L'université PSL veut instaurer des droits progressifs pour ses futures formations

L'université Paris Sciences et Lettres envisage d'instaurer des frais d'inscription modulés pour ses nouveaux diplômes, indexés sur les revenus des parents.
L'université PSL veut instaurer des droits progressifs selon le revenu des parents pour ses nouvelles formations, a annoncé son président nouvellement élu, El Mouhoub Mouhoud, lors d'une conférence de presse, lundi 20 janvier. Le statut de grand établissement de PSL lui permet en effet de sélectionner à l'entrée des formations, et d'appliquer des frais différenciés sur les diplômes d'établissement.
Les diplômes appliquant ces droits modulés seront ceux des nouvelles écoles créées par l'établissement, comme la Paris School of Artificial Intelligence et la Paris School of Arts. Le changement ne concernera pas les formations déjà existantes, ni les diplômes nationaux (licence, master, doctorat) qui sont fixés par décret par le ministère de l'Enseignement supérieur et la Recherche. Pour rappel, depuis la rentrée 2024, il faut débourser 175 euros pour une année de licence, 250 euros pour une inscription en master et 391 euros pour le doctorat.
Des frais plafonnés à 10.000 euros à Dauphine-PSL
"C’est équitable et cela permet de s’ouvrir à la diversité avec les bourses. Les droits plats, c’est complètement inégalitaire", affirme El Mouhoub Mouhoud. "Mais attention, nous ne sommes pas dans les pays anglo-saxons. À Dauphine–PSL, je les ai plafonnés à 10.000 euros pour les plus riches, et les plus défavorisés ne payent pas", ajoute le président.
L'université souhaite ainsi diversifier son modèle économique et renforcer ses ressources propres, dans un contexte d'instabilité budgétaire. Pour atteindre cet objectif, la formation continue et l'apprentissage seront également développés. "Nous ne pouvons plus dépendre de la subvention pour charge publique qui est en baisse constante au regard de l’inflation", pointe El Mouhoub Mouhoud.
Lutter contre les inégalités d’accès aux études
Le président de l'université parisienne s'est engagé à lutter contre les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur sélectif. Il a notamment évoqué la problématique du logement, les étudiants éloignés de l'université ayant moins de chances de réussite. "Une des premières inégalités d’accès, c’est la mobilité internationale. Avec la même moyenne, un étudiant moins favorisé ne partira pas en mobilité internationale", ajoute-t-il.
L'établissement compte pallier cette situation avec sa fondation et ses fonds propres. "L’excellence ouverte ne doit pas rester un oxymore", assure El Mouhoub Mouhoud.
Un essor à l'international
Le renforcement de son ouverture sur l'international est d'ailleurs une autre priorité de PSL, avec un objectif d'au moins 50% d’étudiants et enseignants chercheurs internationaux d'ici 2035.
Cet objectif se traduira également par l'ouverture de campus à l'international et le développement des partenariats avec des institutions étrangères. El Mouhoub Mouhoud vise "les meilleures universités internationales et les pays du Sud, notamment l'Afrique du Sud et l'Amérique latine".
Les collaborations en recherche seront aussi accrues. PSL espère ainsi se hisser au rang des "dix meilleures universités mondiales" d'ici 2035.