Décryptage

Études à l'étranger : à quoi s'attendre pour la rentrée 2021 ?

Même si l'Europe reste la situation la plus sûre d'autres mobilités internationales sont possibles.
Même si l'Europe reste la situation la plus sûre d'autres mobilités internationales sont possibles. © StockerZ / Adobe Stock
Par Elodie Auffray, publié le 04 mai 2021
5 min

Malgré la crise sanitaire, les mobilités internationales devraient continuer à se tenir dès la rentrée prochaine. Si l'Europe apparaît toujours comme la solution la plus sûre, d'autres possibilités semblent envisageables. Récap'.

Quelles mobilités internationales seront possibles l'an prochain ? Dans les établissements du supérieur, l'heure est encore à la plus grande prudence en la matière, mais aussi à un début d'espoir. "Ça ne sera pas comme avant le Covid, mais ça sera déjà mieux que cette année", projette Omar Elmazria, directeur des relations internationales à l'école d'ingénieurs Polytech Nancy. "On est tous dans l'attente, il y a encore plein d'incertitudes. Ce qui va être déterminant, c'est l'évolution de la pandémie et de la vaccination", souligne aussi Jocelyne Brendlé, présidente de la commission international et développement de la Conférence des directeurs d'écoles d'ingénieurs (CDEFI). Malgré le manque de visibilité sanitaire, les mobilités se préparent et les affectations sont en cours, voire déjà closes dans certains cas.

Car globalement, les établissements ont la volonté de maintenir autant que possible les échanges. Par exemple, l'université Lyon 2 a choisi "de ne bloquer aucune mobilité. S'il y a un obstacle, c'est aux universités d'accueil ou aux gouvernements de décider. Ce n'est pas à nous de donner des consignes sanitaires", expose James Walker, vice-président chargé des relations internationales. De son côté, l'école de commerce Audencia, à Nantes, a établi le principe suivant : "Partout où c'est possible, même si c'est complexe, on accompagne les étudiants", explique le directeur des programmes, Nicolas Arnaud. D'autant plus que, comme dans beaucoup d'écoles de commerce, mais aussi d'ingénieurs ou encore à Sciences po Paris, la mobilité est obligatoire dans le cursus.

Des mobilités internationales, oui, mais avec prudence

Les établissements se conforment aux recommandations du ministère des Affaires étrangères, aux restrictions sanitaires propres à chaque pays, aux décisions des partenaires locaux... Une gestion au cas par cas, soumise aux changements de dernière minute.

La carte du monde des destinations possibles apparaît donc comme fluctuante. Elle peut aussi varier d'un établissement à l'autre, en fonction de la politique suivie et de la solidité du lien avec le partenaire étranger : mieux vaut se renseigner auprès de chaque service chargé des relations internationales. Par exemple, Polytech Nancy déconseille le Brésil et l'Argentine, mais aussi l'Asie, pour orienter plutôt vers l'Europe et le Canada. Aux États-Unis, les portes commencent à s'entrouvrir, grâce à la vaccination massive : certaines universités ont annoncé qu'elles ouvriraient en présentiel et accueilleraient les étudiants étrangers, mais d'autres ont fait le choix inverse. "Pour l'Amérique du Nord, on recommande la plus grande prudence", indique Emmanuelle Garnier, présidente de la commission des Relations internationales et européennes (CORIE) de la Conférence des présidents d'université (CPU), qui invite dans tous les cas à "envisager des plans alternatifs".

De l'avis quasi-général, des départs vers l'Inde et le Brésil, voire toute l'Amérique du sud, sont actuellement très difficiles à planifier, au vu du chaos sanitaire.

En Asie, la situation est contrastée : outre l'Inde et la Chine, qui n'a pas rouvert ses frontières, la Corée du Sud est en mesure d'accueillir des étudiants. Certains pays attendent aussi "de voir l'évolution de la situation en France" pour s'organiser, informe Jocelyne Brendlé.

L'Europe, filet de sécurité

De son côté, l'Europe apparaît donc comme une option plus sûre, où les mobilités ont plus de chances de se concrétiser. "Les universités européennes ont beaucoup plus maintenu leurs programmes d'échange ouverts que celles d'Amérique du Nord ou d'Asie", souligne Vanessa Scherrer de Sciences po Paris, qui a augmenté le nombre de places pour le Vieux Continent. "On promeut vraiment ces mobilités de proximité, on joue la sécurité", indique aussi Jocelyne Brendlé.

Le distanciel peu conseillé

Face aux embûches, la mobilité hybride ou à distance apparait aussi comme plus évidente. Ceux qui l'ont vécue cette année, depuis l'étranger ou même parfois depuis la France, "y trouvent de la valeur", relate Nicolas Arnaud, d'Audencia : "Ils vivent tout de même une expérience, avec des méthodes pédagogiques différentes, des travaux de groupe avec d'autres nationalités." Les cours tout en anglais permettent aussi de progresser. L'école a même développé une offre de cours en distanciel, comme solution de repli et pour ceux qui ne souhaitent pas partir. D'autres réfléchissent à développer une "internationalisation à domicile", comme complément ou préparation à un véritable échange.

Mais généralement, les établissements contactés ne recommandent pas la formule distancielle à l'étranger.

"Si on n'a pas de garanties que quelque chose se passe sur place (cours, activités culturelles, etc.), je pense qu'on bloquera quelques mobilités trop dégradées, indique James Walker, de Lyon 2. Rien ne sert d'aller à l'autre bout du monde pour se retrouver enfermé dans sa chambre d'étudiant."

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