Rentrée à l'IEP de Fontainebleau : "J'ai beaucoup d'attentes sur le volet environnemental"
Mi-septembre, les élèves de première année faisaient leur rentrée à l'IEP de Fontainebleau. Pour la deuxième fois, l'établissement accueillait une promotion de 70 élèves pour son diplôme qui hybride enjeux scientifiques et socle de sciences humaines.
Ce mardi 17 septembre, l'IEP (Institut d'études politiques) de Fontainebleau, rattaché à l'Université Paris-Est Créteil (UPEC), accueille ses élèves de première année. Si une partie de la cohorte est inscrite en licence 1, l'autre partie suit un cursus particulier : ce sont les étudiants qui suivent la formation menant au diplôme de l'IEP.
Le diplôme, en cinq ans, est tout neuf et cette promotion de 70 élèves n'est que la deuxième à vivre cette semaine d'intégration. Elle a commencé, la veille, par une prise de contact avec la quinzaine d'associations présentes sur ce petit campus seine-et-marnais de centre-ville, inauguré en 2023.
Se saisir des enjeux environnementaux
Ce mardi matin, les élèves vont réaliser, en petits groupes de six ou huit élèves, une fresque du climat, cet atelier collaboratif et scientifique de trois heures, conçu pour sensibiliser aux enjeux du réchauffement climatique. "C'est important car leur formation fait justement dialoguer sciences humaines et expérimentales," note Fabrice Hamelin, directeur adjoint de l'IEP de Fontainebleau.
Cela permet également aux élèves de faire connaissance, en échangeant autour de ces sujets qui les intéressent. La plupart d'entre eux ont déjà des bases, car beaucoup ont suivi en terminale une spécialité scientifique et une spécialité davantage axée sur les sciences humaines.
Des élèves bien renseignés
C'est le cas des deux groupes de la salle 10, qui ont l'air d'avancer rapidement. Rayan, l'étudiant qui anime l'atelier, remarque leur habilité. "On voit qu'ils sont bien renseignés sur ces thèmes. Au lycée, ils ont été sensibilisés à ces sujets, en cours. Ce n'était pas le cas de ma génération, qui est la dernière à avoir passé le bac général organisé en série", observe-t-il.
Il faut dire aussi que ces élèves affichent un très bon niveau : 82% d'entre eux ont obtenu le bac avec mention très bien. Et, après leur sélection sur dossier via Parcoursup, ils ont réussi à franchir la barre de l'oral, que près de 500 candidats ont passé.
Un profil intéressé par ce cursus atypique
Comme Emma, originaire de La Rochelle, ils sont également nombreux à avoir postulé à d'autres IEP, en particulier les sept instituts du concours commun. Après avoir suivi une spécialité maths et HGGSP en terminale, l'originalité bellifontaine l'intéressait particulièrement.
"La grande différence entre ce cursus et les autres IEP, c'est la partie scientifique. Cela m'intéresse énormément : je ne voulais pas l'abandonner dans mes études supérieures. Et j'ai beaucoup d'attentes sur le volet environnemental. J'espère que cela peut faire la différence, à l'avenir, que ce soit pour ma vie professionnelle ou pour ma vie personnelle", explique la jeune fille de 18 ans.
Lors de son discours d'accueil, Yves Palau, le directeur, explicite cette coloration scientifique. Selon lui, la création de l'IEP de l'UPEC "s'inscrit dans une continuité, avec une prise de conscience, amplifiée par la crise sanitaire, qu'il fallait former différemment les cadres de la nation, autour d'études politiques qui s'ouvrent à d'autres problématiques : la santé, le numérique et l'environnement".
Créer un esprit "diplôme de l'IEP"
Pour Baptiste, venu de Châteauroux, ce cursus est "un bon intermédiaire entre la fac et la prépa" en termes "d'intensité de cours et d'épanouissement intellectuel". Simon, de son côté, vise une carrière de diplomate ou dans les relations internationales : il a hâte de monter son association de simulation de débats des Nations Unies et vise déjà un double diplôme avec le master administration publique de l'UPEC.
Les deux étudiants se sont rencontrés l'avant-veille, lors de la soirée de la pré-rentrée et témoignent qu'il existe déjà un "esprit de camaraderie" dans la promotion.
Il sera plus difficile de faire le lien avec les élèves de 2e année, les pionniers de la formation, puisque ceux-ci sont déjà partis en échange à l'international. Enfin, presque tous. Hippolyte et Hector ont tenu à être présents pour la rentrée de leurs cadets, afin de leur présenter l'Association de cohésion du diplôme, qu'ils ont créée.
L'objectif de l'association ? Créer une dynamique interpromo. "On était les premiers à intégrer cette formation : on veut transmettre et proposer du parrainage et du tutorat, même à distance" ajoute Hippolyte. Pour Hector, l'autre but de l'association est de valoriser une filière toute neuve : "Notre cursus est nouveau et unique en France Avec cette association, on veut aussi lui donner du prestige, des traditions, une âme et une identité."