Réussite en licence : quels sont les secrets des meilleures universités ?
VIDEO. L’Etudiant a classé les 69 universités françaises selon leur capacité à faire réussir leurs étudiants en licence. Dans cette édition 2025, plusieurs établissements se démarquent par d’excellents taux de réussite.
L’université de Haute-Alsace (UHA) arrive en tête du classement général des licences 2025 de l’Etudiant, avec un taux de réussite en trois ans de plus de 51%, et de près de 70% au bout de quatre ans. Contre respectivement 34% et 46% pour la moyenne nationale.
Cette très bonne réussite des étudiants y est due pour partie à un bon encadrement : dans de petites universités comme l’UHA, qui compte environ 10.000 étudiants, le suivi des étudiants plus facile.
"Nous avons de petites promotions. Par exemple, la première année de droit compte 150 étudiants, alors que l’université de Strasbourg a une très grande cohorte, d’où notre bon taux de réussite", explique Alain Dieterlen, vice-président formation de l’UHA.
Suivi et accompagnement des étudiants
L’université de Cergy se distingue elle aussi dans notre classement, en raison de son taux de réussite en STAPS : il s’élève à plus de 69% en trois ans et 92,5% en trois ou quatre ans.
Là encore, le succès réside dans l’accompagnement des étudiants. Alors que certaines licences de STAPS comptent plusieurs centaines d’étudiants, la première année de Cergy ne compte que 160 places.
"Les enseignants sont proches des étudiants et restent en fin de cours pour les questions. Ils répondent aussi aux mails rapidement : tout étudiant qui a une question doit avoir une réponse dans la journée, c’est extrêmement important", affirme Emmanuel Laurent, directeur des études en licence Staps à Cergy.
Sélection et exigence
Un encadrement couplé à une supervision forte. "Chez nous, tous les cours magistraux sont obligatoires. L’exigence d’assiduité et de ponctualité joue sur le taux de réussite", souligne Emmanuel Laurent.
Mais la réussite est également due au profil des étudiants. La licence de STAPS étant une des plus demandées sur Parcoursup, les universités n’acceptent que les meilleurs profils. L’université de Cergy fait par exemple passer une journée de test aux candidats, avec des épreuves d’anglais, de français, de culture générale, de natation et d’athlétisme à l’entrée.
À Gustave Eiffel, un enseignant référent pour chaque étudiant
L’université Gustave Eiffel affiche quant à elle de très bons taux de réussite dans notre classement thématique "Economie et AES".
Si la taille de ses promotions (250 nouveaux étudiants par an) lui permet aussi d’accompagner les étudiants, chacun d’entre eux a un enseignant référent, qui organise trois rencontres dans l’année : à la rentrée pour identifier le risque de décrochage, en novembre après le contrôle continu, puis en janvier après les partiels.
Lyon 2 s’adapte aux étudiants qui travaillent
À l’université Lyon 2 (69), en tête de notre classement thématique "Droit", 56,5% des étudiants décrochent leur licence en trois ans et plus de 78% au bout de quatre ans. L’établissement, qui accueille 331 étudiants en L1 droit, s’adapte aux étudiants qui sont contraints de travailler à côté de leurs études, ce qui pourrait nuire à leurs résultats.
"Nous leur permettons d’avoir des dispenses d’assiduité et nous organisons des examens spécifiques pour ces étudiants. L’année prochaine, nous allons aussi lancer la possibilité de suivre des séances de TD à distance", illustre Cathie Pinat, vice-doyenne en charge des licences à Lyon 2. Les étudiants en situation de handicap sont aussi particulièrement accompagnés, grâce à des preneurs de notes et à l’aménagement des examens.
La fac de droit a par ailleurs instauré un système de majeure et de mineure pour tous les étudiants de première année. La première année de droit se fait toujours en binôme avec une autre discipline, qui sera abandonnée à l’entrée en L2. Ainsi, les étudiants qui ne se plaisent pas ou ne réussissent pas en droit peuvent bifurquer vers leur autre discipline au cours de la première année.
Aider les étudiants en difficulté
Ces établissements figurant en tête de classement se distinguent également par leur capacité à faire réussir les étudiants en difficulté. Tous proposent par exemple des séances de tutorat aux étudiants de licence.
À l’université de Cergy, "nous accompagnons tout particulièrement les bacs pros et technos. J’en ai trois cette année, et c’est très rare dans les UFR de STAPS. Je souhaite absolument donner une chance à ces jeunes, lorsqu’ils ont un dossier sérieux", affirme Emmanuel Laurent.
À la fac de droit de Lyon 2, il est par ailleurs obligatoire pour tous les étudiants de première année de suivre des cours de méthodologie, dans lesquels les prérequis d’écriture de rédaction peuvent aussi être revus afin "de remettre tout le monde à niveau", explique Cathie Pinat.
Des études tournées vers le monde professionnel
La professionnalisation est un autre élément commun aux universités qui font réussir les étudiants. "Pour que les études aient du sens, il faut qu’elles s’inscrivent dans la réalité. Là, le jeune sait pourquoi il se lève", pointe Emmanuel Laurent.
L’université de Cergy dispense un module de projet professionnel dès la L1, puis la professionnalisation s’intensifie au fil du cursus, à travers des stages et de l’alternance. Des professionnels interviennent par ailleurs en cours, et les étudiants doivent murir leur projet, notamment en interrogeant des professionnels.
À l’UHA, dont 15% d’une cohorte est en apprentissage, de nombreux intervenants du monde industriel enseignent aussi en licence.
Une recette qui fonctionne aussi en licence de droit. "Nous avons une salle de plaidoirie, car les étudiants apprennent mieux en situation pratique. Nous les préparons au monde professionnel, ça leur donne plus envie de réussir", affirme Cathie Pinat de Lyon 2.
L’université Gustave Eiffel organise quant à elle des rencontres avec les anciens étudiants. "C’est très apprécié des étudiants, affirme Pascale Petit, responsable de la licence économie et gestion. Les alumni répondent à leurs questions, ça incarne des débouchés."
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