Décryptage

Suède, Norvège, Finlande, Danemark : les étoiles montantes d'Erasmus

Copenhague, Danemark
Comme la Suède et la Finlande, le Danemark fait partie de l'Union européenne… mais il n'a pas adopté l'euro. © Fotolia
Par Sophie Collet, avec la collaboration de Morgane Taquet, publié le 04 février 2017
1 min

S'ils restent mal connus, les pays nordiques attirent de plus en plus d'étudiants étrangers, en misant sur des cursus totalement anglophones. Leur principal atout : leur qualité de vie. Présentation extraite de l'ouvrage “Partir étudier à l'étranger” de Sophie Collet.

Les pays nordiques font souvent l'objet de confusions, même en Europe. Première précision : la Scandinavie regroupe le Danemark, la Suède et la Norvège, dont les langues sont bâties sur le même modèle. La Finlande, elle, n'est pas scandinave au sens propre : le finnois présente des similarités avec le hongrois et l'estonien, et non avec le suédois, le danois ou le norvégien.

Deuxième source d'erreur : ces pays n'ont pas le même niveau d'appartenance à l'Europe. Alors que le Danemark, la Suède et la Finlande font partie de l'UE (Union européenne), seule la Finlande a adhéré à la zone euro. Quant à la Norvège, elle a choisi de rester à l'écart de l'UE et donc de la monnaie unique. Seul point commun entre les quatre pays : tous ont signé la déclaration de Bologne sur l'enseignement supérieur européen et participent donc aux échanges Erasmus.

Lire aussi : Erasmus+, mode d’emploi

“Les pays nordiques rencontrent de plus en plus de succès auprès des étudiants étrangers”, note une “experte de Bologne” pour l'agence européenne Erasmus+ France, la structure publique de promotion des projets européens dans le domaine de l'éducation et la formation. Malgré leur climat rigoureux, ces pays ont su tirer leur épingle du jeu. Depuis 2008, la Suède a ainsi été choisie par 10.667 étudiants français en échange Erasmus, passant devant l'Irlande.

Un paradis du développement durable

La Scandinavie et la Finlande attirent avant tout pour leur haute qualité de vie. Là-bas, le développement durable n'a pas attendu d'être à la mode pour imprégner les comportements : protection de l'environnement, recyclage (on compte jusqu'à neuf poubelles de tri !), transports performants, nature omniprésente forment le quotidien des Européens du Nord.

D'ailleurs une loi appelée “allemansrätten”, ce qui peut être traduit par “droit d'accès à la nature”, permet à chaque citoyen suédois (et étranger) de se promener, de camper, et de cueillir des fruits et légumes sur n'importe quel terrain, excepté dans des jardins privés ou sur des exploitations cultivées.

Un enseignement de qualité gratuit…

Côté enseignement supérieur, même son de cloche. La Finlande et la Suède sont en effet régulièrement classées parmi les pays dotés du meilleur système éducatif. L'État investit massivement dans ce secteur. Matthieu, qui a étudié un an dans ce pays, témoigne : “L'enseignement supérieur en Suède est gratuit et tous les jeunes Suédois reçoivent une bourse de l'État, même au lycée !”

Les autres pays nordiques fonctionnent sur le même principe. L'enseignement supérieur y est quasiment toujours exempt de frais de scolarité et les étudiants nationaux reçoivent des aides publiques. Les étudiants étrangers, eux, viennent d'Europe mais aussi d'Asie pour bénéficier de ces conditions d'accueil attrayantes.

… mais une vie onéreuse

Évidemment, ce confort a un prix. La vie quotidienne dans les pays du Nord coûte sensiblement plus cher qu'en France.

Le Danemark est plus accessible que ses voisins nordiques, mais les places en résidence étudiante y sont plus rares qu'en Suède ou en Finlande, où la majorité des étudiants est hébergée en chambre universitaire. Par conséquent, dans ces pays, le budget à prévoir s'élève environ à 1.000 € par mois. La nourriture et l'alcool sont également vendus à des tarifs plus onéreux que chez nous.

Pour en savoir plus sur le logement en Finlande

En anglais, le site soa.fi référence des offres de logement et regorge de conseils pratiques pour les étudiants étrangers.

Des langues difficiles, mais un usage de l'anglais très répandu

Les langues scandinaves se rapprochent de l'allemand, avec lequel elles partagent des racines germaniques. Le finnois est une langue finno-ougrienne qui n'appartient pas au groupe des langues indo-européennes. Suédois, norvégien, finnois et danois ne sont pas faciles à apprendre et restent peu enseignés à l'étranger en raison du faible nombre de locuteurs.

Les pays du Nord, conscients que leurs langues respectives les isolaient sur la scène internationale, ont depuis longtemps misé sur l'anglais. Dans la vie quotidienne, mais aussi au cœur même de leur enseignement. Au sein des universités, de nombreux programmes sont délivrés entièrement en anglais. Ceux-ci attirent logiquement une forte proportion d'étudiants étrangers. Dans certains cursus, les étudiants locaux sont même en minorité !

Lire aussi : Partir dans un pays dont on ne parle pas la langue, c'est possible ?

Les études à la nordique sont organisées sur le modèle anglo-saxon, avec deux cycles, “undergraduate” et “postgraduate”, suivis éventuellement de doctorats. En Finlande, les études “undergraduate” se poursuivent jusqu'au master et le cycle “postgraduate” donne accès à un doctorat.

Pour en savoir plus sur les études et les programmes en anglais, consultez :

• pour le Danemark, studyindenmark.dk ;
• pour la Finlande, studyinfinland.fi ;
• pour la Norvège, studyinnorway.no ;
• pour la Suède, studyinsweden.se.

Si vous comptez partir seul, hors programme d'échanges, attention ! Les études en anglais sont en général réservées aux étudiants bénéficiant d'un échange. Et vous devrez de toute façon justifier de votre niveau dans la langue locale, en passant des tests. Renseignez-vous bien sur les conditions d'admission pour les étudiants qui partent de façon individuelle.

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Partir étudier à l'étranger”,
par Sophie Collet.

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