Portrait

Ma vie d'étudiant au Canada : Guillaume, en 5e année à l'ESME Sudria

Un Français au Canada - Guillaume à Montréal // © Mathieu Manikowski pour l'Etudiant
Guillaume aime grimper au Mont Royal, l’une des collines qui domine la ville de Montréal. © Mathieu Manikowski pour l'Étudiant
Par Delphine Dauvergne, publié le 26 janvier 2016
1 min

Parti deux ans étudier à l’ÉTS Montréal, Guillaume, élève à l’école d’ingénieurs ESME Sudria, est venu se spécialiser en génie électrique. Il a découvert une ville dynamique et multiculturelle.

Après quatre ans d'études à l'ESME Sudria (Paris-Ivry), Guillaume a voulu poursuivre son parcours à l'étranger. Il hésitait entre les États-Unis et le Canada. "Ces deux destinations possèdent des écoles spécialisées dans le génie électrique, les systèmes embarqués, avec une technologie plus avancée qu'en France", commente l'étudiant. C'est pour une raison personnelle qu'il a choisi le Canada : "Ma petite amie de l'époque rêvait de s'y installer."

Le jeune homme de 24 ans est en seconde année de "maîtrise" (équivalent du master français) génie de la production automatisée à l'ÉTS Montréal. "On choisit les cours à la carte. Il faut avoir validé 45 crédits après deux ans pour obtenir la maîtrise", décrit-il. Chaque crédit coûte 75 €. C'est le tarif pour les étudiants français en maîtrise ou en doctorat : le même que celui des Québécois, c'est-à-dire moins cher que pour les autres étudiants étrangers.

Des petits jobs à la pelle

Pour pouvoir étudier sur le territoire canadien, Guillaume a dû prouver qu'il avait 12.000 € sur son compte bancaire, soit l'intégralité du montant de ses études. "Mes parents m'aident financièrement, et je bénéficie d'un prêt étudiant contracté dès le début de mes études dans le supérieur", précise-t-il.

L'étudiant a entre quinze et vingt heures de cours par semaine (contre plus de trente heures en France). Ce qui lui permet d'avoir des petits jobs. "C'est assez facile d'en trouver, il suffit de discuter directement avec les commerçants." Guillaume travaille entre autres pour un vendeur de fruits et légumes bio, qui le paye en produits. "Cela me permet de cuisiner, ce qui est mieux que la nourriture des fast-foods." Il faut compter "entre 70 et 100 € par semaine pour la nourriture".

L'esprit coloc' des Canadiens

En arrivant à Montréal, Guillaume s'attendait à "débarquer au pays des Bisounours". Il a vite déchanté. "Les Canadiens sont très individualistes, l'entraide n'est pas spontanée, ils séparent de manière cloisonnée leur travail, leurs amis, leur famille", explique-t-il. Une des choses qui l'a surpris à ses premières soirées étudiantes : "Chacun apporte sa nourriture, ses boissons. Personne ne doit toucher à ce que les autres ont apporté, on ne partage pas". À l'école, les étudiants sont notés les uns par rapport aux autres, ce qui donne "une mauvaise ambiance de compétition". Cependant, "le tutoiement est partout de rigueur, sauf si on veut montrer un grand respect à une personne", mentionne-t-il.

Paradoxalement, les Canadiens sont de grands adeptes de la colocation. Guillaume a déménagé quatre fois, mais a toujours gardé ce mode de logement. Aujourd'hui, il habite dans le quartier Hochelaga Maisonneuve. "C'est excentré, à l'est de la ville. Le quartier est populaire, mais cela reste familial et très accessible niveau prix", décrit-il. Il partage son appartement avec une étudiante québécoise de son école, deux étudiantes taïwanaises et un jardinier. Il paye 315 € par mois de loyer et met quarante minutes en métro pour se rendre à l'école. Son choix de résidence lui permet de "se confronter à l'accent québécois et de mieux s'intégrer".

Une ville multiculturelle

Guillaume trouve que Montréal est "une ville dynamique, il y a beaucoup de festivals, tel l'Igloofest, un festival de musique électro sur glace. C'est aussi une ville multiculturelle, car il y a beaucoup d'étudiants du monde entier." C'est ainsi qu'il s'est inscrit à des cours de salsa et de tango. "Je fais de la danse, de la musique chez moi et du théâtre à l'école", liste-t-il. Les grandes soirées en boîte, ce n'est pas son truc, d'autant plus que "c'est rare d'en trouver des gratuites". Il préfère faire des randonnées à une demi-heure en voiture de Montréal.

Si Guillaume envisage de rester encore un an à Montréal après ses études, il a aussi soif de "découvrir d'autres pays".

Avant de partir…
Renseignez-vous sur les visas. Il existe deux visas pour les étudiants : un visa études, pour les séjours de moins de six mois, et un permis d’études, si vous restez plus longtemps. Il est préférable d’entamer vos démarches plus de trois mois avant votre départ. Il faudra prouver que vous avez assez d’argent pour payer les frais de scolarité et votre séjour. Vous pouvez faire la demande en ligne.

Inscrivez-vous à la Sécurité sociale étudiante française. Cette démarche vous permet de bénéficier de l’assurance maladie canadienne gratuitement. Demandez à votre Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) le formulaire SE 401-Q-106. Faites-le compléter par votre université en France. Au Québec, inscrivez-vous auprès de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) en présentant ce formulaire.

Avion
Comptez entre 500 et 1.000 € pour un vol Paris-Montréal.

Sur place…
Décalage horaire
Le décalage horaire est de six heures. Lorsqu’il est 12 heures à Paris, il n’est que 6 heures à Montréal.

Se loger
- La colocation est encouragée par le gouvernement canadien, sous forme de crédits d’impôts, versés à la fin de l’année. Plus le nombre de colocataires est grand, plus cette somme augmente.
- Une chambre dans un appartement en colocation coûte 300 € par mois.
- À la résidence universitaire de l’Université de Montréal, le tarif est de 270 € par mois pour un studio simple, et de 520 € pour un studio avec une salle de bains.
- Le quartier le plus apprécié des étudiants français reste le plateau Mont-Royal, même si les prix y sont plus élevés.
- Les deux sites Internet leaders des petites annonces sont kijiji.ca ou lespac.com.

Se déplacer
L’abonnement aux transports pour les étudiants de moins de 25 ans est de 34 € par mois. En plus du métro, il y a aussi des bus, même s’ils sont peu praticables par grandes neiges. Il est déconseillé d’avoir une voiture sur place, car la signalisation et les règles de stationnement sont compliquées à respecter.

Bons plans
- Sur la page Facebook PVTistes à Montréal, les jeunes qui sont en PVT (permis vacances-travail) pourront vous aiguiller, forts de leur expérience parfois de plusieurs années au Canada.
- Équipez-vous en vêtements d’hiver sur place (si vous partez à cette saison), car ils sont plus chauds qu’en France (– 40 °C parfois). Les magasins de déstockage permettent de s’habiller à moindre prix.
- Le site de l'ambassade du Canada en France permet de télécharger "Étudier au Canada", un guide complet sur l'organisation des études et les formalités pratiques avant et après le départ de France.

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