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Témoignage

Mission prévention au Sénégal pour huit étudiantes de pharmacie et chirurgie-dentaire

Aïmée (en haut à gauche) et Manon (au centre en vert) font partie du groupe d'étudiantes françaises participant à une mission au Sénégal.
Aïmée (en haut à gauche) et Manon (au centre en vert) font partie du groupe d'étudiantes françaises participant à une mission au Sénégal. © Photo fournie par les témoins
Par Séverine Mermilliod, publié le 15 août 2022
6 min

Pendant dix jours, quatre étudiantes de pharmacie et quatre de chirurgie-dentaire ont mené, en partenariat avec une association étudiante sénégalaise, une mission de prévention autour des dangers de l'automédication, de l'hygiène bucco-dentaire et de la nutrition dans la région de Thiès au Sénégal.

"On a passé deux jours sans aucune de nos valises, elles sont arrivées après nous", s’amuse Manon, la vingtaine, étudiante en sixième année de chirurgie-dentaire et vice-présidente de l’UNECD (Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire). Elle et sept autres étudiantes en pharmacie et dentaire ont atterri à Dakar, au Sénégal, samedi 30 juillet.

Mais pas pour des vacances : dans leurs bagages (finalement récupérées), 757 brosses à dents, 673 dentifrices, des bains de bouche, brossettes interdentaires, modèles éducatifs et autres rotatifs récupérés grâce à de la solidarité étudiante et au don d’une pharmacie. L’objectif de ce séjour : mener une mission de prévention dans la région de Thiès, autour des dangers de l'automédication, de l'hygiène bucco-dentaire et de la nutrition.

L'hygiène bucco-dentaire, "problème numéro1"

Le projet, qui a pour particularité d’être interdisciplinaire, est également porté par l’ANEPF (association nationale des étudiants en pharmacie de France) et l’AEPS (association des étudiants en pharmacie du Sénégal.) "Au Sénégal, le problème de fond, c’est la sensibilisation", raconte Aïmée, 22 ans, étudiante en quatrième année de pharmacie à Dakar et membre de l’AEPS.

"On a essayé de mettre en œuvre le projet il y a un an, et d’inviter d’autres associations à découvrir ce qui se passe ici. On a vu qu’ils avaient déjà fait des campagnes de sensibilisation dans les hôpitaux, et c’est ce qui nous manque ici", raconte la jeune femme.

L’association sénégalaise a donc choisi une région du Sénégal, autour de Thiès, "qui est très dense où la population n’a pas un accès total au soin", souligne Aïmée. Les trois thèmes d’intervention, eux, se sont imposés : "L’hygiène bucco-dentaire, c’est le problème n°1 au Sénégal pour la jeunesse", affirme-t-elle. "Là bas, il y a aussi beaucoup de contrefaçon au niveau des médicaments", ajoute Manon, qui est chargée de la mission pour l’UNECD.

Le projet s’est vraiment accéléré en début d’année 2022. Sur les 20 candidatures reçues, les huit étudiantes sélectionnées (quatre en dentaire et quatre en pharmacie) viennent de Brest, Strasbourg, Bordeaux, Tours, Angers, Paris et Nancy. "Parmi les huit, je suis la seule qui fait partie de l’association nationale. Il y a une Brestoise de l’association locale et trois sont déjà parties en mission."

Actions de prévention ludiques et bilans dentaires

Les étudiants français et sénégalais se sont rendues dans trois centres médico-sociaux, auprès de populations handicapées et de la population générale. "L’idée était de rassembler les gens dans ces centres et de leur faire suivre un circuit, un parcours de soin avec différents stands de prévention. En finissant par une consultation dentaire pour les enfants et parents et un don de matériel", détaille Manon.

"Nous avons vu plus de 60 enfants ce matin dans un daara, une école coranique dans laquelle la plupart des enfants vont en cours", ajoute-t-elle.

Au programme également, des activités de prévention, avec des petits sketches : "On arrive avec des modèles de dents, on initie au brossage des dents de manière générale, poursuit-elle. Sur la nutrition, ce sont des activités plutôt imagées. On essaie de voir leurs habitudes alimentaires et ce qu’ils estiment bon ou mauvais pour leur corps et leurs dents. Il y a aussi des questionnaires sur les habitudes locales. Et côté pharma, ce sont des activités imagées sur l’automédication, des petits sketches et activités ludiques".

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L'envie d'aider les autres

"Cette mission, c’est aussi un désir profond d’aider", rappelle Aïmée. Idem pour Manon, qui a toujours eu "l’envie d’aider plus loin que chez nous, même si en France, bien sûr, il y a des besoins".

L’étudiante en dentaire, qui apprécie travailler main dans la main avec d’autres disciplines médicales, savait déjà "avant même d’avoir son concours" qu’elle voulait partir pour des projets à l’étranger. "J’aimerais travailler avec les enfants plus tard. J’ai fait un projet de prévention sur un catamaran qui s’appelle ‘Ocean dentiste’ avec lequel on va dans les écoles pour faire de la prévention. Et même en tant que professionnelle, j’aimerais bien repartir."

Cette année, l'UNECD a effectué trois missions à l'étranger : au Sénégal, voyage financé notamment grâce à une cagnotte sur HelloAsso, mais aussi au Népal et au Maroc.

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