Phoenix CMS Accéder au BO
Reportage

Journée européenne : selon les lycéens, "il faudrait plus de cours sur l'Europe... d'aujourd'hui!"

Une soixantaine de lycéens ont participé à des ateliers pour découvrir à quoi ressemble l'Europe.
Une soixantaine de lycéens ont participé à des ateliers pour découvrir à quoi ressemble l'Europe. © Pauline Bluteau / L'Etudiant
Par Pauline Bluteau, publié le 09 mai 2023
6 min

Journée de l'Europe. En avril dernier, une soixantaine de lycéens ont participé à une journée de rencontres organisée par la Commission Européenne en France. L'occasion de découvrir que l'Europe est bien plus qu'une "union de plusieurs pays qui prend des décisions".

Soyez-en sûr, la définition de l'Union européenne apprise pendant le cours d'histoire-géo, les lycéens la connaissent par cœur. La réponse vient aussi du tac au tac lorsqu'on leur demande s'ils se sentent européens : la France faisant partie de l'Europe, ils sont français donc européens…CQFD. Mais difficile pour ces lycéens d'être plus concrets.

Alors justement, pendant tout un après-midi, la représentation en France de la Commission européenne les a réunis à Paris pour les aider à élargir leurs horizons. Au total, une soixantaine de jeunes, principalement des lycéens franciliens, entre 15 et 19 ans, ont participé à différents ateliers pour découvrir à quoi ressemble l'Europe et surtout faire des propositions pour être mieux informés et concernés par le sujet.

A la découverte de l'Europe, "un groupe de pays" pas si connu

"Non, la Bulgarie, on a déjà trouvé le drapeau. Celui-ci, c'est aussi un pays qui finit en -i. Oui, la Lituanie !", confirme l'animatrice. Autour d'un immense planisphère posé à même le sol, les lycéens se prennent au jeu. Deviner les pays grâce à leur drapeau ne semble pas si évident.

Binta, 17 ans, est en terminale Métiers du commerce et de la vente au lycée professionnel Daniel Balavoine à Bois-Colombes (92). Elle est venue chercher des informations sur le programme Erasmus+. "Je ne pensais pas qu'on pouvait faire tout ça, on nous a même parlé de voyages humanitaires", détaille la lycéenne. Plus loin, Mohamed, 18 ans, en terminale Système numérique au lycée professionnel Claude Chappe à Nanterre (92) : "J'ai appris que tous les pays européens, comme l'Ukraine, ne faisaient pas partie de l'Union européenne, ça se fait pas !"

Des réactions qui ne semblent pas surprendre Valérie Drezet-Humez, cheffe de la représentation française de la Commission européenne. "La jeunesse, ce n'est pas que celle de Sciences po ou des grandes écoles de commerce avec des étudiants qui parlent d'Europe toute la journée. L'objectif, c'est justement de semer des graines auprès de tous les autres pour ne pas créer une jeunesse à deux vitesses. C'est cette notion d'égaliseur social qui me parait important. C'est leur dire que l'Europe, c'est pour tout le monde et à différents niveaux, qu'il y a des projets pour tout le monde."

Faire bouger les lignes pour diffuser la culture européenne

Les lycéens sont ensuite répartis par petits groupes pour les encourager à s'investir et mieux connaitre l'Europe. Cinq thématiques sont abordées : l'accès à l'emploi et à la formation, l'engagement des jeunes en Europe, le sentiment d'appartenance, la précarité des jeunes et les élections européennes. Les lycéens sont unanimes : l'information manque ou en tout cas, ne parvient pas jusqu'à eux. "On voit qu'il y a des dispositifs, des aides mais on ne sait pas forcément que ça vient de l'Europe", souligne une participante.

Les moins timides finissent par se lancer pour donner leurs idées. Si la diffusion d'un film ou une série sur les députés européens voire les rencontrer à l'école ne convainc pas, à l'inverse, créer une application avec toutes les démarches et les dispositifs utiles, diffuser des podcasts, organiser des rencontres entre jeunes Européens, parler de l'Europe pendant la JDC (journée défense et citoyenneté) remportent plus de suffrage.

Plus surprenant, les lycéens estiment que c'est à l'école de faire bouger les lignes. Plusieurs idées reviennent : "Remplacer les cours de musique par un cours sur l'Europe", "parler de l'Europe à l'école", "faire de l'éducation à l'Union européenne"…

Pourtant, de nombreuses heures de cours, en histoire-géographie notamment, sont dédiées à ce sujet. "Oui mais on apprend l'histoire, pas de ce qu'il se passe maintenant", précise Mohamed. "On a des cours sur l'Europe 'géographique' mais pas sur la culture européenne", complètent Melissa et Cassandra, en terminale Métiers de la relation clients au lycée Marx Dormoy à Champigny-sur-Marne (94).

Voyager et étudier à l'étranger pour se sentir européen

Pendant ces quelques heures, les lycéens ont aussi pu partager leurs expériences. Plusieurs ont déjà bénéficié du programme Erasmus+ en partant en Italie. C'est le cas de Melissa et Cassandra qui y ont effectué trois semaines de stages. "En en parlant, on s'est rendu compte qu'on avait eu de la chance de pouvoir faire ça. On a essayé de leur donner envie", confie Cassandra qui souhaite devenir hôtesse de l'air.

Après cette journée, Mohamed, lui, aurait envie d'aller visiter la Commission européenne à Bruxelles. "On se sent Européen quand on peut voyager dans n'importe quel pays sans visa", confirme-t-il. Elissa et Nanan, 15 ans, en seconde au lycée Martin Nadaud à Paris (75) vont bientôt partir un mois en Irlande, puis ce sera Malte et l'Espagne… le tout avec Erasmus+. "On a envie de découvrir d'autres pays et d'apprendre à parler anglais aussi, c'est ça l'Europe !"

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !