Témoignage

Stages d'été en presse quotidienne régionale : un incontournable des études en journalisme

Le passage en PQR permet aux futurs journalistes d'être autonome et polyvalent.
Le passage en PQR permet aux futurs journalistes d'être autonome et polyvalent. © vladwel / Adobe Stock
Par Manon Pellieux, publié le 04 août 2022
6 min

Le stage d'été dans la presse quotidienne régionale (PQR) est souvent un passage obligé des études en école de journalisme. Il apprend à être autonome et polyvalent comme en témoignent Théo et Antoine, deux étudiants en journalisme, stagiaires dans une rédaction locale pendant l'été 2022. Pour l'été prochain, c'est maintenant qu'il faut commencer à chercher, alors à vos candidatures !

Plus de 44% des journalistes détenteurs de la carte de presse travaillent dans une autre région que l'Ile-de-France. Mais quasiment tous les étudiants en journalisme sont passés ou passeront au moins une fois dans la presse régionale pendant leurs études. Cela prend la forme d'un stage, souvent obligatoire, ou bien d'un CDD pendant les mois de juillet et d'août.

Sur le terrain ou en desk, une expérience au coeur d'une rédaction

Au CUEJ de Strasbourg, le stage en PQR est obligatoire entre la première et la deuxième année de formation, comme c'est le cas dans les écoles reconnues. Théo qui entre en deuxième année au CUEJ à la rentrée 2022, travaille donc pour l'été dans la rédaction du Midi Libre, à la locale de Montpellier.

Au programme de ses journées : du reportage. "Le terrain est très varié. Je peux couvrir des événements officiels de la ville, enchaîner par un reportage dans une clinique et le lendemain aller à la SPA." N'étant pas toujours accompagné d'un photographe, il peut aussi être amené à faire des photos pour illustrer ses articles.

Il faut ensuite écrire pour le journal papier, et parfois un peu différemment pour le site web. En fin de journée, le temps est à la relecture. "Il n'y a pas de secrétaires de rédaction à la locale. Donc le soir, on s'attribue les pages que chacun doit relire."

Faire preuve d'adaptabilité et de polyvalence

Pour Antoine, étudiant en master 2 de journalisme et médias numériques à l'université de Lorraine à Metz, les missions sont quelque peu différentes. En poste au sein du Dauphiné Libéré, il fait essentiellement du desk, c'est-à-dire du travail de bureau. Le jeune homme n'était pas contraint par sa formation à faire un stage dans une rédaction régionale, mais les missions purement web lui convenaient.

"Si j'ai un poste du matin, je fais 6 heures - 14 heures, et je vais plutôt avoir un poste d'éditeur" explique l'étudiant. "Je fais une newsletter pour les abonnés, tôt le matin. Je m'occupe d'envoyer les notifications push sur les téléphones. Ensuite, je me charge de ce qu'on affiche sur la page de Une du site web, pour que les informations les plus fraîches soient affichées en premier."

Autre incontournable de la presse locale, Antoine fait aussi "la tournée des faits divers". Elle consiste à appeler les pompiers, gendarmes et policiers pour savoir si des événements auraient eu lieu dans les dernières heures. Cela peut concerner des accidents de la route, des incendies ou toute autre intervention.

Quand il n'est pas de matinée, Antoine a des horaires plus classiques et peut être amené à faire du podcast, ou des formats écrits longs pour le web. Il faut donc être polyvalent.

Un rythme de production soutenu synonyme d'apprentissage rapide

"Dès le premier jour, on doit être au taquet" assure Théo. "Au Midi Libre, dès le premier jour j'ai fait un papier." Le rythme quotidien permet aux étudiants de gagner en efficacité. "Le temps est très restreint puisqu'on est dans du quotidien. A l'école, le temps laissé est plus long."

Pendant ces stages, il arrive même d'avoir à gérer des correspondants locaux. C'était le cas pour Antoine, lors de son stage précédent à Ouest France. "C'était déroutant au début" s'amuse le jeune homme. "Ils téléphonent pour proposer des sujets. On doit dire oui ou non. Commander une taille d'article. Difficile au début de se sentir légitime à le faire." Pourtant, il reconnaît que cela lui a permis de hiérarchiser les informations entre elles : un des rudiments du travail journalistique.

Candidater dès la Toussaint pour un stage en PQR

Tous les deux sont unanimes : le mieux est de candidater le plus tôt possible. Théo a pu s'appuyer sur les autres élèves du CUEJ. "Très tôt dans l'année, on nous a expliqué qu'on avait un stage obligatoire en PQR dans l'été. Les deuxièmes années nous ont fait un retour sur leurs stages via un tableau. Ils indiquaient les contacts, les rédactions dans lesquelles ils étaient allés. Si ça c'était bien passé. Combien ils étaient payés."

Théo voulait découvrir une région qu'il ne connaissait pas, et les retours pour le Midi Libre étaient bons. Il postule donc dès octobre. En avril, il passe deux semaines dans l'agence montpelliéraine pour un pré-stage, à l'issue duquel son stage d'été est confirmé.

Antoine, quant à lui, avait envoyé sa candidature en octobre, pour une réponse en février. "Les années précédentes, je candidatais en janvier, mais c'était à peine trop tard. On a moins de choix." Alors qu'il cherchait au moins un stage rémunéré, il a eu la chance d'être pris en CDD, et donc d'être mieux payé.

La PQR passage obligé pour un futur journaliste ?

Si l'un vise la télévision, et l'autre un rapprochement avec Paris, tous les deux sont d'accord : passer par la presse quotidienne régionale est très formateur pour des étudiants en journalisme. "Quel que soit le média que l'on veut intégrer après, c'est une première approche du monde professionnel. Qu'importe le support, l'écriture c'est la base" soutient Théo.

Du côté d'Antoine, même si la PQR n'est pas un passage obligé : "On y gagne beaucoup en autonomie. On a très vite des responsabilités. C'est là qu'on progresse vraiment."

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