Les partiels de janvier plus ou moins sous contrôle au sein des universités
Après deux semaines de vacances, de nombreux étudiants ont repris le chemin de la fac pour passer leurs examens de fin de semestre début janvier. Si pour certains, les consignes sanitaires semblent avoir été respectées, pour d’autres, la mauvaise organisation des partiels pèse de plus en plus sur leur moral.
Après plusieurs mois passés à distance, de nombreux étudiants étaient convoqués dès ce lundi 4 janvier par leur université pour passer leurs partiels. Pour faire respecter les gestes barrières, les établissements ont donc dû revoir les modalités des épreuves. Léa, Sarah* et Pauline nous racontent comment se sont déroulés leurs examens.
La crainte des partiels en présentiel
Les trois étudiantes l’affirment d’emblée : revenir à la fac pour passer des examens en présentiel était synonyme d’angoisse. Modalités d’examens, respect de la distanciation sociale, port du masque, présence d’étudiants potentiellement malades… Autant de facteurs qui ont fait monter l’inquiétude des unes et des autres.
"Finalement, on a tout de suite été rassurées, estime Léa, en troisième année de licence de droit à l’université de Lyon 3. Dans les amphis qui comptent 400 places, on était environ 100 assez espacés puisque seule une rangée sur deux était accessible." Au début comme à la fin de l’épreuve, les étudiants se déplacent en fonction du numéro qui leur a été attribué pour éviter le brassage. "Tout est très contrôlé, on a nos masques et du gel hydroalcoolique à disposition, on se sent en sécurité."
Un constat que ne semblent pas partager Sarah et Pauline. Les deux étudiantes ont également passé leurs partiels en présentiel dans un environnement peu propice au respect des gestes barrières. À l’université de Paris, où étudie Sarah, les conditions ont été particulièrement décriées sur les réseaux sociaux. "Nous étions convoqués une heure avant le début de l’épreuve et comme on ne nous laissait pas entrer dans les salles, on était plus de 400 agglutinés dans des couloirs bondés…", explique l’étudiante en deuxième année de médecine.
Pour elle, qui n’a pas mis les pieds une seule fois dans son université depuis le début de l’année scolaire, la décision d’effectuer ses examens en présentiel reste incompréhensible. "J’ai été très surprise et je ne comprends pas cette décision. J’ai la ‘chance’ de vivre seule mais beaucoup d’étudiants ont eu peur de contaminer leur famille en voyant comment ça se passait."
Les modalités des épreuves qui changent à la dernière minute
D’autant que cela ne s’arrête pas là. Pour certains étudiants, en pleine période d’examens, les déconvenues s’enchaînent. Du côté de l’université de Paris, c’est la connexion internet qui a empêché plus de 800 étudiants de passer leur épreuve. "On n’avait aucune information. On devait avoir une deuxième épreuve le même jour. Ce n’est qu’au dernier moment qu’on a appris qu’elle était annulée mais sans connaître la date du report. Le soir, vers 21 heures, on a été contacté par mail pour nous avertir que les épreuves du lendemain étaient également annulées." Finalement, l’université a fait basculer l’ensemble des partiels en distanciel et "tout s’est très bien passé", assure Sarah.
Pour Pauline, qui alterne épreuves en présentiel et à distance à l’université de Paris-Est-Marne-la-Vallée, le calendrier est parfois dur à comprendre. "On a tous répondu à un sondage nous permettant d’exprimer ce qu’on préférait entre une épreuve à la fac ou chez nous. La majorité a répondu ‘à distance’. Mercredi soir, l’université nous dit que l’épreuve du vendredi se fera finalement en présentiel… On n’est pas écouté !", s’indigne l’étudiante en première année de licence LLCER anglais. La promotion a donc contacté l’administration pour tenter de comprendre cette décision, pour l’instant rien ne semble définitif.
Des étudiants qui se sentent abandonnés
Même si pour Léa les partiels se sont bien déroulés, l’étudiante a elle aussi exprimé son ras-le-bol. "Tout se décide à la dernière minute, pour l’instant on ne sait même pas si on va revenir à l’université en février, ça devient difficile de s’organiser." Après plusieurs confinements, la Lyonnaise a la sensation d’avoir été "lâchée".
Ces partiels sont finalement la goutte de trop pour les étudiants déjà éprouvés moralement. "Les cours ne fonctionnent pas toujours, les profs sont absents, les examens… Ça commence à faire beaucoup. On est d’ailleurs plusieurs à se demander si on ne va pas changer de filière", admet Sarah, qui se dit inquiète de sa santé mentale. Pauline, quant à elle, parle de "pression psychologique qui n’a pas lieu d’être". "Les partiels se terminent vendredi mais on est déjà démotivé et épuisé par tant d’incompréhension", estime-t-elle. Aux dernières nouvelles, après leurs examens, la plupart des étudiants sont censés reprendre leurs cours en présentiel dès le 20 janvier prochain.
*Le prénom a été modifié.