Phoenix CMS Accéder au BO
Reportage

​​Résultats du barreau à Lille : "C'était tellement horrible d'entendre la liste défiler !"

Les étudiants qui ont passé le CRFPA de Lille ont assisté à la proclamation de leurs résultats.
Les étudiants qui ont passé le CRFPA de Lille ont assisté à la proclamation de leurs résultats. © Léa Fournier
Par Léa Fournier, publié le 06 décembre 2024
1 min

À Lille ce lundi 2 décembre, les étudiants qui ont passé le CRFPA, le fameux examen du barreau, ont assisté à la proclamation de leurs résultats. Entre angoisse et euphorie, cette annonce est un moment décisif et impressionnant pour les aspirants avocats. Retour sur une cérémonie où chaque nom prononcé change un destin.

La foule se presse devant l’amphi René Cassin de l’Université de Lille 2. Ce lundi 2 décembre, à 15 heures précises, les candidats à l’examen d’entrée du CRFPA viennent assister à la proclamation des résultats. 

Cet examen, communément appelé "barreau", est nécessaire pour exercer en tant qu’avocat. Les candidats doivent d’abord passer deux épreuves écrites, en septembre. S’ils réussissent, ils sont admissibles aux épreuves orales de novembre… dont les résultats tombent ce lundi.

Accompagnés de leur famille pour certains, d’un ami pour d'autres… Tous ont le visage tendu. "Je suis trop stressé pour parler", glisse un candidat. "C’est insoutenable d’attendre… Je n’en peux plus", trépigne une autre.

La proclamation est un moment solennel : dans un instant, le nom de chaque candidat admis sera annoncé publiquement, dans l’amphithéâtre, en présence des membres du jury, des étudiants et de leurs proches. Et pour couronner le tout : les résultats sont annoncés par ordre de mérite, plutôt qu’alphabétique. 

L’événement, organisé par certaines facultés de droit, marque la fin d’un travail long et exigeant.

Un moment d’une grande solennité

L’amphithéâtre se remplit. En bas, une dizaine de professionnels du droit se tiennent debout, en robes de magistrats – les membres du jury. Une petite centaine de personnes s’installent dans les gradins. 

Michel Dupuis, professeur de droit et président du jury, prend place derrière le micro. Après une petite blague pour détendre l’atmosphère, il explique le déroulé des prochaines minutes : il prononcera les noms des 70 candidats admis à l’école des avocats et demande alors au public de "réserver [ses] applaudissements pour la fin". Exception faite pour la major, qui, avec une moyenne de 15,3, a droit à des applaudissements. Les admis sont invités à se lever à l’appel de leur nom.

Sur les 82 candidats admissibles après les épreuves écrites, 12 ont échoué aux épreuves orales : l’anglais et le Grand Oral. Le silence se fait dans la salle, la lecture des noms commence. Luc, 30 ans, fait partie des candidats qui attendent, les yeux rivés sur le professeur. Il est venu avec sa copine. Quand il entend son nom, il exulte ! Il se lève, étourdi. Les deux amoureux s’embrassent lorsqu’il se rassied, alors que l’appel des candidats continue. "Je suis soulagé", affirme le futur élève avocat.

Beaucoup d’émotions pour les admis

"J’avais arrêté les études depuis sept ans quand j’ai repris cette année, avec un an de prépa en parallèle de mon travail de vitrailliste", raconte-t-il à la fin de la cérémonie. Le jeune homme est d’autant plus fier de cette réussite : étant donné la difficulté de l’examen et les heures passées à le réviser, difficile pour la moyenne des étudiants de cumuler un travail, d’autant plus à temps plein. "Je suis vraiment content… On peut être fiers ! Mais là, tout s’enchaîne, je ne réalise pas trop", révèle-t-il, ému par la bonne nouvelle. 

Après de longues minutes, la liste arrive à son terme. Les quelques-uns qui n’ont pas été appelés retiennent leur souffle… Clara, venue avec sa mère et sa grand-mère, en fait partie. Toutes les trois se serrent les épaules. Le 69e admis est appelé. Et enfin : la dernière de la liste… C’est elle ! Les trois femmes crient et laissent éclater leur joie dans l’amphithéâtre, sous le regard amusé des autres.

"C’est la première fois qu’elle le passait ! On était là à l’oral aussi, pour la soutenir. Six mois de boulot acharné ", raconte Sarah, sa mère. Clara a fait une prépa cet été, entre la fin de son M1 et de son M2 : double charge de travail. La jeune fille est écarlate : "Du premier coup…. Je ne m’y attendais pas du tout !" Euphorique, elle se met à pleurer. "Maman, je peux avoir un mouchoir ?" Elle a vécu de véritables montagnes russes émotionnelles : "C’était tellement horrible d’entendre la liste défiler… C’est vraiment passé de justesse !"

Clara, sa mère et sa grand-mère après les résultats du barreau.
Clara, sa mère et sa grand-mère après les résultats du barreau. © Léa Fournier

Pré-rentrée le 13 décembre

Pour Emma, 24 ans, l'heure est aussi au soulagement. Elle est avec ses deux amies, qui ont passé l'écrit mais n’ont pas décroché de place à l’oral. "On croyait en Emma, c’est pour ça qu’on est venues !", assurent ses deux accompagnatrices. "C’était affreux, trop stressant. Je pensais que c’était une liste affichée, je ne m’attendais pas à ce qu’on soit appelé un par un ! Mais je suis contente d’être venue, raconte-t-elle. Je n’étais pas méga-confiante car pendant le Grand Oral, je me suis fait tacler : on m’a dit que j’avais fait du hors sujet et qu’il allait falloir que je gagne en art oratoire…" 

Tout à coup, un camarade vient la voir : "Il y a les notes sur l’espace étudiant !" Les mains toujours un peu tremblante – "jusqu’au bout", rigole-t-elle – elle regarde ses notes : "9 au Grand Oral ! Je m’y attendais." L’important, c’est d’avoir la moyenne. Dans une dizaine de jours, Emma et ses camarades rentreront à l’IXAD, l’école des avocats de la région Nord-Ouest. "J’avoue que je n’y avais même pas pensé… Maintenant, il faut y aller ! Reste à trouver un stage !"

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !