Décryptage

Apprentissage par la pratique : ça bouge dans les universités !

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L'université Gustave Eiffel favorise la professionnalisation des étudiants dans tous les types de formation. © Mélanie Trochon
Par Catherine Piraud-Rouet, publié le 04 février 2020
5 min

Accompagnement à l’entrepreneuriat, apprentissage ou technologies innovantes… De la L1 au doctorat, un nombre croissant d’établissements proposent à leurs étudiants des approches concrètes et collaboratives, en complément ou en support aux enseignements académiques. Tour d'horizon non exhaustif des initiatives proposées.

Université de Pau : la création d’entreprise à l’honneur

L’entrepreneuriat est au cœur de la pédagogie de l’université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA)

. "Nous avons construit tout un dispositif pour accompagner les étudiants ayant des velléités de création d’entreprise : information en amphis, actions de sensibilisation via une UE (Unité d’enseignement), mise en œuvre d’évènements ludiques de type escape game"… expose Laurent Pecastaing, enseignant et chargé de mission Partenariats-valorisation pour E2S-UPPA. Sans oublier un accompagnement plus classique pour les porteurs de projets, qui peuvent obtenir un statut national d’étudiant-entrepreneur.

C’est le cas d’Antonin Laurent, 22 ans, actuellement inscrit dans le diplôme universitaire "Outils pour entreprendre" de l’UPPA. Le jeune homme est porteur du projet LookUp, un support mobile d’ordinateur portable visant à augmenter le confort de l’utilisateur. "Le statut d’étudiant-entrepreneur permet de garder les avantages de la vie étudiante, tout en étant accompagné en tant qu’entrepreneur", témoigne-t-il.

Comme cinq autres porteurs de projets, Antonin a présenté son prototype lors de la deuxième édition du séminaire "Winter Camp" organisé par l’UPPA du 22 au 24 janvier 2020. Pendant trois jours, 31 étudiants et trois enseignants-chercheurs ont réfléchi aux moyens d’accélérer le développement de six projets de création d’entreprises innovantes. Au final, tous ont été dotés d’un accompagnement juridique ou financier.

Antonin Laurent tente de développer son projet LookUp en parallèle de la poursuite de ses études à l'Université de Pau.
Antonin Laurent tente de développer son projet LookUp en parallèle de la poursuite de ses études à l'Université de Pau. © Photo fournie par le témoin

Université catholique de Lille : cap sur l’innovation pédagogique

Les cinq Facultés de l’université catholique de Lille ont placé l’innovation pédagogique au cœur de leur stratégie. "Nous comptons trois laboratoires dédiés, précise Jean-Charles Cailliez, Vice-Président Innovation de l’Université. Avec, à la clé, une douzaine de formats pour aider les enseignants à innover dans leurs pratiques".

Ces laboratoires s’appuient massivement sur les technologies innovantes : learnings labs, medias labs, fabs labs, MOOC… Mais aussi sur de nouvelles méthodes d’apprentissage : classe inversée, serious et escape games, ateliers de co-design…

"15 à 20% des enseignements délivrés à la Catho sont innovants. L’innovation pédagogique ne s’oppose pas à l’enseignement traditionnel, elle le renforce", affirme Jean-Charles Cailliez.

Cette démarche permet même de créer des cours ou des écoles. C’est le cas, par exemple, de l’Ecole 360, née en 2017 et entièrement dédiée au Design Thinking. Cette méthode, empruntée aux designers, vise à travailler un projet en misant sur l’interdisciplinarité et en cultivant les soft skills : leadership, créativité, empathie, communication…

Université Gustave Eiffel : la professionnalisation en ligne de mire

A l’université Gustave-Eiffel (université de Marne-la-Vallée jusqu’à début janvier 2020), c’est sur la professionnalisation des étudiants que l’on mise, via des stages ou des contrats en alternance. "Nous sommes l’université numéro 1 sur ce créneau, avec plus de 23% d’étudiants en apprentissage, sur l’ensemble des formations et niveaux, et 50% en intégrant les stages", proclame Muriel Jougleux, vice-présidente partenariats et professionnalisation.

Si l’apprentissage est désormais classique dans les filières type DUT, licences professionnelles ou écoles spécialisées rattachées à l’université, la démarche concerne aussi les licences générales.

Parmi les apprentis, on compte Najoua Seddiki. A 25 ans, la jeune femme, étudiante en troisième année à l’École Supérieure d'Ingénieurs Paris-Est Marne-la-Vallée (ESIPE), l’une des composantes de l’université, est depuis deux ans en apprentissage chez Vinci Construction, comme ingénieur travaux.

L’apprentissage revêt, à ses yeux, trois avantages principaux. "Primo, les enseignements sont plus concrets, et donc plus faciles à assimiler, explique-t-elle. Secundo, je suis rémunérée 80% du SMIC et mes frais de scolarité sont pris en charge par l’entreprise. Enfin, j’ai déjà reçu l’assurance de mon employeur d’être embauchée en CDI dans la foulée de mon apprentissage".

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