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Pécresse "rassure" certains, mais pas tous

Par Grégory Danel, publié le 29 novembre 2007
1 min

Plus que jamais, les étudiants des universités et les lycéens auront été divisés en deux camps, ce jeudi 29 novembre 2007 : les partisans et les opposants aux blocages des établissements. Alors que plusieurs milliers de personnes ont de nouveau manifesté dans les grandes villes de France (entre 1300 et 3000 à Paris, 12 000 sur le territoire national), l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) a, de son côté, appelé "à la suspension de la grève" contre la loi LRU ("libertés et responsabilités des universités") "en raison des avancées obtenues".
Mardi 27 novembre 2007, Valérie Pécresse n’aura donc pas fait venir le principal syndicat étudiant et quatre autres organisations (FAGE, PDE, , UNI) pour rien. La ministre de l’Enseignement supérieur leur a en effet annoncé une batterie de mesures considérées comme des "avancées importantes" et "rassurantes" par Bruno Julliard, le président de l’UNEF. 
 

Augmentation des bourses

 
Recevant un à un les syndicats, Valérie Pécresse a rappelé aux étudiants la promesse déjà faite le 26 novembre aux présidents d’université, à savoir l’investissement de 15 milliards d’euros supplémentaires dans l’enseignement supérieur d’ici à 2012. La ministre s’est également engagée à revaloriser - avec six mois d’avance sur le calendrier prévu - le système des bourses. Dès le 1er janvier 2008, les 100 000 étudiants les plus défavorisés verront leur bourse augmenter de 7,2 % par rapport à l’année dernière. Leur bourse passera ainsi d’un montant de 3661 € à 3921 € par an.
 

Pas de sélection

 
Valérie Pécresse a aussi promis la prochaine publication d’un texte encadrant l’orientation active, pour éviter toute forme de sélection, et la présentation d’ici une dizaine de jours d‘un document d’orientation pour lutter contre l’échec en premier cycle. Des propositions sur le logement étudiant devraient également être faites avant Noël. Quant aux diplômes, leur caractère national doit être réaffirmé. Une mission viendra bientôt simplifier et clarifier leur intitulé.
 

Quel est le vrai pouvoir de l’UNEF ?

 
Si ces mesures ont, semble-t-il, ravi les organisations invitées par Valérie Pécresse, il n’en est pas de même pour les autres. Après les déclarations de la ministre, SUD-Etudiant et la Coordination nationale ont appelé à "l’amplification" du mouvement.
Qui sera entendu par les étudiants ? La question qui se pose aujourd’hui est le vrai pouvoir de l’UNEF sur le mouvement étudiant. Bruno Julliard s’est posé en interlocuteur du gouvernement mais a-t-il les moyens d’influer sur les tenants de la ligne "dure" opposés à toute concession sur la loi LRU ? Rien n’est moins sûr. Si les adhérents de l’UNEF consultés par Internet ont approuvé à 72,39 % les décisions de leur direction (contre 20,53 % de votes contre et 7,08 % d'abstention), certaines assemblées générales ne se sont pas révélées une partie de plaisir pour les militants du syndicat majoritaire... A l'issue de cette journée, où de nombreuses AG ont été organisées dans les universités, trente-cinq sites restaient bloqués ou fermés mais cinq sites ont été débloqués. Signe des temps, c’est l’UNEF qui, la première, a communiqué sur ce chiffre. 

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