Sciences po : les conseils de trois admis pour réussir l'oral d'admission

C'est la période des oraux dans les IEP (instituts d'études politiques). Après l'admissibilité, cet entretien est crucial pour intégrer l'établissement que vous visez. June, Pauline et Sacha vous racontent comment ils ont réussi cet exercice délicat.
En avril et mai, c'est la saison des oraux dans les IEP, ou Sciences po. Après analyse de votre dossier et de vos éléments de candidature, vous voici donc arrivé à la seconde étape.
Trois étudiants vous racontent comment ils ont réussi cet entretien où vous devrez parler de votre parcours, de votre motivation et prouver votre intérêt pour la formation visée.
Une préparation dès la candidature
Sacha, étudiant à l'IEP de Fontainebleau s'est appuyé sur le travail fourni pour sa lettre de motivation Parcoursup. "J'ai pris plusieurs mois à faire des recherches sur l'IEP. Je voulais montrer que je le connaissais et que j'étais intéressé par ses spécificités : transition environnementale, santé publique et numérique", autant d'éléments qui forment une base solide pour l'oral.
Pour June, étudiante à Sciences po Paris, l'étape du dossier a également permis de préparer l'entretien. "Il y avait des essais écrits à rendre [supprimés après 2024], notamment sur notre motivation et notre intérêt pour les campus et les spécialités."
Pour se renseigner, Pauline, étudiante à Sciences po Grenoble, s'est rendue sur le site Internet et aux journées portes ouvertes de l'établissement. Dans cet IEP, l'oral s'appuie aussi sur un dossier thématique, qui portait sur les Jeux Olympiques en 2024. "Deux mois avant, j'ai lu et pris des notes sur les documents fournis, ainsi que sur les auteurs cités. Ma spécialité HGSSP m'a aussi aidée à comprendre certains concepts mentionnés."
S'entraîner avant l'oral
June s'est préparée pour l'oral avant de savoir qu'elle était admissible. "Dès la rentrée, j'avais des sessions hebdomadaires d'une heure avec mon professeur de philo. Parfois, on se concentrait sur les écrits, d'autres fois, on débattait de l'actualité. Cela a beaucoup contribué à m'entrainer."
Quand elle a su qu'elle était admissible, elle s'est concentrée sur la gestion du temps : "Pour se présenter, il faut donner les infos essentielles. Mais le temps est très contraint et il faut rester naturelle."
Elle a également mis l'accent sur la partie analyse d'image (peinture, photo de presse, dessin), propre à Paris et Bordeaux. "J'avais peur de ne rien voir de spécial dans les images. Mais avec la pression, on trouve des arguments. Et ne pas avoir d'idées peut aussi être un point de départ pour tirer le fil de l'analyse", ajoute June.
L'entrainement au grand oral du bac l'a également aidée. "Plus on s'entraine, plus on se sent plus à l'aise", se souvient-elle.
De son côté, Sacha se souvient qu'il n'a eu que deux ou trois semaines entre le moment où il a reçu sa convocation et l'oral de l'IEP de Fontainebleau. "Je me suis basé sur ma lettre de motivation, que j'avais beaucoup travaillée. Et j'ai fait des oraux blancs avec mes professeurs et mes parents."
Pour préparer son oral, Pauline a suivi l'actualité en lien avec les JO. La semaine précédant l'entretien, elle a également révisé les notes qu'elle avait prises sur le dossier thématique.
Un oral à Bordeaux et des épreuves écrites pour les IEP du concours commun
Si vous visez l'IEP de Bordeaux, vous devrez également passer un oral, entre le 23 avril et le 9 mai 2025. L'objectif est d'en "savoir davantage sur votre personnalité, votre volonté d’intégrer Sciences Po Bordeaux et votre projet professionnel". Des questions peuvent être posées sur l'actualité. D'ailleurs, l'entretien se base sur une image d'actualité sur laquelle vous devez réagir.
En revanche, pour les IEP du concours commun, la sélection se base sur un concours écrit, prévu le samedi 26 avril. Vous n'avez donc pas d'oral à préparer pour intégrer les Sciences Po Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse.
Le jour J, être prêt et savoir réagir
Pour le jour J, Sacha a pu choisir de se rendre sur place. "Il faut préparer en amont et ne pas y aller les mains dans les poches. Mais il n'y a pas de piège : le jury cherche à comprendre notre personnalité. On m'a demandé lequel des trois enjeux de l'IEP de Fontainebleau m'intéressait le plus. J'ai parlé de la santé publique, en lien avec mon histoire et en donnant des éléments d'actualité."
Avant son oral en visioconférence, June a essayé de se relaxer. "Je me disais que tout allait bien se passer. L'oral, c'est aussi de l'improvisation, il faut essayer d'engager un dialogue." Elle se rappelle que "tout s'est passé très vite. J'ai présenté mon parcours, ma motivation pour Sciences po Paris, et les masters et perspectives professionnelles qui m'intéressaient."
Elle choisit ensuite une image représentant notamment le drapeau américain. "J'ai eu 10 ou 20 secondes pour choisir l'image. Après l'avoir commentée, j'ai eu quelques questions sur la culture américaine et "l'american dream". Les questions peuvent être inattendues. L'idée, c'est de montrer sa capacité de réaction, et pas de chercher la 'bonne réponse'".
S'appuyer sur ceux qui peuvent vous aider et avoir confiance en soi
Pour Pauline aussi, l'expérience s'est très bien passée : "le jury était très bienveillant", rassure-t-elle. Ce qui l'a aidé ? "C'est de discuter avec une amie, étudiante à Sciences po Grenoble. Elle m'a expliqué comment se passait l'oral. Ça m'a déstressée car c'est un peu moins connu."
Dans certains IEP, vous pouvez contacter des étudiants ambassadeurs qui pourront vous accompagner. "Et le truc en plus, c'est la motivation et la confiance en soi !", rappelle Sacha.
June confirme que lors de son oral, elle a évoqué sa longue pratique du basket et sa participation à des modélisations des Nations-Unies. "Ces activités, qui me plaisaient vraiment, ont contribué à me former en tant que personne et c'est cela qu'il faut valoriser", explique-t-elle.
"Il ne faut pas choisir des activités uniquement parce que l'on pense que cela donnera de meilleures chances d'entrer en IEP : ça ne fonctionne pas forcément. Il faut surtout chercher la voie qui te plait le plus : c'est cette passion qui ressortira à l'oral", conclut June.