Reportage

Une année à Sciences po : en quête de stage au forum entreprises

Les étudiants de Sciences po ont répondu nombreux à l'appel du forum entreprises, vendredi 30 septembre 2016.
Les étudiants de Sciences po ont répondu nombreux à l'appel du forum entreprises, vendredi 30 septembre 2016. © Natacha Lefauconnier
Par Natacha Lefauconnier, publié le 05 octobre 2016
1 min

IMMERSION - épisode 2. Plus de 1.000 étudiants se sont pressés, CV en main, au forum entreprises organisé par Sciences po, vendredi 30 septembre 2016. L’occasion pour les futurs diplômés de rencontrer les recruteurs et de décrocher des stages.

“Je n’arrive pas à analyser la structure de la file !” s’exclame une étudiante, un peu perdue dans les méandres de la queue devant le stand de LVMH. Ce vendredi 30 septembre 2016, sur 1.763 inscrits au forum entreprises de Sciences po, ils sont un peu plus d'un millier à avoir fait le déplacement à la Maison de la chimie, dans le VIIe arrondissement de Paris. 

La majorité de ces étudiants préparent un master en affaires publiques, en économie ou en affaires internationales et sont en quête de stage. Pour Amel et Alexandre, rentrés en première année du Collège universitaire il y a un mois, c'est encore trop tôt : ils ont préféré aller en cours.

Face à eux, 70 entreprises représentant les secteurs de l’audit-conseil, de la banque-finance-assurance, du luxe, des services, des transports, des médias…

Lire aussi : À quoi mène Sciences po ? 

L'art de se présenter en 2 minutes

Nouveauté du forum cette année : un espace coaching. Trois consultants professionnels sont à disposition des étudiants pour les entraîner à se présenter en deux minutes aux recruteurs. Milena, 21 ans, en master organisations et management des ressources humaines, y fait son premier arrêt de la journée. “Je ne sais pas comment aborder les entreprises, avoue-t-elle avec un sourire. J’aimerais avoir un ou deux outils pour être plus à l’aise pour me présenter.” La jeune femme est venue au forum pour se faire une idée de la culture d’entreprise et, en cas de “bon feeling”, elle recontactera les recruteurs pour sa recherche de stage.

Car c’est bien là ce qui motive une grande partie des visiteurs du forum : décrocher un stage.

Profiter de l'année de césure

William est en deuxième année de master communication. Cet étudiant américain est un peu stressé : il doit trouver un stage pour janvier. Il a repéré les entreprises qu’il voulait rencontrer : Havas, McCann… Il préfère faire les entretiens dans sa langue maternelle : “Je suis plus charmant en anglais !”, plaisante-t-il. La question de la langue se pose pour les étudiants étrangers. “Dans mon cursus, il y a des étudiantes chinoises qui commencent le français à Sciences po. Mettre une signalétique pour les entreprises qui recherchent ces profils internationaux serait pratique”, suggère William.

William, étudiant américain, est venu au forum muni d'une vingtaine de CV.

Pour Christelle, 21 ans, la tâche est multipliée par deux : “Je veux faire une année de césure après mon M1 finance et stratégie. Je cherche donc deux stages de six mois à partir de juillet 2017.” Armée d’un plan, de curriculum vitae et de fiches sur les entreprises, Christelle a bien préparé sa visite. “Comme j’ai fait un double cursus en biologie avec l’UPMC [université Pierre-et-Marie-Curie], j’aimerais faire un stage dans un cabinet de conseil et l’autre dans une entreprise comme Danone, dans le service de la stratégie financière.”

C'est bon pour le réseau

À ses côtés, dans la file d’attente, Pauline, 21 ans, est en master affaires publiques. “Je suis surtout venue pour prendre des renseignements et faire du réseau, détaille l’étudiante, qui a imprimé une vingtaine de CV. “Le plus dur est de remplir la partie 'expériences professionnelles'. J’ai mis des jobs et les stages que j’ai faits au lycée et en première année à Sciences po”, indique-t-elle.

Dans la même promo, Louis, 21 ans, donne son astuce : “J’ai envoyé mon CV à l'un de mes professeurs qui me l’a fait retravailler”. À la recherche de stage dans la régulation bancaire, le jeune homme raconte que cette voie n’était pas préméditée : “Lorsque je suis entré à Sciences po, je ne savais pas ce que je voulais faire. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi cette formation, ça m’a laissé le temps de réfléchir !”

Christelle, en M1 finance et stratégie, et Pauline, en M1 affaires publiques, espèrent décrocher des stages.N

Christelle, en M1 finance et stratégie, et Pauline, en M1 affaires publiques, espèrent décrocher des stages. //
© N. L.

Des entreprises en demande...

Avec ses sept écoles, dont la future école du management et de l’innovation, Sciences po envoie ses jeunes diplômés vers tous les secteurs du marché de l’emploi. 73 % se dirigent vers le privé, selon l’enquête d’insertion 2015 de l’établissement. D’où les partenariats noués avec de grandes entreprises, présentes sur le forum, qui s’engagent à piocher en priorité dans les candidatures Sciences po. “Les entreprises ne sont pas là que pour défendre leur marque employeur, mais pour recruter nos étudiants”, assure Guillaume Sarrat de Tramezaigues, le directeur exécutif du département d'économie de Sciences po. “Nous nous sommes inspirés des bonnes pratiques des grandes écoles de commerce : grâce à l’année de césure, la plupart des étudiants sortent de Sciences po avec 18 mois d’expérience professionnelle”, s'enorgueillit-il.

Adrien Gainié, consultant chez Accenture, démystifie le cabinet de conseil auprès des candidats de Sciences po.

... pour tous les profils

Adrien Gainié, 25 ans, accueille les candidats sur le stand d'Accenture. Lui-même diplômé de Sciences po, titulaire d’un double diplôme (Economics and Public Policy avec Polytechnique et l’ENSAE), c’est sur ce même forum qu’il avait décroché un stage dans le cabinet de conseil, avant d’y être embauché à la fin de ses études. “Je suis là pour démystifier les cabinets de conseil, explique le jeune consultant. Certains étudiants de Sciences po n’osent pas postuler, alors qu’ils ont des atouts à mettre en avant, notamment leur polyvalence, leur capacité d’adaptation et leur ouverture d’esprit.” Si beaucoup des CV déposés ce jour-là sont ceux d’étudiants en finance et stratégie ou en affaires publiques, Adrien Gainié précise qu’il est intéressé “par tous les profils masters” de l’institut d’études politiques.

Auteur chez Canal+, Vladimir Haulet, confirme qu’il y a des postes pour tous les profils de sciencepistes : “Les domaines où faire un stage sont variés : la propriété intellectuelle, le marketing digital, la production, la distribution, la programmation, la direction de la communication… Et ceux qui aiment voyager peuvent postuler à Canal+ Overseas, qui propose une vingtaine de VIE [volontariat international en entreprise] par an !”

Une question de feeling

Au milieu des grands groupes, on trouve aussi un corner start-up. Julie, 26 ans, étudiante en M2 à l’école de communication, était en césure l’année dernière pour créer Zephyr Solar avec Cédric, designer. La start-up développe des technologies de panneaux photovoltaïques légers, avec des applications dans l’humanitaire d’urgence ou des festivals.

Julie et Cédric recrutent 3 stagiaires pour leur start up créée en février 2016.

Julie et Cédric sont là pour recruter trois stagiaires : un profil communication digitale, un profil marketing/commercial et un pour la partie stratégie/finance. “En tant que designers industriels, on apprécie les CV clairs et bien présentés, où l’on voit tout de suite les atouts du candidat, confie Julie. On recherche avant tout des personnes avec qui on pourra s’entendre au quotidien. Dans une équipe réduite, on ne peut pas se permettre de recruter quelqu’un qui n’aurait pas envie de travailler dans le sens commun.” Comment savoir si le courant est bien passé ? “On le sent tout de suite, confie Louis, en M1 affaires publiques. Certains recruteurs sont plus enthousiastes, ils nous demandent de les recontacter. D’autres se contentent de nous renvoyer vers le site de l’entreprise.” À bon entendeur...

En immersion à Sciences po

Vous voudriez savoir comment se passent concrètement les études à Sciences po ? Quelles sont les attentes des professeurs ? Le rythme de travail ? L’ambiance ? Deux étudiants de première année, Amel, 19 ans, et Alexandre, 17 ans, vont vous raconter les grandes étapes de leur vie à l'IEP durant toute l’année 2016-2017.
- "Ma rentrée à Sciences po"
- "En quête de stage au forum entreprises

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