Le boom des faux diplômes
Falsifier un diplôme (notamment un faux diplôme du bac) ou mentir sur son CV est devenu monnaie courante. Chômage de masse, concurrence accrue, formations onéreuses ou tout simplement malhonnêteté intellectuelle… ils sont de plus en plus nombreux à choisir cette option.
Falsifier un diplôme
Faux diplômes : Quels sont les risques ?
Evidemment, les établissements scolaires n’échappent pas à la règle. L’école Centrale de Lille en a fait les frais en début d’année. Un recruteur soucieux de vérifier l’authenticité de la mention «centralien» sur le CV d’un jeune a permis à l’établissement de s’apercevoir de la supercherie. «Premièrement, cet élève n’apparaissait pas dans nos fichiers informatique. Deuxièmement, son faux diplôme était truffé d’erreurs : la discipline n’existait même pas, et les signatures du directeur de l’école et du recteur de l’Académie étaient fausses.», rapporte Frédéric Despres, directeur général des services à Centrale. Le recteur en personne a porté plainte contre le fraudeur pour «faux et usage de faux en écriture publique». La peine peut aller jusqu’à la prison. L’université Lille 1 a aussi eu affaire à des faux diplômes. Sylviane Levillain, responsable du pôle études et vie étudiante raconte que l’établissement a dû faire face à des faux diplômes guinéens. Sans trop de conséquence. «Les imitations se voient assez vite. Les fautes sont souvent grossières».
Les entreprises de plus en plus méfiantes
Afin d’endiguer cette nouvelle pratique, des sociétés comme Verifdiploma, qui propose aux recruteurs de vérifier l’authenticité d’un diplôme, sont de plus en plus sollicitées. La société Dhimyotis, basée à Villeneuve-d’Ascq vient de développer un système de flashcode qui pourrait à terme, permettre à chaque employeur de vérifier en quelques secondes la véracité du diplôme. En tant qu’unique organisme de ce type agrée par l’Etat, le projet a de quoi faire naître quelques espérances en la matière. Même si certains comme Franck Seynhaeve, Responsable du concours de recrutement à Polytech’Lille sont plus sceptiques: «il faudrait une base internationale des diplômés et de leurs diplômes ce qui est utopique.» Pourtant, il existe des moyens déjà en place et qui fonctionnent. «Il y a quelques années, nous avions régulièrement des problèmes de diplômes avec les étudiants chinois», explique Sylviane Levillain. «Mais depuis que avons adhéré à Campus France -une plateforme obligatoire par laquelle les étudiants étrangers doivent passer pour s’inscrire dans des établissements français – les falsifications en tout genre ont quasiment disparu.»
En chiffres
33% des candidats s’attribuent «souvent» ou «toujours» un faux diplôme
+5% de mensonges sur les CV depuis 2009
64% mentent sur la durée de précédents postes
87% mentent sur l’adresse de résidence
73% mentent sur leurs compétences en langues
75% mentent sur les responsabilités sur les précédents postes
26% mentent sur leurs activités extra-professionnelles
50% mentent sur leur rémunération actuelle