Portrait

Anne-Laure Florentin, étudiante, karatéka et future championne du monde ?

Anne-Laure Florentin, karatéka française, en route pour les sommets.
Anne-Laure Florentin, karatéka française, en route pour les sommets. © FFKDA/ Denis Boulanger
Par Virginie Bertereau, Claire Chédeville, publié le 24 octobre 2016
1 min

LES JEUNES ONT DE L’AVENIR. Après un début d'année difficile à cause d’une cheville blessée, Anne-Laure Florentin, 24 ans, arrache le titre de championne d’Europe de karaté en mai 2016. Aux mondiaux qui vont débuter, la jeune athlète se prépare à faire de l’ombre à ses adversaires.

Il est 20 h, le dojo de Puteaux s’électrise. Anne-Laure, gants de karaté aux poings, regarde ses coéquipiers en souriant. La championne, ceinture noire deuxième dan, sautille avant de commencer le combat. Tous se toisent en silence avant de libérer à grands cris leur rage de vaincre. Depuis qu’elle a été sélectionnée pour les championnats du monde de karaté (du 25 au 30 octobre 2016, à Linz, en Autriche), la jeune femme s'entraîne de 15 à 20 heures par semaine. Ce mercredi 19 octobre 2016, c’est Gilles Cherdieu, quintuple champion du monde, qu’elle affronte. "Elle a une force mentale d’acier. C’est une pépite, cette fille. Je crois en elle et je suis sûr qu’elle ira au bout de son rêve", confie-t-il.

La coupe de France à 13 ans

Pourtant, c’est un peu par hasard qu’Anne-Laure, originaire de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (83), a rejoint les tatamis. "J’avais quatre ans la première fois que j’ai débuté le karaté. Au début, c’était juste pour suivre mes frères", raconte-t-elle en souriant. Au fur et à mesure, la petite fille se passionne pour ce sport. "J’adore le karaté pour les valeurs qu’il véhicule. Il y a une notion de respect. On salue toujours notre adversaire avant et après un combat."

En grandissant, Anne-Laure se lance dans la compétition avec acharnement. "Gagner, ça me plaît ! La compétition, c’est vraiment un monde à part et j’ai toujours envie de me dépasser." Les compétitions départementales, régionales, inter-régionales : la jeune femme rafle tous les titres et se qualifie  pour la coupe de France, en 2004, à 13 ans.

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Une passion aux nombreux sacrifices

"Très jeune, j’ai dû être adulte et indépendante parce que j’ai quitté le cocon familial à 15 ans", explique-t-elle. Anne-Laure intègre alors le CREPS (centre régional d’éducation populaire et de sport) de Bordeaux pour trois ans. "C’était dur de rester à la fois concentrée sur le karaté et sur les cours. J’avais peu de temps pour me faire des amis et encore moins pour voir ma famille."

À 18 ans, elle entre au Pôle France Karaté senior en Ile-de-France et se licencie au club Budokan-Orléans où elle est suivie par Olivier et Patrick Baillon, ses professeurs. Parallèlement, elle intègre une licence de STAPS (sciences des activités physiques et sportives) à l'université Paris-Sud puis un master de management du sport à Paris-Est Créteil. L'étudiante opte pour une première année de master en deux ans afin de faciliter sa carrière sportive, puis elle reprend un cursus normal en master 2. "C’est beaucoup plus compliqué ainsi. J’ai un mémoire à faire, des stages qui s'ajoutent à mes entraînements… Mais j’ai hâte de terminer mes études, alors je ne regrette pas", confie-t-elle. Le karaté n’est pas encore un sport olympique, mais il le sera pour Tokyo 2020. Sa pratique, peu rémunérée, ne permet pas d'en vivre, contrairement à d’autres disciplines comme le football ou le basket.

Le titre mondial, un aboutissement

En attendant, Anne-Laure savoure. "Dans ma catégorie (+ de 68 kilos), il y avait une athlète française indétrônable et j’ai mis du temps à être sélectionnée pour les championnats d’Europe. J’ai eu du mal à y croire, c’était presque trop beau !" La compétition a eu lieu en mai 2016 à Montpellier. "J'étais chez moi et j’ai gagné, sachant ma famille dans le public. La sensation a été merveilleuse ! Alors, les championnats du monde... Imaginez !"

Alors que la compétition va commencer, la karatéka, entraînée par Olivier Beaudry, appréhende sereinement cette étape déterminante de sa carrière. "Ma famille sera à nouveau dans le public et je compte bien leur offrir cette prochaine victoire !" 

 

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