Témoignage

Études de santé : mes premiers cours en PAES

Par Virginie Bertereau, publié le 20 septembre 2010
1 min

Excitation et stress. Aujourd’hui, je vais suivre mes premiers cours de PAES (première année d’études de santé), à l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie, Paris 6). 2.500 inscrits m'accompagnent : 2.500 candidats potentiels aux 4 concours (médecine, dentaire, sage-femme, pharmacie) de fin de second semestre.

200 étudiants en amphi face au prof, plus de 1.000 devant un grand écran


Amphi médecine UPMC-Paris 6, cours en PAES (1re année santé)Lorsqu’une moitié de la promo suit les cours, l’autre suit les ED (enseignements dirigés). Chaque étudiant appartient à un groupe auquel a été affecté un amphithéâtre ou une salle. Le professeur est présent dans l’amphi D. Les autres cohortes le suivent sur écran, grâce à la vidéo. Et on tourne pour ne pas favoriser un groupe en particulier.
Ce jour-là, j’attends dans le hall de la fac avant que le cours de physique ne commence. L’ambiance est plutôt détendue. Certains jouent même au baby-foot. J’engage la conversation avec Solène, 17 ans, et Charline, 18 ans, ex-élèves du lycée Madeleine-Daniélou à Rueil-Malmaison (92). "Le programme n’est pas très chargé, mais nous avons peu de temps pour le faire. Cela change du lycée", estime Charline. "Passer 4 concours, cela permet d’avoir plus de choix si on n’est pas sûr de ce que l’on veut faire", assure de son côté Solène. Toutes deux savent là où elles veulent aller : médecine… comme tous des candidats à qui j’ai posé la question.

Contrôle à l’entrée


Dix minutes avant le début des festivités, les étudiants se dirigent vers leur amphi respectif. Ils sont munis d’une carte magnétique, à passer sur un lecteur devant les portes. Tu passes. Tu ne passes pas. Un surveillant vérifie. Dans l’amphi D, je me mets au dernier rang, en hauteur. Des dizaines de têtes sont là, alignées, face à leurs feuilles blanches. En guise d’apéritif, un étudiant chevelu de promo antérieure indique où les étudiants pourront retrouver les cours en ligne. Au cas où ils n'auraient pas tout suivi...
J’aborde mon voisin de banc. "Je me suis préparé à beaucoup travailler cette année. Pour m’avancer dans le programme et me mettre dans le bain, j’ai suivi un stage de prérentrée de 40 heures cet été", déclare David, 18 ans, venu de l’Essonne (91). Cette initiative paiera-t-elle à la fin de l'année ? Peut-être, peut-être pas.

Le quart du programme modifié


David, étudiant en PAES, (1re année santé) à l'UPMC-Paris 6L’étudiant, primant, a un polycopié sous le coude. Le document ne vient pas de l’université (celle-ci n’en distribue pas pour le cours de physique), mais de sa prépa privée. Il me confie qu’il se focalise sur le concours de médecine, mais envisage de passer également celui d’odontologie, même si cela lui donne quelques matières spécifiques en plus à travailler.
Son point de vue sur la réforme qui mêle tronc commun et matières propres à chaque filière ? "Environ 25 % du programme change, donc les redoublants sont moins avantagés que les années précédentes. Mais le concours a lieu à la mi-décembre (avant c’était en janvier). Cela va vite arriver… Et nous sommes plus nombreux pour un numerus clausus qui n’a pas augmenté."
De son côté, Marie-Victoire, 20 ans, redouble mais ne semble pas perturbée. Au contraire. "Ma priorité, c’est médecine. Mais grâce à la réforme, je pourrai passer également le concours de pharmacie. C’est une chance en plus de réussir", assure l’étudiante.

1.500 heures de travail


Bernard Clerjaud, le professeur, fait alors son entrée et entame son discours de rentrée. Morceaux choisis. "Pour les redoublants, le cours est un peu différent cette année. Les UE [unités d’enseignement] sont pluridisciplinaires". Autre nouveauté : "Dans cette UE, l’évaluation se fera désormais par QCM [questionnaires à choix multiples]. Les documents et la calculatrice sont autorisés. C’est votre savoir-faire qui sera évalué, plus que votre savoir." Ou, plus impressionnant : "Vous aurez 500 heures de travail à la fac, 1.000 heures à la maison. C’est le volume horaire d’un salarié mais sur la moitié de l’année. Il n’y aura pas de place pour tout le monde au concours". Gloups ! Puis c’est parti pour deux heures de physique pure et dure. "Woa = 1/3 α (x³A + y³A) quel que soit le chemin suivi pour aller de O à A"... Bon, mieux vaut avoir passé un bac S.

Pas d’avion en papier, pas de chanson paillarde


L’amphi n’est pas confortable, mais il est calme. Le surveillant de l’entrée veille en haut des marches. Il est accompagné d’une étudiante de troisième année. Quand je dégaine mon appareil photo, elle vient me voir pour me "conseiller" de le ranger. Plus tard, je comprendrai pourquoi. "Les années précédentes, certains candidats prenaient des photos du cours, car les doublants les empêchaient de le suivre", m’explique-t-elle. Aujourd’hui, l’ambiance à l’UPMC est plus apaisée, plus studieuse aussi. Pas d’avion en papier qui vole. Pas de chanson paillarde. Moi qui m’attendais à du folklore carabin… "Dans d’autres facs parisiennes, c’est moins calme. Et puis, c’est la matière et l’absence de polycopié qui veulent ça", affirme l’étudiante-surveillante.

Et il faut tout savoir par cœur...


Cours d'anatomie en PAES (1re année santé) à l'UPMC-Paris 6Heureusement, le cours d’anatomie, donné par Sophie Dupont, vient me rappeler que je suis en fac de médecine. J’entre dans le cœur du sujet avec deux heures consacrées à l’appareil cardio-circulatoire et à l’appareil respiratoire. Enfin des planches de corps humain, des schémas d’organes !
Toute guillerette en début de séance, je déchante vite, comme la plupart des étudiants. La somme des connaissances à acquérir est considérable. En sortant de l’amphi, les commentaires vont bon train. "T’as réussi à tout prendre en notes, toi ?" "C’est chaud, l’anatomie… ça va toi ? T’as l’air fatigué…"
Devant la grille, un organisme de prépa privée distribue ses tracts. Pour 1.095 € l’année, vous avez droit à un concours blanc par semaine et toutes les matières préparées. Et vous êtes "satisfait ou remboursé (voir conditions page 3)". Pour ma part, les études de médecine s’arrêteront à cette première journée. Mais mes pensées vont à tous ces valeureux étudiants qui rempileront dès le lendemain.



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