Décryptage

Ma vie d’étudiante à Bologne : Marie-Laure se régale de culture

Les cours d’histoire d’art contemporain de Marie-Laure se déroulent dans un monastère.
Les cours d’histoire d’art contemporain de Marie-Laure se déroulent dans un monastère. // © Delphine Dauvergne © Delphine Dauvergne
Par Delphine Dauvergne, publié le 10 juillet 2015
1 min

Étudiante en master 2 recherche d'italien à l'université Lyon 3, Marie-Laure, 27 ans, a choisi Bologne, une ville riche en histoire et en culture. Si la vie y est chère, cette destination reste un bon plan : elle possède un emplacement central en Italie qui permet de visiter les autres grandes cités à proximité.

Le saviez-vous ? Bologne possède la plus ancienne université d'Europe. Mais ce n'est pas pour son prestige ni pour ses pâtes "à la bolognaise", que Marie-Laure, 27 ans, a choisi cette ville italienne pour son séjour Erasmus d'un an. "C'est une ville riche culturellement, avec beaucoup de ressources, une cinémathèque par exemple. L'université est spécialisée dans les lettres, les langues et les arts, alors que Rome est plus centrée sur les sciences politiques", explique l'étudiante en M2 recherche d'italien à Lyon 3.

Autre raison pour justifier le choix de cette destination : "Il est plus facile de voyager d'ici, pour aller dans les villes du Nord et dans le centre de l'Italie. Bologne est à 30 minutes de train de Venise, 40 minutes de Florence, 1 heure 30 de Milan, 2 heures de Rome et seulement à 4 heures de Naples. C'est le top pour visiter l'Italie !"

Amoureuse de l'Italie

Depuis le lycée, où elle a étudié l'italien en LV3 (langue vivante 3), Marie-Laure est "passionné par l'italien, grâce à [s]es professeurs", qui lui ont aussi donné envie d'enseigner. Amoureuse de l'Italie, Marie-Laure a déjà passé une année entière, entre sa licence et son master, à Gallarate, en Lombardie, à 40 kilomètres de Milan, pour faire de l'assistanat. "Ici, il y a très peu de postes pour les professeurs de français. Ils sont moins bien payés qu'en France et ne sont pas sûrs de garder un poste pour l'année suivante", a constaté Marie-Laure.

La difficulté de trouver un travail mais aussi "le coût de la vie" l'ont dissuadée de s'installer en Italie. L'année prochaine, Marie-Laure compte se présenter aux deux concours d'enseignement en France : le CAPES (certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement secondaire) et l'agrégation de sa spécialité, avant de peut-être poursuivre en thèse.

Des aides Erasmus bien utiles...

"En Italie, les étudiants sont souvent obligés de vivre en colocation, car les logements sont chers et durs à trouver", constate Marie-Laure. L'étudiante paye 350 € (avec 25 euros de charges en plus) pour un appartement qu'elle partage avec deux Italiens. Il n'y a pas de résidence universitaire à Bologne. Pour assurer toutes ses chances de trouver le logement idéal, Marie-Laure avait pris la précaution d'arriver très tôt dans l'été et s'est servie du site Internet Easystanza.it. Situé à côté de la gare, dans le centre-ville, près de l'université, l'emplacement de son logement lui permet de faire ses trajets à pied. "Beaucoup de personnes choisissent aussi de circuler en vélo, c'est très agréable de se promener", affirme l'étudiante.

Boursière (échelon 3), Marie-Laure reçoit 360 € par mois du CROUS (centre régional des oeuvres universitaires et scolaires), auxquels s'ajoute un complément de 800 € pour l'année passée en échange à l'étranger. Elle gagne également la bourse Erasmus (2.000 € par an) et une bourse de la région Rhône-Alpes, Explo'ra Sup, soit 95 € par semaine pendant les 2 premiers mois.

Côté budget, la nourriture constitue l'un de ses plus gros postes de dépense : entre 60 et 70 € par semaine. Autre coût à prévoir : les livres. "Il est indispensable de les acheter, car on doit les montrer le jour de l'examen", insiste Marie-Laure. Elle a ainsi dépensé 100 € par semestre.

"Les bibliothèques sont historiques et magnifiques ici, mais souvent pour emprunter un livre, c'est problématique... Les livres ne sont souvent pas disponibles ou nous n'avons pas le droit de les emporter", regrette la jeune femme. Elle admet cependant y avoir trouvé "beaucoup de sources pour [s]on mémoire de recherche sur Caravage, concernant son contexte artistique et historique".

Les cours, un "apport" aux livres

Marie-Laure suit 3 cours à l'université de Bologne : au premier semestre, un cours consacré à la théorie littéraire et un autre à l'histoire du cinéma ; au second semestre, un cours sur l'histoire de l'art contemporain. Chaque thématique dure environ 6 heures par semaine.

En Italie, l'enseignement est très différent. "Les professeurs nous donnent une liste de livres à lire, le cours sert ensuite à les expliquer. Il est considéré comme un apport au livre, et non l'inverse comme en France. J'ai donc beaucoup lu cette année ! Ma lecture en italien s'est améliorée, ainsi que mon esprit synthétique", se félicite-t-elle. Les enseignants, selon elle, sont assez disponibles soit en cours, soit dans leur bureau, où, chaque semaine, ils consacrent une heure à leurs étudiants pour qu'ils puissent les consulter.

Pour les examens, "c'est complétement chaotique", soupire Marie-Laure. Tous les étudiants sont convoqués dès 9 heures et passent devant les autres un oral, durant lequel le professeur les interroge sur l'œuvre. "On peut attendre jusqu'à 17 heures pour passer...", critique l'étudiante. L'oral reste la forme d'examen la plus courante en Italie.

Des pizzas aux musées

Côté intégration, Marie-Laure est assez déçue par ses camarades italiens. "Je reste surtout avec deux Français avec lesquels je parle... français ! Même mes colocataires sortent très peu avec moi, car ils ont déjà leur groupe d'amis et rentrent chez leurs parents le week-end", témoigne-t-elle. L'étudiante avoue cependant "ne pas aimer sortir tard le soir". Elle préfère se rendre au restaurant, profiter d'un "apericena" (apéro-dîner) composé d'une boisson et d'un buffet à volonté. Le pays des pâtes et de la pizza est un vrai régal pour la jeune fille, qui apprécie également que "les prix des pizzas tournent autour de 3-4 €". Elle conseille aussi aux futurs étudiants qui voudraient partir en échange à l'étranger d'aller "manger une glace à La Sorbetteria, via Castiglione".

La Piazza Santo Stefano est l’un des endroits préférés de Marie-Laure. En triangle, elle est entourée de 7 églises.

Cette férue de culture fréquente aussi les nombreux musées de la ville, comme celui d'art contemporain le MAMBO (Bologna Museum of Modern Art), ou encore les concerts classiques gratuits donnés régulièrement dans les bibliothèques et les églises. Autre loisir qu'elle conseille : l'ascension vers le sanctuaire de San Luca, en dehors de la ville. Ce pèlerinage de 4 kilomètres permet d'avoir une vue surplombant la campagne bolognaise. Un lieu apaisant, qu'elle préfère aux soirées étudiantes mouvementées de la Piazza Verdi, où les jeunes fêtent leur diplôme.

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