Journée européenne : selon les lycéens, "il faudrait plus de cours sur l'Europe... d'aujourd'hui!"
Journée de l'Europe. En avril dernier, une soixantaine de lycéens ont participé à une journée de rencontres organisée par la Commission Européenne en France. L'occasion de découvrir que l'Europe est bien plus qu'une "union de plusieurs pays qui prend des décisions".
Soyez-en sûr, la définition de l'Union européenne apprise pendant le cours d'histoire-géo, les lycéens la connaissent par cœur. La réponse vient aussi du tac au tac lorsqu'on leur demande s'ils se sentent européens : la France faisant partie de l'Europe, ils sont français donc européens…CQFD. Mais difficile pour ces lycéens d'être plus concrets.
A la découverte de l'Europe, "un groupe de pays" pas si connu
Binta, 17 ans, est en terminale Métiers du commerce et de la vente au lycée professionnel Daniel Balavoine à Bois-Colombes (92). Elle est venue chercher des informations sur le programme Erasmus+. "Je ne pensais pas qu'on pouvait faire tout ça, on nous a même parlé de voyages humanitaires", détaille la lycéenne. Plus loin, Mohamed, 18 ans, en terminale Système numérique au lycée professionnel Claude Chappe à Nanterre (92) : "J'ai appris que tous les pays européens, comme l'Ukraine, ne faisaient pas partie de l'Union européenne, ça se fait pas !"
Des réactions qui ne semblent pas surprendre Valérie Drezet-Humez, cheffe de la représentation française de la Commission européenne. "La jeunesse, ce n'est pas que celle de Sciences po ou des grandes écoles de commerce avec des étudiants qui parlent d'Europe toute la journée. L'objectif, c'est justement de semer des graines auprès de tous les autres pour ne pas créer une jeunesse à deux vitesses. C'est cette notion d'égaliseur social qui me parait important. C'est leur dire que l'Europe, c'est pour tout le monde et à différents niveaux, qu'il y a des projets pour tout le monde."
Faire bouger les lignes pour diffuser la culture européenne
Les lycéens sont ensuite répartis par petits groupes pour les encourager à s'investir et mieux connaitre l'Europe. Cinq thématiques sont abordées : l'accès à l'emploi et à la formation, l'engagement des jeunes en Europe, le sentiment d'appartenance, la précarité des jeunes et les élections européennes. Les lycéens sont unanimes : l'information manque ou en tout cas, ne parvient pas jusqu'à eux. "On voit qu'il y a des dispositifs, des aides mais on ne sait pas forcément que ça vient de l'Europe", souligne une participante.
Pourtant, de nombreuses heures de cours, en histoire-géographie notamment, sont dédiées à ce sujet. "Oui mais on apprend l'histoire, pas de ce qu'il se passe maintenant", précise Mohamed. "On a des cours sur l'Europe 'géographique' mais pas sur la culture européenne", complètent Melissa et Cassandra, en terminale Métiers de la relation clients au lycée Marx Dormoy à Champigny-sur-Marne (94).
Voyager et étudier à l'étranger pour se sentir européen
Après cette journée, Mohamed, lui, aurait envie d'aller visiter la Commission européenne à Bruxelles. "On se sent Européen quand on peut voyager dans n'importe quel pays sans visa", confirme-t-il. Elissa et Nanan, 15 ans, en seconde au lycée Martin Nadaud à Paris (75) vont bientôt partir un mois en Irlande, puis ce sera Malte et l'Espagne… le tout avec Erasmus+. "On a envie de découvrir d'autres pays et d'apprendre à parler anglais aussi, c'est ça l'Europe !"