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Reportage

Pour ces futurs ingénieurs de la construction, la transition écologique comme fondation

Les élèves de 1re année de l'ESTP ont vécu une semaine d'intégration sous le signe de la transition écologique.
Les élèves de 1re année de l'ESTP ont vécu une semaine d'intégration sous le signe de la transition écologique. © ESTP
Par Clément Rocher, publié le 13 septembre 2024
4 min

Grâce à une semaine d'intégration ludique, 750 élèves-ingénieurs de l’ESTP ont démarré leur année en prenant conscience de la nécessaire transition écologique du secteur de la construction.

Munis d’une tablette, d’un carnet et d’un plan, ces nouveaux étudiants ont vécu une rentrée toute en jeux et en découvertes. Séparés en petits groupes, les 750 élèves-ingénieurs ont exploré pendant plus d’une heure les bâtiments de leur nouveau campus pour résoudre neuf énigmes en lien avec le jumeau numérique, les matériaux ou bien la géotechnique, autant de thématiques qui servent à la transition environnementale.

Ce mardi 10 septembre, l’ESTP - Grande école d’ingénieurs de la construction, de Cachan (94) a en effet placé la rentrée 2024 sous le signe de la transition écologique, via une approche ludique. Parmi les énigmes proposées, les étudiants devaient trouver les actions pour préserver la biodiversité sur un chantier ou bien replacer les bons mots-clés dans un article sur l’emploi de l’intelligence artificielle dans le bâtiment.

Des énigmes et des échanges avec des professionnels de la construction

"On commence à transpirer, c’est du sport...", plaisante un étudiant. Au pas de course, ou presque, les élèves-ingénieurs découvrent les différents laboratoires et leurs équipements tout au long du parcours.

Ils s'arrêtent parfois pour échanger avec des professionnels de Bouygues Construction sur la transformation numérique et digitale, le génie écologique, ou les nouveaux modes constructifs.

"Maintenant, nous avons des équipes qui vont faire de la construction bas-carbone, tester de nouvelles solutions avec des matériaux biosourcés", assure un jeune salarié de l'entreprise. Les élèves prennent doucement conscience des différents moyens mis en œuvre par le secteur de la construction pour réduire son impact carbone.

Former de futurs acteurs de la transition écologique

Une approche écologique qui se justifie par la nécessité de transformer le bâtiment. Responsable de 20 à 25% des émissions de carbone, le secteur de la construction doit lui aussi relever le défi de la transition environnementale. "Face aux enjeux de transition et aux nouveaux usages numériques, les entreprises sont parfois un peu désarçonnées notamment sur la partie technique, c’est un changement de paradigme", explique Laurence Mangenot, directrice du campus de Dijon.

Ainsi, les écoles d’ingénieurs participent à former de futurs acteurs de la transition pour accompagner la transformation des entreprises. "C'est notre rôle de les sensibiliser aux questions de responsabilité sociétale. Mais progressivement on se rend compte que la prise de conscience augmente, ils ont besoin de sens dans les postes qu’ils vont exercer", poursuit-elle.

De nombreuses écoles d'ingénieurs ont été amenées à revoir leurs enseignements et adapter leurs pratiques pédagogiques. A l'ESTP, "on apprend l’usage des outils numériques au service de la construction comme le BIM , on pousse aussi nos élèves à plus travailler ensemble, à faire des projets en lien avec la décarbonation, à privilégier des matériaux autres que le béton", argumente-t-elle.

Une prise de conscience pour les étudiants

Une fois diplômés, les étudiants devront concevoir des solutions pour répondre au défi du dérèglement climatique. "Je me suis rendu compte que je n’étais pas au point dans ce domaine. On ne réalise pas encore tous les efforts qu’il faudra faire", résume Kelyanne. "Le développement durable, on en avait entendu parler, mais là on a eu une première vision de ce qu’on va découvrir pendant les cours", abonde Antoine.

Mais pas de quoi les décourager, au contraire. "C’était plus marrant que ce que j’avais imaginé !", salue le jeune homme. Sans compter que les autres dimensions de leurs études ont aussi été abordées. Kelyanne a notamment découvert l’importance de s’ouvrir à l’international. "On se dit que ce n’est pas forcément utile, mais ce serait intéressant pour notre carrière, pour voir de nouvelles méthodes de travail", affirme-t-elle.

Les échanges avec les professionnels de la construction ont plu aux étudiants. "Il y avait différents métiers du secteur du BTP qui étaient présents. Je connaissais surtout celui de conducteur de travaux", raconte Salomé. Pour ces étudiants issus de classe prépa, cette semaine de rentrée pousse donc déjà à la réflexion sur leurs futurs choix de carrière, et leurs impacts sur l'environnement.

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