Le stage à l’étranger, une expérience cruciale pour les étudiants en hôtellerie de luxe

Le domaine de l’hôtellerie-restauration est particulièrement tourné vers l’international. Les expériences à l’étranger sont appréciées des étudiants et valorisées par les employeurs, notamment dans le secteur du luxe.
"Il faut partir à l’étranger pendant ses études. Ça fait grandir et comprendre comment fonctionne le monde en dehors de son pays", affirme Lucie, étudiante en dernière année de bachelor management hôtelier à l’EHL .
Après une première année de bachelor en Suisse, l’étudiante originaire de la Rochelle (17) a passé sa deuxième année à Singapour, en échange sur un campus de l’EHL. "La Suisse est un pays où l’excellence de l’hôtellerie est très présente. Quant à Singapour, c’est un peu la Suisse de l’Asie, une ville très internationale. Pour mes premiers pas en Asie, c’était un bon intermédiaire", explique-t-elle.
Découvrir de nouvelles cultures
Pour des étudiants souhaitant travailler dans le secteur de l’hôtellerie, vivre sur un autre continent offre une ouverture cruciale sur les autres cultures. "C’est important d’avoir cette compréhension des attentes des gens en fonction de leur pays d’origine, car on est amenés à travailler à l’étranger ou à recevoir des gens venant de tous les pays", explique Florian, également étudiant à l’EHL, qui a réalisé un stage à Dubaï.
La culture de l'hôtellerie varie en effet selon le pays. "À Dubaï, vous avez dix serveurs pour une seule table. Alors qu’en France, c’est plutôt six tables par serveur. Là-bas, c’est orienté sur le spectacle, tandis qu’en France, c’est orienté sur l’histoire de l’endroit, les produits dans l’assiette. Ce sont deux versions très différentes dans l’industrie", raconte l’étudiant.
D'un pays à l'autre, d'autres façons de travailler
Antoine, en dernière année de bachelor à l’école hôtelière Glion Institut de Hautes Études, a réalisé ses stages en Grèce et à Londres. Pour lui aussi, la découverte du monde du travail à l’étranger a été un choc.
S’il a réalisé ses deux expériences dans un hôtel 5 étoiles, "entre la Grèce et Londres, c’est le jour et la nuit comme façon de travailler", raconte l’étudiant. "En Grèce, c'était plus rustique, ils portaient moins d’attention aux procédures et à l’hygiène, des cuisiniers fumaient dans les cuisines. Alors qu’à Londres, il fallait porter des gants, tous les allergènes étaient écrits… J’ai dû penser de façon totalement différente !"
Après son année d’échange académique, Lucie a enchainé avec un stage dans un hôtel à Singapour.
Elle découvre alors un secteur de l’hôtellerie très différent, tant au niveau du travail que des attentes des clients. "Singapour est une ville très digitale, ils en perdent le côté humain. Dans les restaurants, tout se fait sur une tablette, il n’y pas d’interaction avec les serveurs", raconte l’étudiante.
Cette expérience lui a permis d’en savoir plus sur elle-même et sur ses envies professionnelles. "J’ai eu du mal à exprimer ma créativité, car on ne peut pas sortir des normes. J’ai compris que j’avais besoin de plus d’ouverture dans ma façon de travail, de mettre en avant ma créativité. Si j’ouvre une structure, je mettrais l’accent sur le côté humain, l’interaction, les sourires…", illustre la jeune femme.
Acquérir de nouvelles compétences
De leurs expériences internationales, les étudiants reviennent aussi avec de nouvelles compétences, qu’ils pourront valoriser dans leur carrière. "Nous observons des changements significatifs : une plus grande confiance en soi, une flexibilité et une résilience accrues face aux défis du monde du travail", affirme Emily Brun, Career Business Partner à l'EHL.
Jacquie Lutz, responsable des services de carrière et des relations avec l’industrie à Glion, partage ce constat. "Cela a un impact très positif au niveau personnel, culturel et professionnel", assure-t-elle. Les étudiants gagnent notamment en confiance : "Ils sont plus sûrs d’eux et autonomes, ils savent ce qu’ils veulent et prennent des décisions. Ils travaillent aussi plus facilement en groupe, ils ont plus d’humilité et de sensibilité vis-à-vis de leurs camarades étrangers", explique Jacquie Lutz.
Noémie, en dernière année de bachelor à Glion, a senti ces progrès après ses stages au Qatar et en Grèce. "J’ai développé des compétences en organisation d’événements, dans la gestion du personnel et dans la résolution de problèmes. La Grèce et le Qatar ont aussi des cultures très différentes, ça m’a aidé à m’adapter plus vite et à travailler en équipe avec des personnes d’horizons différents", raconte l’étudiante.
Langues étrangères et réseau professionnel, deux atouts
Par ailleurs, une expérience à l'international est aussi le meilleur moyen de se construire un réseau professionnel étendu. "J’ai créé un bon carnet d’adresses à Singapour, et je n’ai plus peur de partir à l’étranger", confirme Lucie.
Sans compter que cela permet de renforcer sa maîtrise des langues étrangères, un atout pour travailler dans le secteur de l’hôtellerie.
"Un candidat multilingue aura davantage d’opportunités de travail et de choix de carrière dans le secteur de l’hospitalité. Communiquer efficacement avec une clientèle internationale et s’intégrer facilement dans des équipes multiculturelles sont des compétences très recherchées. Parler plusieurs langues offre aussi des possibilités de mobilité géographique", affirme Emily Brun.