cherchez d’autres formations en bac+2 ou +3, vous pouvez vous tourner vers l’ESME Sudria qui propose un BTS, ou l’ESTP, qui a mis en place deux licences professionnelles et un diplôme à bac+2.

Quels domaines sont proposés et comment se déroulent les cours ?

Si l’ingénierie reste le fil conducteur de toutes ces formations, chacune a sa ou ses spécialités. Les technologies numériques pour l’IMT, l’ESILV ou l’ESEO, les travaux publics, pour l’ESTP, la robotique et l’aérospatial pour l’IPSA, l’électronique et l’informatique pour l’ESME Sudria…

Généralement à vocation professionnalisante, ces formations courtes prévoient des cours où l’étudiant est actif. "Contrairement aux classes prépas, très théoriques, le bachelor prévoit des mises en pratique autour de projets, et une approche plus précoce de différents métiers", explique Patxi Elissalde, directeur de l’ESTIA. À des cours théoriques scientifiques, s’ajoutent donc des travaux pratiques et des stages, en France ou à l’étranger. Vous pourrez même parfois opter pour l’alternance en entreprise.

Quel diplôme j’obtiens ?

Selon le cursus choisi, vous décrochez à la fin de votre formation un titre de bachelor, un BTS ou une licence professionnelle. Le BTS ou la licence sont des diplômes reconnus au niveau national. En revanche, tous les bachelors ne sont pas reconnus au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Plus rares encore sont ceux qui permettent d’obtenir le grade de licence, reconnu au niveau européen. Mais cette reconnaissance est en cours, et permettrait de basculer plus facilement vers des masters universitaires notamment.

Si vous choisissez de suivre un bachelor, le diplôme que vous obtiendrez est donc avant tout un titre qui porte le nom de l’école ; un atout si celle-ci est connue et reconnue. À noter que le diplôme de "bachelor" est davantage répandu à l’étranger, ce qui peut lui apporter une dimension internationale.

Comment j’intègre ces formations ?

Chaque école a ses critères de recrutement. Pour celles accessibles en post-bac, vous devrez le plus souvent passer par Parcoursup. Les bacs généraux mais aussi technologiques (STI2D notamment) sont acceptés. Un bon niveau dans les matières scientifiques est nécessaire ; c’est ce qu’observent les recruteurs dans le dossier. Un entretien permet ensuite de déterminer si votre profil correspond à la formation.

"Nous recherchons des étudiants qui pourront rapidement être opérationnels dans une entreprise", souligne Laurent Champaney, directeur des Arts et Métiers Sciences et Technologies. Même constat dans d’autres formations semblables, comme le bachelor de l’ESILV, qui recrute des jeunes "débrouillards, qui veulent mettre la main à la pâte tout de suite, en programmant, ou en désossant un ordinateur", résume Assia Spicher, responsable du bachelor ingénierie numérique.

Vous pouvez également rejoindre la plupart des bachelors en 2e ou 3e année, après un autre cursus, grâce à une procédure parallèle.

Combien ça coûte ?

La plupart de ces formations se déroulent dans des écoles privées, où les frais de scolarité sont élevés : entre 4.500 et plus de 8.000 euros par an. En alternance, l’entreprise prend en charge ces frais, au moins en partie.

Vous pouvez aussi intégrer une école publique, comme les Arts et Métiers, et vos coûts se limitent alors aux frais universitaires, qui s’élèvent à quelques centaines d’euros (170 € à Châlons-en-Champagne et Bordeaux, 283 € à Angers).

À quels métiers ça mène ?

Après un bachelor, un BTS ou une licence professionnelle, vous pouvez directement chercher du travail. Ces formations vous permettront d’occuper un poste de technicien ou de manager intermédiaire dans de nombreux domaines. Vous pourrez par exemple travailler dans la conduite de travaux, la programmation de cartes embarquées dans l’aéronautique ou l’automobile, l’administration de systèmes d’objets connectés…

Mais vous pourrez également choisir de poursuivre vos études, notamment dans un cycle ingénieur.

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