Témoignage

Une année à Sciences po “riche et intense” pour Amel et Alexandre

Alexandre, 18 ans, profite d'un mois de vacances entre la fin des examens de première année et le début de son stage.
Alexandre, 18 ans, profite d'un mois de vacances entre la fin des examens de première année et le début de son stage. © Natacha Lefauconnier
Par Natacha Lefauconnier, publié le 23 juin 2017
1 min

IMMERSION À SCIENCES PO. En août 2016, Amel et Alexandre faisaient leur entrée à Sciences po. Dix mois plus tard, ils reviennent sur cette année de découverte du monde universitaire et vous livrent leurs impressions. Un bilan qui clôture notre série de reportages dans l’institut d’études politiques parisien.

“C’est passé très vite !” s’exclame Alexandre, 18 ans, qui se sentait encore lycéen lors de sa rentrée à Sciences po Paris, en août 2016.

En vacances depuis le 13 mai 2017, date du dernier partiel, il est beaucoup plus détendu qu’il y a dix mois. L'année s’est plutôt bien passée pour le jeune homme, qui avait réussi le concours d’entrée pendant son année de terminale ES. Même chose pour Amel, 19 ans, entrée par la voie des CEP (conventions d’éducation prioritaire) : elle prend un peu de vacances en attendant une réponse pour un job d’été.

Les deux sciencepistes s’accordent sur le fait que le second semestre leur a paru plus facile – “car on connaît les codes” – et plus intéressant.

Adieu microéconomie, vive la sociologie et les arts

Si Alexandre garde un souvenir douloureux du partiel de microéconomie, en décembre, il a été emballé par les matières de cette deuxième partie d’année. Notamment par la sociologie, l’une des majeures avec les sciences politiques et la macroéconomie, qui l’a “hyper intéressé, que ce soit en cours magistral ou en TD”.

“Nous avions des devoirs plus libres, complète Amel. Par exemple, lorsque la prof nous a donné un thème sur ‘la vie étudiante’ et que l’on a dû choisir un sous-thème à traiter sous forme d’entretiens sociologiques.” La jeune femme a choisi de s'intéresser à la religiosité : “Comment concilier sa vie étudiante et sa religion ?” est la question qu’elle a posée à plusieurs étudiants de Sciences po. “C’était agréable de sortir d’un cadre purement académique”, confie-t-elle.

Autre succès parmi les étudiants : une option artistique à choisir entre différentes spécialités. “J’ai suivi un atelier d’écriture avec le journaliste et auteur Pierre Assouline, c’était passionnant ! témoigne Alexandre. Pour la fin du semestre, nous devions écrire une nouvelle.” Amel, quant à elle, a opté pour le théâtre. “Même si c’était un peu par défaut au départ, parce que je m’y suis prise tard pour l’inscription pédagogique, j’ai beaucoup apprécié.”

Une bibliothèque riche… sauf en places

Pour préparer leurs exposés ou réviser, une direction : la bibliothèque de Sciences po. “Elle est super, on y trouve tous les livres que l’on veut pour nos recherches, ainsi que des journaux, des ordinateurs, des prises…” décrit Amel. Le hic ? Tout le monde veut y aller, surtout en période de révisions ! “Beaucoup d’élèves se plaignent du manque de places, confirme Alexandre. Il faut y aller soit tôt le matin, soit en soirée.”

À Sciences po, le rythme de travail est différent de celui du lycée : “On est moins cadré, cela requiert plus d’autonomie pour gérer les plages libres de notre emploi du temps, décrypte Alexandre. On peut s’investir dans des associations, sortir, faire du sport… C’est une manière de nous construire différente des classes prépas, cela fait partie de l’esprit Sciences po.”

Nouvelles rencontres et potes du lycée

Une année où l’on fait aussi de nouvelles connaissances. “Même si je suis restée avec des amis que je connaissais avant la rentrée, j’ai été amenée à découvrir d’autres personnes, appuie Amel. Notamment pour les travaux de groupe, où l’on doit se voir en dehors.”

Autre moment fort : les journées de campagne avant les élections du BDE (bureau des élèves), en avril. “Il y avait trois listes qui se présentaient cette année, c’était une semaine euphorique à Sciences po : l’occasion de discuter avec des étudiants auxquels je ne parlais pas forcément en amphi !”

Les étudiants peuvent aussi lier connaissance à l’occasion des nombreuses fêtes et “afterwork” organisés par le BDE ou les différentes associations tout au long de l’année. “Tout le monde s’entend bien, estime Alexandre. Je suis très lié à mes anciens potes du lycée, mais je me suis aussi fait de nouveaux amis dans ma triplette [classe].”

Une année d’élections passionnante

Il faut dire qu'entre les élections américaines et les législatives françaises, les discussions politiques ont accaparé les étudiants, et pas seulement ceux de l'école de journalisme de Sciences po, couvrant en live l'élection présidentielle française. “Tous les partis étaient représentés et distribuaient des tracts, organisaient des rencontres… J’ai pu mieux appréhender ce qu’était le militantisme presque fanatique de certains étudiants !” s’amuse Alexandre.

Comme il a fêté son 18e anniversaire en janvier, le jeune homme a pu voter pour la première fois. “C’est le seul changement que m’a apporté ma majorité. À part cela, je vis toujours chez ma mère !” plaisante-t-il.

Découvrir le monde du travail pendant l’été

Si tous les résultats des élections sont tombés, les étudiants devront attendre début juillet pour connaître leurs notes du deuxième semestre. Mais Amel et Alexandre ne sont pas inquiets : le contrôle continu comptant pour les deux tiers, “si on a 14, il suffit d’avoir 2 à l’examen final pour valider la matière”, calcule Amel.

En attendant, les élèves doivent obligatoirement ajouter une expérience professionnelle à leur parcours de première année, qu’il s’agisse d’un stage ou d’un CDD (contrat à durée déterminée). L’objectif ? Découvrir le monde du travail.

Alexandre a déniché un stage d’un mois dans une librairie parisienne, tandis qu’Amel attend une réponse à sa candidature pour un CDD de deux mois en web-marketing dans une agence de voyages. “Il faut rendre un rapport de stage en septembre, qui rapporte des crédits”, souligne l’apprenti libraire. Et d’ajouter : “J’ai un pote qui donne des cours de français en Albanie. Mais pour trouver un job à l’étranger, il faut s’y prendre tôt dans l’année !” À bon entendeur…

Quelques conseils aux futurs entrants…

Un conseil pour les nouveaux admis, qui feront leur rentrée fin août rue Saint-Guillaume ? “Savourez l’euphorie du moment et profitez à fond de vos vacances d’été !” lance Amel. Prenez tout de même quelques heures pour vous renseigner sur ce que l’on attendra de vous à Sciences po. “Réfléchissez assez vite aux enseignements à choisir car, lors des inscriptions pédagogiques début juillet, certains cours sont vite pleins et on n’a plus le choix dans les horaires, recommande la sciencepiste. Au premier semestre, j’avais un cours d’histoire qui finissait à 21 heures…”

Alexandre, pour sa part, vous incite à vous inscrire dès le début de l'année dans une ou plusieurs associations (il y en a plus de 120 !). “Cela permet de développer sa vie sociale très vite, de découvrir l’école grâce aux deuxième année, voire de prendre la présidence de l'association l’année suivante, quand les anciens partent à l’étranger pour leur troisième année !”

Direction : la deuxième année

À ce propos, ce sont surtout vos notes de première année qui seront prises en compte lors du choix de votre destination pour la troisième année, qui se passe dans une université partenaire de Sciences po à l’étranger. Dès le mois d’octobre de la deuxième année, les étudiants ont six voeux à formuler – “un peu comme sur APB”, commente Alexandre. L’administration attribue ensuite les destinations en examinant vos notes, votre projet professionnel et votre motivation.

C’est d’ailleurs pour postuler dans des universités anglo-saxonnes qu’Alexandre va potasser son anglais cet été, avant de passer l'IELTS (certificat de niveau d’anglais) en septembre. “Il faut obtenir au moins 7/10 pour pouvoir postuler dans ces universités”, explique-t-il. C’est aussi cela la vie d’étudiant : l’année à peine finie, il faut déjà anticiper la suivante !

Faire sa scolarité à Sciences po est très enrichissant, tant du point de vue des cours que des rencontres que l’on y fait, conclut Amel. On ne peut pas tout aimer, bien sûr : c'est à chacun de trouver son rythme et son fonctionnement !”

En immersion à Sciences po

Vous voudriez savoir comment se passent concrètement les études à Sciences po ? Quelles sont les attentes des professeurs ? Le rythme de travail ? L’ambiance ? Deux étudiants de première année, Amel, 19 ans, et Alexandre, 17 ans, vous racontent les grandes étapes de leur vie à l'IEP durant toute l’année 2016-2017.
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