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Fac : comment se réorienter en première année ?

L'orientation ne se fait pas toujours en ligne droite... Profitez des bifurquations !
L'orientation ne se fait pas toujours en ligne droite... Profitez des bifurquations ! © plainpicture/Gallery Stock/Markus Hanke
Par Aurélie Djavadi, publié le 17 octobre 2016
1 min

Pas satisfait de votre choix d’orientation postbac ? Les possibilités de changer de cursus ou d’établissement alors que vous êtes en première année de licence à l’université sont nombreuses. Avec une précaution : frapper aux bonnes portes dès octobre ou novembre. On vous guide.

En fac de médecine, Laura a très vite senti qu'elle perdait pied. Elle avait choisi cette voie après son bac pour réaliser un "rêve de gamine" : devenir pharmacienne. Mais les méthodes de travail, notamment l'importance du "par cœur", l'ont découragée. En novembre 2015, quand elle arrête définitivement d'aller en cours, Laura traverse une grande période de remise en question et s'imagine qu'elle a perdu son année. Pourtant, en ce mois d'octobre 2016, la voilà déjà en deuxième année de DUT (diplôme universitaire de technologie) GEA (gestion des entreprises et des administrations).

La clé de ce retournement : une rentrée décalée ouverte par l'IUT de Tours en fin de premier semestre à des étudiants déçus, comme Laura, par leur premier choix post-bac. Les débuts ont été intensifs puisqu'il fallait condenser deux semestres en un, mais l'étudiante, plutôt matheuse, a apprécié ce cadre proche du lycée, avec des cours en petits effectifs. "Essayez de ne pas paniquer", conseille-t-elle aujourd'hui aux jeunes qui, le mois d'octobre entamé, ont l'impression de s'être fourvoyés. En effet, il y a bien plus de possibilités qu'on ne le croit de bifurquer pendant une licence 1. À condition de réagir à temps.

Point de départ : le service d'orientation

"Les réorientations courent en général de novembre à janvier. Mais dans cet intervalle, chaque établissement fixe son propre calendrier. Et dans une même université, il peut y avoir aussi des différences d'un département à l'autre", prévient Joanna Kaczynska, conseillère au CIO (centre d'information et d'orientation) Médiacom, à Paris.

Pour ne pas vous emmêler les pinceaux, la meilleure solution est d'aller frapper à la porte de votre SCUIO (service commun universitaire d'information et d'orientation). Présents dans chaque fac, ces services centralisent les informations sur les démarches à suivre. À Paris-1 Panthéon-Sorbonne, ils constituent même une étape obligatoire dans toute procédure de réorientation. "En passant faire valider leur demande, les étudiants dialoguent avec un conseiller, ce qui leur permet de s'assurer de leur projet", note Geneviève Luciani à la direction des études. Mieux vaut éviter en effet de prendre un autre faux départ...

Changer de licence : une procédure sur dossier

Que vous souhaitiez passer des sciences à la musicologie ou tout simplement d'une licence de langues étrangères appliquées à un cursus de littérature anglaise, il faudra monter un dossier comprenant vos bulletins du lycée et une lettre de motivation. Les bi-licences et autres cursus sélectifs ne sont en général pas accessibles en cours d'année. Ailleurs, les chances d'être accepté dépendent du nombre de places disponibles. Dans tous les cas, le sérieux du candidat est une condition sine qua non et l'assiduité aux cours en est un gage. C'est pourquoi il est recommandé d'aller jusqu'aux partiels de décembre-janvier, même si vous savez d'ores et déjà que vous allez changer d'horizon. En outre, cela vous permettra d'alléger le travail à venir. En effet, si la commission pédagogique valide votre demande, vous rejoindrez le deuxième semestre de votre licence avec une liste de matières à rattraper – plus ou moins longue selon les UE (unités d'enseignement) que vous aurez obtenues dans votre première formation.

Ceci dit, "les universités sont censées favoriser une certaine pluridisciplinarité, ce qui facilite les transitions entre mentions", observe Joanna Kaczynska. Ainsi, à l'université de Clermont-Ferrand, un système de "majeures" et de "mineures" permet aux étudiants de droit, d'économie et de gestion d'explorer un autre domaine à côté de leur choix principal. Ceux qui se réorientent ne repartent donc pas de zéro. Idem à Paris-Est Marne-la-Vallée, où les licences d'histoire, de géographie et de sociologie s'articulent autour d'un tronc commun. Enfin, si vous faites un virage à 180°, vous pourrez toujours tabler sur ces unités d'enseignement dites "libres" ou "transverses", comme les langues ou l'informatique, présentes dans la plupart des licences, des technologies à l'histoire des arts.

Fac par fac : des dispositifs originaux à repérer

Vous êtes en droit ou en économie à Rennes 1 ? Si vous souhaitez bifurquer vers une filière courte, la fac vous propose un semestre sur mesure pour vous préparer à un DUT de gestion. En santé, à l'université de Lorraine, on peut obtenir une dérogation vers des préparations aux écoles d'ingénieurs. Autant d'exemples de ces passerelles que les établissements développent pour lutter contre le décrochage.

Les dispositifs sont très variables d'une fac à l'autre mais on y trouve des pépites, comme cette licence en banque, finance et assurance que l'université de Cergy-Pontoise propose à partir du deuxième semestre. Doriane s'y est inscrite après un passage en droit. Déçue par le côté trop théorique des cours, la bachelière STMG a tout de suite été convaincue par ce cursus court et professionnel. "Vu que nos dossiers sont déjà enregistrés au service scolarité, les inscriptions sont beaucoup plus rapides. Mais ce n'est pas parce qu'il s'agit d'une réorientation que toutes les candidatures sont acceptées. Et le programme est très intense", prévient Doriane, très heureuse de ce cursus qui "nous ouvre plein de débouchés et nous permettra d'être totalement opérationnels à l'entrée sur le marché de l'emploi".

Écoles et DUT : penser aux rentrées décalées

Encore confidentiel il y a quelques années, le principe des "deuxièmes rentrées" s'étend dans les écoles postbac. Via le concours Avenir+, les scientifiques peuvent par exemple accéder en février à des cursus d'ingénieur comme l'ESTACA ou l'ECE. Parmi les écoles de commerce, L'INSEEC, l'EMLV ou l'IDRAC recrutent en décembre. Dans tous les cas, anticipez les démarches et inscrivez-vous à plusieurs procédures de sélection pour ne pas vous trouver dépourvus.

Même conseil du côté des DUT où les dossiers affluent. 74 candidats pour 20 places dans le cursus de Laura. Et "cela augmente chaque année", confirme Nicolas Travaux, responsable du département GEA de Tours. Par ailleurs, la palette de spécialités proposée est beaucoup plus restreinte que ce que vous pouviez trouver sur Admission-postbac en terminale. On compte 24 spécialités de DUT. Mais en 2016, "cinq seulement étaient accessibles pour une deuxième rentrée en région parisienne", observe Joanna Kaczynska.

BTS : des places au compte-gouttes

"La plupart des BTS qui acceptent des étudiants en réorientation le font en septembre ou en octobre. Ensuite, c'est extrêmement rare", note Sandrine Poaty, responsable du pôle orientation à Cergy-Pontoise. Néanmoins, il existe quelques BTS en 18 mois. Mais la plupart du temps, il faudra se tourner vers le privé. À vous de juger si cela cadre bien avec votre projet.

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