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Bizutage à Dauphine : quatre étudiants au tribunal

Par Marie-Anne Nourry, publié le 03 juin 2014
1 min

Le lundi 2 juin 2014, quatre jeunes hommes comparaissaient au tribunal de Paris pour bizutage à l'encontre d'un camarade, dans les locaux d'une association de l'université Paris-Dauphine, fin 2011. Trois mois de prison avec sursis et 1.000 € d'amendes ont été requis pour chacun d'entre eux.

La scène se déroule le 25 octobre 2011, dans les locaux de la Japad (Jeune association pour la promotion des activités à Dauphine), au sein de l'université parisienne. Un étudiant de 18 ans se présente pour un entretien d'admission. Il lui est demandé d'ôter sa chemise, de baisser son pantalon et de se mettre à genoux. S'ensuivent 20 minutes de cauchemar : les quatre membres de l'association présents lui attachent les mains derrière les épaules avec un manche à balai, lui passent une corde autour du cou, le forcent à boire des bières d'une traite, lui donnent des coups et lui gravent l'acronyme de l'association sur le dos avec des capsules de bière.

Suite à cette dérive qui s'inscrit dans une tradition vieille de 30 ans, un procès s'est ouvert au tribunal correctionnel de Paris ce lundi 2 juin 2014. Trois mois de prison avec sursis et 1.000 € d'amende ont été requis à l'encontre de chacun des accusés. Le jugement est mis en délibéré au 7 juillet 2014.

Le bizutage, un rituel pour prendre le pouvoir sur les nouveaux

"Le bizutage est une manière, pour un groupe d'anciens, de prendre le pouvoir sur un groupe de nouveaux, explique à L'Express Marie-France Henry, présidente du CNB (Comité national contre le bizutage). Dans les établissements d'enseignement, il repose sur la soumission que les étudiants déjà intégrés souhaitent imposer aux "petits nouveaux". La méthode est connue : on leur crie dessus, on leur dit de baisser la tête, on les embarque dans des autobus sans leur donner la destination, on leur confisque leur portable... C'est la phase d'intimidation."

"Une fois que le jeune bizuté a accepté d'entrer dans ce jeu de pouvoir, poursuit la présidente du CNB, il lui devient très difficile de refuser de se plier à tous les délires des bizuteurs. Sachant que l'alcool, qui altère le jugement, est souvent une des composantes du bizutage. C'est pourquoi la loi est très claire : il peut y avoir bizutage même si le jeune a accepté de se plier à la volonté des bizuteurs."

Lire la suite de l'interview de Marie-France Henry, présidente du Comité national contre le bizutage, sur Lexpress.fr.

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