Infographie. Quelles sont vos chances de réussite en licence ?
Dis-moi d'où tu viens, je te dirai si tu t'en sortiras à la fac. En forçant (à peine) le trait, c'est ce que l'on pourrait conclure face aux taux de réussite en licence en fonction des origines sociale et scolaire des étudiants. De quoi vous rassurer… ou vous motiver pour mettre les bouchées doubles et faire mentir les statistiques !
Seuls 28 % des étudiants inscrits en première année de licence en 2010 ont obtenu leur diplôme en trois ans. D'après les derniers chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ce taux atteint près de 40 % sur une durée cumulée de quatre ans, en prenant donc un an de plus que la durée "normale".
La L1, une vraie année "couperet"
Pour la plupart, l'étape la plus difficile est la première année. Quelque 40 % des étudiants inscrits pour la première fois en L1 en 2013-2014 sont passés en L2 (ou à un niveau équivalent) au bout d'un an. Près de 28 % ont redoublé leur première année de licence, 2 % ont changé d'orientation à la fac, et... 30 % ont quitté l'université (sans avoir nécessairement interrompu leurs études).
Si la série du bac joue, l'âge et le sexe aussi
Mais la réussite varie fortement selon certains paramètres. Les filles sont 44 % à passer en L2 en un an, alors que le score des garçons dépasse à peine les 34 %. L'âge d'obtention du bac est également très déterminant. Si vous avez eu votre bac à 18 ans, ou plus jeune, vous avez 46 % de chance de réussir votre licence en un an, contre 27 % si vous avez redoublé une fois… et 19 %, deux fois.
La série de bac joue beaucoup. Si les bacheliers S, ES et L sont respectivement 54 %, 47 % et 45 % environ à passer en L2 au bout d'un an, ce score tombe à moins de 14 % pour les STG , à 19 % pour les autres bacs techno, et à un peu plus de 6 % pour les bacs pro (environ 9 % des inscrits). Les étudiants non bacheliers sont un peu plus de 44 % à passer en L2 en un an – la plupart étant titulaires d'un titre étranger admis en équivalence.
Pour les bacs pro : 6 % de réussite, 58 % d’abandon !
L’enquête révèle également le devenir de chaque catégorie, un an après l’ inscriptions en L1. Et les chiffres sont sévères. 51 % des bacs STMG, 50 % des autres bacs techno et surtout 58 % des bacs pro ont abandonné la fac ! Un décrochage qui menace aussi les élèves qui ont obtenu leur bac avec une ou deux années de retard.
Et au-delà de cette difficile première année de licence ? La réussite en quatre ans révèle globalement les mêmes écarts entre les catégories. Au fil des années de licence, les différences selon l'origine sociale s'atténuent légèrement. En revanche, celles entre les élèves ayant redoublé deux fois et les autres augmentent. Enfin, l'avance des bacheliers S sur les bacheliers ES disparaît, alors que le retard des bacs techno et des bacs pro reste stable.
Candidat(e) à la fac, vous voilà prévenu(e) des risques qui vous attendent. Déjà un premier pas – et pas le plus petit – pour les déjouer !
La réussite en fonction des origines socioprofessionnelles
Très favorisé : chef entreprise de dix salariés ou plus ; profession libérale ; cadre de la Fonction publique ; professeur et assimilé ; profession information, arts, spectacle ; cadre administratif et commercial d'entreprise ; ingénieur-cadre technique d'entreprise ; instituteur et assimilé.
Favorisé : profession interm. santé-travail social ; clergé, religieux ; profession interm. administration Fonction publique ; profession interm. administratif-commerce d'entreprise ; technicien ; contremaître, agent de maîtrise ; retraité cadre, profession intermédiaire.
Assez défavorisé : agriculteur exploitant ; artisan ; commercant et assimilé ; employé civil-agent service Fonction publique ; policier et militaire ; employé administratif d'entreprise ; employé de commerce ; person. service direct aux particuliers ; retraité agriculteur exploitant ; retraité artisan, commerc. chef entrep.
Défavorisé : ouvrier qualifié ; ouvrier non qualifié ; ouvrier agricole ; retraité employé et ouvrier ; chômeur n'ayant jamais travaillé ; personne sans activité professionnelle.
Source : le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.