Attentats : François Hollande et un millier de jeunes observent une minute de silence à la Sorbonne
François Hollande a choisi la Sorbonne pour observer la minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris et Saint-Denis. À 12 h, le président de la République s’est recueilli, entouré d’un millier de jeunes, dans ce lieu symbolique. Les étudiants ont repris les cours le matin-même, encore choqués par les événements.
Silence pesant dans la cour d'honneur de la Sorbonne. Il n'est que 11 h 45, ce lundi 16 novembre 2015. Un millier de personnes – des étudiants mais aussi des collégiens et lycéens des établissements avoisinants, des personnels et représentants des 3 rectorats franciliens ou de la chancellerie des universités de Paris – se tiennent là, debout. Ils attendent François Hollande, mais semblent déjà en plein recueillement.
À 12 h précises, le président de la République, accompagné du Premier ministre Manuel Valls et des ministres Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon, est là pour observer, avec eux, 1 minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris. Puis, tous ensemble entonnent "la Marseillaise" et applaudissent. Le choix de la Sorbonne n'est pas anodin : il s'agit d'un lieu symbolique du savoir, du monde de l'éducation et de la jeunesse, lourdement touchés par les attaques.
Une ambiance "tendue" dans la rue
L'université a été fermée à 10 h, en prévision de la visite présidentielle. Mais les cours avaient bien repris dès 8h, ce lundi matin. "Nous avons été informés hier soir de cette organisation. Ce matin, en amphi, je n'ai pas trouvé l'ambiance différente de d'habitude... mais je suis arrivé en retard !", assure Djanis, 23 ans, étudiant en M1 droit des affaires. Pour son ami, Mehdi, 26 ans, étudiant en bilicence histoire-arabe, il en est autrement en dehors de l'université. "C'est tendu, notamment quand une sirène retentit. On sent bien que le slogan "Même pas peur" peut voler en éclats en 1 minute."
Djanis, Sirine et Mehdi, étudiants à la Sorbonne, ont assisté à la minute de silence avec François Hollande. // © Virginie Bertereau
La Sorbonne, "une cible potentielle"
Les étudiants de l'université se sentent vulnérables. "La Sorbonne est un lieu symbolique. La fac représente la liberté, Mai 68 et les combats menés pour obtenir plus de droits. Elle est donc une cible potentielle. Même avec le dispositif de sécurité – présentation de la carte d'étudiant et contrôle des sacs à l'entrée – on n'est pas tranquilles", avoue Urszula, 20 ans, étudiante en troisième année de bilicence histoire-anglais.
François Hollande est reparti. Les portiques de sécurité, mis en place pour sa venue, sont déjà en train d'être enlevés. "Il y a 2 ans, Paris 4 avait organisé son gala de Noël au Bataclan...", se souvient Alizée, 20 ans, étudiante en troisième année de bilicence histoire-italien.
Alizée, Océane, Milou et Urszula, des étudiantes de la Sorbonne encore choquées par les attentats du 13 novembre 2015. // © Virginie Bertereau
"Le cœur n'est pas aux cours"
Tous les étudiants partagent cette même impression : "Cela aurait pu être nous." Malgré tout, ils s'apprêtent à reprendre les cours cet après-midi. "On y va symboliquement, mais le cœur n'y est pas", affirme Milou, 21 ans, étudiante en troisième année d'histoire-anglais. "Nos professeurs nous ont dit que nous pourrions discuter des événements, avance Océane, 21 ans, son amie. Eux aussi sont choqués."
Hommage aux victimes des attentats de Paris à... par L'Etudiant
