Reportage

“Ma rentrée à Sciences po” : Amel et Alexandre racontent

22 août 2016 : les quelque 660 étudiants de première année découvrent l'amphithéâtre Émile Boutmy.
22 août 2016 : les quelque 660 étudiants de première année découvrent l'amphithéâtre Émile Boutmy. © Natacha Lefauconnier
Par Natacha Lefauconnier, publié le 29 août 2016
1 min

IMMERSION À SCIENCES PO - Alors que bon nombre d’entre vous profitaient encore des vacances, les nouveaux admis à Sciences po ont fait leur rentrée dans le convoité institut d’études politiques parisien, le 22 août 2016. Parmi eux, Amel et Alexandre. Ces deux étudiants livrent leurs impressions sur leur semaine d’intégration. Le premier épisode d'une série de reportages.

"Vous avez de la chance, vous êtes les premiers à commencer votre scolarité si tôt !", lance malicieusement Myriam Dubois-Monkachi, co-directrice de la scolarité du Collège universitaire de Sciences po, à Paris. Dans le grand amphi Émile-Boutmy (le fondateur de l’école), quelques rires discrets lui répondent.

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Lundi 22 août 2016, ils sont 660 à effectuer leur rentrée sur le campus de Paris du célèbre institut d’études politiques de la rue Saint-Guillaume (et 1.212 admis font leur rentrée dans les 6 campus en région). Encore bronzés, baskets ou sandales aux pieds, les jeunes sciencepistes découvrent leur nouvel environnement pour cette première année universitaire, loin du cadre familier du lycée.

Fiers et impressionnés

À l’entrée, les appariteurs, costumes noirs et cravates rouges, accueillent les bacheliers qui se pressent vers le hall. Quelques mètres plus loin, des élèves du BDE (bureau des élèves) brandissent des cartons remplis de croissants vers les nouveaux arrivants. "Mais ils n’ont pas très faim, ils sont stressés !", constate Romane, qui entre en deuxième année. Associations et syndicats sont là aussi, munis de tracts d’information : pas une minute à perdre pour recruter de nouveaux adhérents !

Mais pour l’heure, la plupart des “petits nouveaux” se contentent d’observer autour d’eux, accueillant avec reconnaissance l’arrivée d’un visage connu. C’est le cas d'Alexandre, 17 ans, qui a décroché un bac ES en juillet : "J’ai de la chance, j’ai retrouvé quatre ou cinq personnes de mon lycée de Saint-Mandé (94), qui ont aussi réussi le concours d’entrée", se réjouit-il, à la fois “fier et impressionné” d’être là.

Une plongée dans le bain international

Son plus gros stress de rentrée ? "Trouver Sciences po !, s’exclame Alexandre. J’ai demandé mon chemin rue de l’Université, et je suis tombé sur une étudiante anglo-saxonne. J’ai tout de suite été plongé dans le bain international !". Plus de 130 nationalités sont représentées à Sciences po et près d’un étudiant sur deux vient de l’étranger.

De son côté, Amel, 18 ans, bachelière ES du lycée Jacques-Feyder à Épinay-sur-Seine (93), discute déjà avec des camarades rencontrés en juillet sur le campus de Reims, lors du programme Booster. Une semaine intensive de cours, méthodologie, théâtre, etc. organisée pour une cinquantaine de candidats admis par la procédure CEP (conventions éducation prioritaire). En plus de les préparer à leur entrée à Sciences po, cette semaine leur a permis de faire connaissance.

Partie 1h30 à l’avance

Deux mois après avoir appris son admission - "l'un des meilleurs moments de ma vie : je me suis connectée plusieurs fois aux résultats, je n’y croyais pas…" -, Amel n’avait qu’une crainte : arriver en retard le jour de la rentrée. La veille, elle a vérifié son sac et choisi ses vêtements : "Une tenue où je me sens à l’aise". Amel avoue également avoir "pris ses précautions côté transports", en partant 1h30 à l’avance pour un trajet de 50 minutes.

C’est donc avec sérénité qu’elle a franchi les portes de l’amphi Boutmy pour la première réunion de présentation. Au programme : encouragements, informations et mises en garde. Bénédicte Durand, doyenne du Collège universitaire, a félicité les étudiants, avant de leur annoncer que l’on attendait trois choses d’eux à Sciences po : "Du travail, du travail et... du travail !". Pas de quoi faire renoncer Amel. "Cela fait un peu peur, mais c’est un sentiment normal, pas une peur qui me freine.”

Une semaine "intense et enrichissante"

Cette première semaine d’intégration s’est avérée "intense mais enrichissante", raconte Alexandre, que l'on retrouve après quelques jours passés à "courir partout". Les étudiants ont assisté à des réunions d’information, ont été sensibilisés à l’égalité homme/femme, ont participé par petits groupes à des ateliers d’art oratoire. "Au début, on est tous timides, on observe. Mais à la fin de la semaine, lorsqu’il a fallu faire un petit discours sur un sujet qui nous tient vraiment à cœur, nous avons pu nous découvrir et tisser des liens", s’enthousiasme Amel, qui avait choisi le thème du "vivre ensemble".

C’est justement ce que retient Alexandre de ces premiers jours à Sciences po : "On est beaucoup poussés à faire connaissance, entre nous mais aussi avec les étudiants internationaux", détaille-t-il en citant les déjeuners entre élèves d’un atelier ou encore la soirée sur une péniche organisée par l’association sportive.

Puis arrive la rentrée solennelle...

Vendredi 26 août a eu lieu la rentrée solennelle. L'occasion d'assister aux discours de bienvenue, égrenés de quelques recommandations et d’anecdotes, d'Olivier Duhamel, président de la FNSP (Fondation nationale des sciences politiques), et de Frédéric Mion, directeur de Sciences po.

L’après-midi, l’écrivain québécois d'origine haïtienne, Dany Laferrière, de l’Académie française, est accueilli avec chaleur dans l’amphithéâtre déjà surchauffé par la canicule, pour la leçon inaugurale. Un moment d’intimité et de partage, où il est question de littérature, de politique, de liberté, de fourmis et de café. "Un homme très inspirant", confie Amel. Impressionné par la réflexion de l’auteur sur l’écriture, Alexandre retient que "bien écrire ne veut pas dire écrire bien" et qu’il faut "donner du sens aux mots"… Un conseil à retenir pour les dissertations à venir. Car la semaine d’intégration est finie, et comme le souligne Frédéric Mion : "C’est maintenant que tout commence."

En immersion à Sciences po

Vous voudriez savoir comment se passent concrètement les études à Sciences po ? Quelles sont les attentes des professeurs ? Le rythme de travail ? L’ambiance ? Deux étudiants de première année, Amel, 19 ans, et Alexandre, 17 ans, vont vous raconter les grandes étapes de leur vie à l'IEP durant toute l’année 2016-2017.
- "Ma rentrée à Sciences po

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