Concours de police : pour quels métiers ?
Les concours de la police sont une voie d'accès à des métiers passionnants et valorisants, mais ils nécessitent une préparation rigoureuse. Ils permettent de sélectionner des candidats aptes à porter assistance aux personnes et à préserver l'ordre public.
Quelles différences entre police nationale, police municipale et gendarmerie ?
Qu’est-ce qui distingue le policier municipal du policier national et du gendarme ?
Le policier municipal est un agent de la fonction publique territoriale, employé par la mairie d’une commune. Placé sous l’autorité du maire, il assure des missions diverses comme le maintien de l’ordre public lors de divers évènements (marchés, événements culturels, cérémonies publiques…), la sécurité aux abords des écoles, la prévention des troubles à la tranquillité publique (bagarres, troubles du voisinage…), le respect des règles de sécurité routière (contrôle de vitesse, dépistage d’alcoolémie…), la régulation de la circulation, la surveillance des bâtiments publics, pour ne citer que quelques exemples.
Le policier national est, quant à lui, un agent de la fonction publique d’État employé par le ministère de l’Intérieur. En plus de ses missions d’ordre public au quotidien, le policier national peut se spécialiser dans divers services :
la police judiciaire (enquêtes, participation à des filatures, arrestations…),
le RAID* (participation à des opérations contre des actions criminelles, de banditisme, de terrorisme, etc.),
l’une des 61 CRS** (bon déroulement des manifestations, ou encore participation à des missions de sauvetage en mer ou de sécurité routière, entre autres), la police aux frontières (aéroport, ports, etc.) ou encore le renseignement territorial (infiltration de manifestations, auprès de syndicats, d’associations, de sectes).
Ils peuvent également rejoindre divers services d’un commissariat : police secours (PS), brigade anticriminalité (BAC), brigade spécialisée de terrain (BST), etc.
Enfin, le gendarme est un militaire attaché au ministère de l’Intérieur. Ses missions sont similaires à celles des policiers, mais il travaille dans les villes de moins de 20 000 habitants. Par ailleurs, il peut intégrer la Garde républicaine ou le GIGN***, une unité d’élite spécialisée dans les interventions les plus délicates.
*Le RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion) est une unité d'élite de la police nationale française.
**CRS : compagnie républicaine de sécurité.
*** GIGN : Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale.
Police nationale, municipale ou gendarmerie : le concours est obligatoire
Quel que soit le métier choisi, passer un concours est incontournable pour intégrer la police municipale, nationale ou la gendarmerie. Les concours incluent généralement des épreuves écrites, orales, et des tests physiques et psychotechniques.
Aussi loin qu’il s’en souvienne, Thomas a toujours souhaité exercer un métier qui a du sens. Attiré par les métiers de la sécurité il a exercé comme jeune-sapeur-pompier (JSP) en parallèle de son bac professionnel métiers de la sécurité, puis comme sapeur-pompier volontaire durant ses études en BUT HSE (hygiène, sécurité, environnement). Il achève sa formation avec un bac + 5 en alternance dans le secteur du management des risques et de la gestion de crise, puis choisit de se tourner vers la police nationale et, pour se donner toutes les chances de réussir, décide de présenter les 3 concours de la police. « Ma stratégie est de viser le concours le plus haut et le plus difficile qui est celui de commissaire de police, mais de présenter également ceux d’officier et de gardien de la paix. Si je réussis le concours de gardien de la paix, je pourrai présenter ensuite le concours d’officier ou de commissaire en interne », explique-t-il.
« Entre la police et la gendarmerie il y a des différences de management », poursuit Thomas. « Un gendarme est formé à l’esprit de l’armée. Il est polyvalent car le nombre de gendarmes est plus restreint. C’est un militaire, il peut être d’astreinte et n’a pas le droit de grève. Un policier connaît un management comparable à celui de la vie civile. Il est fonctionnaire, moins polyvalent car il est vite amené à se spécialiser et possède les mêmes droits que les autres fonctionnaires de l’Etat », conclut-il.
Quelles sont les conditions d’admission ? Comment postuler ?
Tout d’abord, les candidats doivent avoir au moins 17 ans et, dans certains cas, ne pas dépasser un certain âge (35 ans pour le concours de gendarme et 45 ans pour ceux de la police). Il est obligatoire d’avoir effectué la journée de défense et citoyenneté (JDC) et d’avoir la nationalité française. Enfin, le casier judiciaire doit, bien sûr, être vierge.
Quels sont les différents concours pour travailler dans la police ou la gendarmerie ?
Concours externes, internes : quelles différences ?
Destiné aux candidats n'ayant pas encore intégré la police ou la gendarmerie, les concours externes incluent des épreuves écrites, des tests psychotechniques, des épreuves sportives et des entretiens oraux. Les concours internes sont, eux, ouverts aux agents déjà en service souhaitant évoluer dans leur carrière. Ces concours peuvent inclure des évaluations de compétences spécifiques, des épreuves adaptées à leurs profils ou encore des validations par l’expérience.
« Le concours, ce n’est pas comme à l’école ou à l’université. Le jury attend, au-delà des connaissances générales, un esprit synthèse, une prise de distance, une bonne compréhension de l’actualité. Nul besoin de connaître par cœur tous les articles du Code pénal. Il faut être en capacité de prendre position sans critiquer l’institution puisque le candidat a un devoir de loyauté », détaille Thomas.
Le saviez-vous ?
Même si vous n'avez aucun diplôme, il est possible de réaliser votre rêve et de devenir policier sans le bac. Vous intégrerez alors un poste de policier adjoint ou de cadet de la République. Pour cela, vous devrez passer des épreuves de sélection (les mêmes pour devenir policier adjoint ou cadet de la République). La différence réside dans la formation qui suit la réussite aux épreuves : 3 mois pour l’adjoint de sécurité, 12 pour le cadet de la République. La raison est simple : durant leur formation, les cadets bénéficient en supplément, d’une préparation pour le concours interne de gardien de la paix.
Le concours de gardien de la paix : avec un bac minimum
Concours le plus commun pour intégrer la police nationale, il est ouvert aux candidats ayant le baccalauréat. Les épreuves du concours de gardien de la paix comportent :
des épreuves écrites avec :
une mise en situation pour mesurer vos capacités de rédaction, d'analyse et de compréhension d’une situation professionnelle pouvant être rencontrée dans le cadre de votre futur métier (2 h, coefficient 4) ;
un QCM de culture générale permettant d’évaluer vos connaissances sur l'actualité française et mondiale, sur le cadre institutionnel et politique français et européen, mais aussi sur les valeurs, les symboles républicains et l'histoire de la France. S’y ajoute un QCM de langue étrangère (1 h, coefficient 1) ;
des tests psychotechniques, sous forme de QCM également (durée : 2 h).
des épreuves sportives avec un parcours d’habileté motrice et un test d’endurance cardio-respiratoire (coefficient 4).
enfin, un entretien de motivation devant un jury (25 min, coefficient 5).
Le concours d'officier de police : avec un bac + 3 minimum
Pour pourvoir s’inscrire au concours d’officier de police, il faut avoir un diplôme de niveau bac + 3. Les épreuves sont similaires à celles du concours de gardien de la paix, mais incluent des épreuves plus approfondies sur des sujets juridiques et de gestion.
les épreuves d’admissibilité :
une épreuve de culture générale pour mesurer vos connaissances sur des idées et des faits politiques, économiques et sociaux en France et dans le monde depuis 1 900 jusqu’à nos jours (4 h, coefficient 4) ;
la résolution d’un cas pratique visant à dégager des propositions et solutions argumentées relatives à une problématique rencontrée dans un commissariat de police (4 h, coefficient 4) ;
une épreuve de droit pénal général et/ou de procédure pénale (3 h, coefficient 2) ;
une épreuve à option. Dès l’inscription, le candidat choisit une matière parmi celles-ci : droit administratif général et libertés publiques ; mathématiques ; informatique ; histoire ; géographie ; économie et gestion ; sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). L’épreuve consiste en des questions à réponses courtes au choix (2 h, coefficient 3) ;
des tests psychotechniques écrits, non notés, permettant de mesurer les aptitudes intellectuelles et le profil psychologique des candidats et d’évaluer les aptitudes et un potentiel professionnel à exercer une fonction déterminée. Durée 2 h. Les résultats de ces tests sont communiqués aux membres du jury de l’oral d’admission.
les épreuves de pré-admission : le candidat devra être en possession d’un certificat médical d'aptitude (datant de moins de 3 mois) délivré par un médecin de son choix avant de se soumettre à un parcours d’habileté motrice ainsi qu’un test d’endurance cardio-respiratoire (coefficient 3).
les épreuves d’admission :
un entretien de motivation devant un jury (35 min, coefficient 8) ;
une épreuve de mise en situation individuelle à partir d’un cas pratique tiré au sort relatif à une problématique rencontrée en commissariat (30 min de préparation, 30 min d’exposé, coefficient 5)
une épreuve de langue étrangère (allemand, espagnol ou anglais) (15 min, coefficient 2)
À l'issue de l'admission, une visite médicale est obligatoire. Le candidat sera également convié à un rendez-vous avec le service local du renseignement afin d’établir sa bonne moralité.
Le concours de commissaire de police : avec un bac + 5 minimum
Réservé aux candidats ayant un diplôme de niveau bac + 5, le concours de commissaire de police comprend des épreuves écrites, des épreuves orales, dont une qui prend la forme d’un entretien de motivation. Les candidats doivent démontrer des compétences en management et en stratégie.
les épreuves d’admissibilité :
une épreuve de culture générale pour mesurer vos connaissances sur des idées et des faits politiques, économiques et sociaux en France et dans le monde depuis 1 900 jusqu’à nos jours (5 h, coefficient 4) ;
la résolution d’un cas pratique visant à dégager des propositions et solutions argumentées (4 h, coefficient 4) ;
une épreuve portant sur le droit administratif général et/ou les libertés publiques et/ou le droit de l'Union européenne (3 h, coefficient 4) ;
une épreuve de composition portant sur le droit pénal général et/ou la procédure pénale (3 h, coefficient 4)
des tests psychotechniques écrits, non notés, permettant de mesurer les aptitudes intellectuelles et le profil psychologique des candidats et d’évaluer les aptitudes et un potentiel professionnel à exercer une fonction déterminée. Durée 2 h.
Les résultats de ces tests sont communiqués aux membres du jury de l’oral d’admission.
les épreuves de pré-admission : le candidat devra être en possession d’un certificat médical d'aptitude (datant de moins de 3 mois) délivré par un médecin de son choix et sera ainsi à même de passer le parcours d’habileté motrice et le test d’endurance cardio-respiratoire (coefficient 3).
les épreuves d’admission :
un entretien de motivation devant un jury (40 min, coefficient 9) ;
une épreuve de mise en situation individuelle à partir d’un cas pratique tiré au sort (30 min de préparation, 30 min d’exposé, coefficient 6)
une épreuve de langue étrangère (allemand, espagnol ou anglais) (20 min de préparation de, coefficient 2)
À l'issue de l'admission, une visite médicale doit être effectuée auprès d’un médecin de la police, qui conditionne l’entrée en formation. Le candidat sera également convié à un rendez-vous avec le service local du renseignement afin d’établir sa bonne moralité.
Le concours de sous-officier de gendarmerie : avec un bac minimum
« Sur le fond, le concours de sous-officier à la même finalité que celui de gardien de la paix en termes de formation et de missions futures », relate Thomas. Attention, ajoute-t-il, « si le concours de gendarme ne peut être tenté plus de trois fois, celui de policier est accessible de manière illimitée ». Quant au cadre de travail, « le gendarme est ensuite affecté dans les territoires ruraux ou périurbains là où le gardien de la paix va évoluer uniquement dans les zones urbaines de plus de 20 000 habitants ».
Le concours d’officier de gendarmerie : avec un bac + 5 minimum
Le concours externe d’officier de gendarmerie ressemble à celui de commissaire de police. L'officier de gendarmerie peut diriger une équipe et l'accompagner sur le terrain. Il peut également se spécialiser dans un secteur particulier pour exercer, par exemple, sur une base aérienne, en haute montagne. C’est également un interlocuteur privilégié auprès des magistrats, des élus locaux, des préfets, etc. Il participe par ailleurs à la sécurité publique, à la prévention et la surveillance des réseaux de communication (sécurité routière, sécurité aux frontières, etc.). S’il le souhaite, il a la possibilité de choisir des missions à l'étranger de défense militaire.
Comment se préparer aux concours de la police ?
La préparation à ces concours est cruciale. De nombreux candidats choisissent de suivre des formations spécifiques, des stages ou des cours en ligne pour se préparer aux différentes épreuves. Il est également conseillé de se tenir informé de l’actualité juridique et celles relatives aux politiques publiques.
Des structures privées et publiques proposent des formations spécifiques pour aider à la préparation. Thomas, par exemple, a choisi de se donner davantage de chance en se préparant au sein de la Prépa ISP.
Et après le concours ?
Une fois admis, les nouveaux agents suivent une formation initiale dans une école de police. Les futurs gardiens de la paix sont formés dans une ENP (école nationale de police) pendant 2 ans : 12 mois en école et 12 mois de stage d'application.
Les officiers de police suivent une formation à l’ENSP (école nationale supérieure de la police) à Cannes-Écluse pendant 18 mois, en alternance.
Quant aux commissaires de police, leur formation se déroule également en alternance et dure 22 mois. Elle s’effectue à ENSP (école nationale supérieure de police) de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or.
Les 10 conseils de Thomas
Ne pas hésiter à acheter des livres de culture générale pour préparer l’épreuve du même nom. Les connaissances acquises seront utiles pour l’écrit comme pour l’oral.
Travailler sa plume, son style, son vocabulaire, car c’est un véritable avantage sur les autres candidats qui ne l’auront pas fait.
Effectuer des stages pour réussir son entretien de motivation. Le jury attend des candidats qu’ils connaissent un minimum le terrain et ses procédures, les termes techniques, le jargon policier, etc.
Suivre sur LinkedIn des profils de commissaires ou d’officiers de police, celui du directeur général de la police nationale, du préfet de police de Paris, mais aussi ceux des syndicats, tout cela afin de connaître l’institution, l’actualité, les problématiques, etc.
Se faire éventuellement aider en suivant une préparation (publique ou privée)
Lire des rapports de jurys, accessibles sur le site de la police nationale.
Lire les meilleures copies pour s’en inspirer, essayer de comprendre comment elles sont construites. Ce sont de bons indicateurs de ce qui est attendu.
Pratiquer régulièrement une activité sportive afin d’avoir une bonne santé physique et mentale.
Connaître l’organisation du concours et les épreuves sur le bout des doigts. Pour cela, il est recommandé de consulter les arrêtés fixant l’organisation des différents concours.
Rester motivé quoi qu’il arrive.
Concours de la police scientifique : Y avez-vous pensé ?
Pour ceux qui s'intéressent aux enquêtes criminelles et à la science forensique, des concours spécifiques permettent d'intégrer des unités spécialisées dans l'analyse scientifique des preuves. Les techniciens et ingénieurs de police technique et scientifique suivent 8 semaines de formation à l’ENP (école nationale de police) de Nîmes, un stage en immersion et plusieurs modules de formation adaptés au futur poste, modules dispensés au SNPS (service national de la police scientifique) d'Écully.