Décryptage

Parcoursup : bilan mitigé pour le dispositif "oui, si"

En 2019, 29.900 candidats se sont engagés à suivre un parcours "oui si'' à l’université.
En 2019, 29.900 candidats se sont engagés à suivre un parcours "oui si'' à l’université. © Adobe Stock/Drobot Dean
Par Lison Bourgeois, publié le 22 juin 2021
4 min

INFOGRAPHIES. Qui sont les étudiants qui ont accepté une proposition "oui si" sur Parcoursup ? Ces parcours aménagés à l'entrée dans le supérieur favorisent-ils leur réussite ? De récentes statistiques montrent que ce n'est pas si évident. Explications.

Selon une note publiée le 23 avril par le département statistiques du ministère de l'Enseignement supérieur, la réussite des étudiants après un parcours "oui si" n'est pas évidente. Si les titulaires d'un baccalauréat professionnel sont nombreux dans ces parcours aménagés, rares sont ceux qui arrivent à passer en deuxième année.

Depuis 2018, une variante s'est installée entre les classiques réponses "oui" et "non" sur Parcoursup : le "oui, si". Si une licence à laquelle vous avez postulé sur la plateforme vous fait cette proposition, vous pouvez l'intégrer à la condition de suivre un parcours individualisé pour favoriser votre réussite dans l’enseignement supérieur.

Les universités vous offrent donc la possibilité de moduler leurs formations pour s’adapter à votre niveau. Vous êtes libre d’accepter ou non cette proposition de formation adaptée, après avoir pris précisément connaissance de l’engagement demandé par l’établissement.

Plus de garçons et de bacheliers des voies pro et techno

29.900 candidats se sont engagés à suivre un parcours "oui si'' à l’université en 2019. Derrière ce nombre important se dessine un profil prédominant.
Les garçons sont plus nombreux que les filles à suivre un cursus aménagé. Sur l'année 2019, 54% des néo-bacheliers suivant un parcours avec aménagement étaient des hommes, alors qu'ils ne représentent que 40% de l'ensemble des étudiants toutes licences confondues.
Les titulaires d’un bac professionnel sont eux aussi plus nombreux au sein de ces parcours : alors qu’ils ne représentent que 5% des effectifs dans l’ensemble des licences, ils sont 13% en parcours aménagé. Même constat pour les étudiants qui ont obtenu un bac technologique, qui représentent 32% de l'effectif des étudiants en parcours aménagé, alors qu'il sont seulement 13% toutes licences confondues.

À l'inverse, les bacheliers généraux se tournent moins souvent vers des licences individualisées. Ainsi, ils sont 82% en licence classique et seulement 54% en parcours aménagé.

Moins d’un quart des parcours aménagés permettent un passage en deuxième année

La réussite de la modulation des cours avec les parcours aménagés n'est pas absolue. Les étudiants qui suivent les parcours "oui si" sont moins nombreux à passer en deuxième année que tous les autres étudiants.

Seulement 21,2% des étudiants qui suivent un parcours "oui si" passent en deuxième année de licence, contre 45,5% en licence classique. Dans 41% des cas, les étudiants qui ont accepté la proposition d’un cursus aménagé à la rentrée 2018 effectuent une nouvelle première année en 2019 de licence, tandis que 7% repartent en filière courte (IUT ou BTS). Le reste (30%) ne s'est pas réinscrit dans ces trois formations à la rentrée 2019.

Alors, à qui profitent les cursus "oui si" ? Ils sont légèrement avantageux pour une partie des étudiants issus d'un lycée professionnel. Sans parcours aménagé, seul 1 étudiant de L2 sur 100 est titulaire du bac pro. Après un cursus "oui, si", ils sont 3%. La différence de réussite est plus nette chez les étudiants titulaires d'un bac technologique, qui passent de 4% des inscrits en L2 en situation normale à 13% après une année "oui, si".

Mieux, donc, mais insuffisant pour gommer les inégalités. En licence aménagée, l'omniprésence des bacheliers généraux se retrouve dès la deuxième année : 86% sont titulaires d'un bac général, 12% d'un bac technologique et seulement 3% d'un bac professionnel.

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