Enquête

Sciences po : quelle insertion et quels salaires pour les diplômés ?

Un amphi à Sciences po Paris
Un amphi à Sciences po Paris © Camille Stromboni
Par Géraldine Dauvergne, publié le 07 février 2013
1 min

L'audit et le conseil ont la cote auprès des diplômés de la rue Saint-Guillaume. C'est ce qui ressort de la sixième enquête d’insertion de Sciences po, dévoilée en avant-première sur EducPros jeudi 7 février 2013.

Un jeune diplômé de Sciences po sur cinq trouve un emploi dans l'audit ou le conseil, faisant de ce secteur le premier débouché de l'Institut aujourd'hui. C'est ce qu'indique l'enquête "jeunes diplômés" 2011 de l'établissement. "On retrouve les jeunes diplômés de Sciences po dans tous les cabinets de conseil, précise Félicité Gasparetto, responsable de Sciences po Avenir, service chargé d'orientation et d'insertion des jeunes diplômés de l'institution parisienne. Chez les 'Big Five', mais aussi dans les cabinets spécialisés, par exemple en politiques publiques, développement durable, lobbying et communication, sécurité et risques..."

Une évolution logique selon elle. "Les spécialités du conseil correspondent parfaitement aux programmes de formation de Sciences po. Les élèves acquièrent des expertises recherchées par ces cabinets. Et en période de crise, le conseil résiste bien..." A l'inverse, le secteur de la presse, des médias et de l'édition, autrefois apprécié par les jeunes de Sciences po, a du plomb dans l'aile. Ce secteur embauchait 10% de la promotion il y a encore un an, mais plus que 5% de la promotion 2011.


55 K€ le salaire moyen d'un jeune diplômé en finance


Cette sixième enquête marque une stabilité des principaux indicateurs d'insertion depuis plusieurs années : neuf diplômés sur dix en activité professionnelle un an après le diplôme, 87% en emploi moins de six mois après l'obtention du diplôme, 70% en emploi stable... Si la rémunération moyenne de la promotion 2011 connaît un léger infléchissement en France (35,3 K€ au lieu de 36,8K€ l'an dernier), elle est en hausse à l'étranger (50,6 K€ contre 47,5 K€ l'an dernier), où choisissent de s'installer 35% des diplômés. Les disparités de salaires entre diplômés, très fortes, sont liées à la spécialité du master d'origine : les diplômés du master "Carrières judiciaires et juridiques" affichent un salaire moyen de 21.208 € annuels ; celui de leurs 171 camarades de "Finance et stratégie" est en moyenne de 54.893 € ! La rémunération des diplômés de ce master très "business" a d'ailleurs connu au cours des quatre dernières années une augmentation régulière et importante : de 40.325 € en 2009, à 50.188 € en 2011 et près de 55.000 en 2012 !

De quoi mettre en avant une transformation de Sciences po en école de commerce, comme le faisait le 30 janvier 2013 sur France Info, le directeur de l'IEP de Lille Pierre Mathiot. "Depuis la première enquête d'insertion en 2007, on a vu se créer au sein de Sciences po les écoles de journalisme, de communication, de droit, et Paris School of International Affairs, rétorque Félicité Gasparetto. Autour de ces écoles s'est constituée une communauté de professionnels, rendant nos formations plus visibles de l'extérieur. Et d'ajouter : en 2007, les élèves du master de droit de Sciences po ont obtenu l'autorisation de présenter l'examen du Barreau, que préparent cette année 55% des diplômés de ce master. Cette voie est devenue un débouché majeur pour nos diplômés."


Les diplômés en affaires publiques s'insèrent partout

Davantage dans la tradition de Sciences po, 27% des jeunes diplômés 2011 ont choisi de poursuivre leurs études ou de préparer un concours. C'est le cas de la moitié des diplômés de l'Ecole de droit et de 46% de ceux du master affaires Publiques. Une courte majorité de la promotion issue de ce master, tout de même, s'insère donc immédiatement après la sortie de l'école. "Cela fait longtemps que le master "Affaires Publiques" ne prépare plus seulement à la haute fonction publique, analyse Félicité Gasparetto. Beaucoup deviennent contractuels de la fonction publique sans passer de concours, ou consultants juniors dans des cabinets généralistes ou spécialisés dans l'aménagement du territoire. On les retrouve aussi dans des cabinets d'avocats spécialisés en droit public, dans la banque, dans les grandes entreprises industrielles ou de service."

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