Décryptage

Partir étudier en Chine : une expérience dépaysante et appréciée des employeurs

Chine
De nombreuses universités chinoises proposent aux étudiants étrangers des cursus dédiés à l'apprentissage de leur langue. © Christian Kob/ Robertharding/ Plainpicture
Par Sophie Collet, publié le 30 janvier 2017
1 min

Pour les Européens que nous sommes, la Chine est un autre monde. Mais sa place dans les échanges mondiaux en fera peut-être le prochain passage obligé de la mobilité étudiante. Présentation extraite de l'ouvrage “Partir étudier à l'étranger” de Sophie Collet.

Le PIB (produit intérieur brut) chinois a dépassé celui du Japon à l'été 2010, la faisant passer au rang de deuxième puissance économique mondiale. Mais si elle fait des affaires avec le monde entier, la Chine ne s'est pas convertie aux modèles culturels occidentaux pour autant. Aujourd'hui, un voyage dans ce pays reste très dépaysant.

Pour Valérie, qui a effectué un an d'études à Beijing (Pékin), tout y est différent, du climat aux rapports humains : “Il y a du monde partout, tous les magasins sont ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre, la cuisine est très épicée (d'ailleurs elle ne ressemble pas à ce que l'on trouve dans les restaurants chinois en France) et la politesse n'est pas la même. Par exemple ? Il faut tendre sa carte de visite à deux mains, ne jamais pointer ses baguettes vers quelqu'un à table, ou encore ne pas opposer un ‘non’ ferme et définitif à une proposition, mais mettre les formes à un refus”, explique-t-elle.

Lire aussi : Les bonnes raisons de partir étudier en Chine

Étudier le chinois en Chine, une solution qui fonctionne bien

Le chinois reste probablement l'une des langues les plus difficiles au monde. Même lorsqu'on est rompu aux sinogrammes, la prononciation des quatre tons du mandarin (neuf en cantonais !) peut rendre la communication difficile.

Les Chinois ont bien compris l'attrait qu'ils pouvaient exercer en proposant des formations de chinois aux étrangers. Tsinghua, Jiaotong, Beida, Shanghai International Studies University, les plus grandes universités ont créé des facultés destinées aux étudiants étrangers et dédiées à l'apprentissage de leur langue. Ces enseignements performants représentent la garantie de progresser rapidement, tout en étant immergé au quotidien dans la culture de l'empire du Milieu. Quant aux tarifs, ils s'établissent autour de 2.000 € l'année.

Des programmes en anglais en développement

Valérie, elle, a bénéficié d'un enseignement en anglais dans un établissement chinois, le Beijing Institute of Technology. Malheureusement, la qualité n'était pas toujours au rendez-vous. Elle raconte : “Dans ma classe, il y avait trente Chinois et dix Européens, Français, Allemands, Anglais et Norvégiens. Nos profs étaient chinois, mais enseignaient en anglais. Tant qu'ils donnaient le cours prévu, tout allait bien. Le problème, c'est quand nous commencions à poser des questions : parfois, leur niveau n'était pas suffisant pour nous répondre !”

Le système chinois, contrairement à la pédagogie anglo-saxonne par exemple, repose peu sur l'échange.

Des études peu onéreuses et des habitants accueillants

Gros avantage des études en Chine : le prix. Une fois le billet d'avion payé, les frais sont très limités. Le loyer représente l'investissement principal, entre 100 et 200 € par mois, mais nourriture et loisirs restent très peu chers. Ce qui fait qu'avec un budget de 400 € par mois les étudiants connaissent une véritable hausse de niveau de vie par rapport à la France.

“J'y ai vécu comme une reine. En plus, les étudiants chinois ont été adorables avec les étudiants étrangers de ma promotion. Ils nous ont aidés pour certaines démarches, ils nous ont fait visiter des endroits qu'ils appréciaient. Nous avons vraiment reçu un excellent accueil”, confirme Valérie.

Pour en savoir plus, consultez :

bonjourchine.com, forum sur l'expatriation et le voyage en Chine ;
cucas.edu.cn, le portail chinois officiel pour les étudiants internationaux.

Des débouchés professionnels

Il y a dix ans, les personnes qui partaient s'installer en Chine étaient des précurseurs. Aujourd'hui, le pays s'est enrichi (même si les niveaux de salaires moyens restent bas) et les firmes occidentales s'y sont bien implantées. En 2013, les investissements directs à l'étranger ont encore battu des records, atteignant plus de 110 milliards de dollars. Avec des structures internationales déjà opérationnelles, il n'est donc plus aussi facile qu'auparavant pour un étranger de décrocher du travail en Chine, même lorsqu'on est sur place.

En revanche, une fois rentré en Europe, votre expérience sera appréciée. Valérie, qui a trouvé un emploi en Autriche, voyage désormais régulièrement en Chine. “Et contrairement à certains de mes collègues, je sais comment me comporter là-bas, mes réunions se passent bien et je ne me sens jamais perdue ! Cette expérience a été 100 % positive”, conclut-elle.

“Aujourd'hui, ce sont les expériences dans les pays émergents comme l'Inde ou la Chine qui créent vraiment la différence au moment du recrutement, explique Annabelle Vercammen-Cuif, chasseuse de têtes. En comparaison, un stage à Londres ou une expérience aux États-Unis sont devenus courants chez les jeunes professionnels de haut niveau.”

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Partir étudier à l'étranger”,
par Sophie Collet.

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